Je m'appelle Frank Colin, j'ai organisé Air Cocaïne : le livre, la Master Class

"Organiser Air Cocaine a été une sacrée expérience. Ce qui m'est arrivé ensuite également". Master Class, le 28 Septembre, à l'Hermitage Barrière.

Le 24 mars dernier est sorti le livre qui raconte la vie et le parcours romanesque de l’homme qui a organisé Air Cocaïne : Frank Colin s'y exprimait pour la première fois. Parallèlement, Canal + a diffusé, les 22 et 29 Mars, 4 épisodes de 52 minutes qui racontent cette rocambolesque affaire qui a passionné les médias. Les audiences des 4 épisodes ont dépassé tout ce qu'espérait Canal +. Netflix prépare sa propre série. 

Franck Colin animera, le 28 Septembre, lors de la 11ème édition d'ECTFF, une Master Class : 

“Organiser Air Cocaïne a été une sacrée expérience. Ce qui est arrivé ensuite également"

Armelle Fichou, DRH de hipto à moins de trente ans, sera interviewée sur quelques sujets liés à l'expérience collaborateurs. Chloé Kaas, de Veepee, nous parlera de son sujet de l'année : comment porter la voix du client au sein de l'entreprise afin de transformer celle-ci. Et de tout ce que lui a tranmis Laurent Tupin, mémorable patron de la relation membres dans l'entreprise. Edouard Malbois de thé et de grands jardins. Et Vincent Gufflet, s'il parvient à être là mais on lui fait confiance, des combats tenaces qui sont menés chez Fnac-Darty pour hausser le niveau d'expertise et de performance sur l'expérience client, dans les magasins ou sur le site web de l'enseigne. Les DG ou directeurs qualité ou opérations d'Edenred, SNCF Connect, Withings, Superprof, Bouygues Immobilier, témoigneront, notamment. Et J4S ! J4S, c'est le fou de l'intérim et du travail temporaire, fondé par Raphaël Linossier,  bien décidé à continuer de croitre, de façon organique, sans racheter Iziwork. ça fait vingt ans qu'on le prospecte et cette année, il a dit oui. Ce qui prouve qu'il faut conserver les données clients très longtemps dans son CRM :). 

A La Défense, 28 Mars 2013, devant la tour de la Société Générale

Co-auteur et éditeur du livre, Manuel Jacquinet en partage quelques pages, écrites à la Seyne-sur-Mer, Toulon et devant une certaine grande tour de la Société Générale. Tout commence par une carte bleue qui ne passe pas.. 

28 mars 2013. Frank Colin, presque inconnu jusque-là en France de la justice et des médias, est arrêté, sur le parvis de la Défense. Quelques jours auparavant, un Falcon 50, ses deux pilotes et les deux passagers qu’il transportait ont été arraisonnés, sur l’aéroport de Punta Cana, en République Dominicaine. Les soutes du jet d’affaires contenaient 700 kilos de cocaïne, logés dans 26 valises, une cargaison estimée à 20 millions d’euros. Air Cocaïne, telle que l’affaire est rapidement dénommée, va mêler ensuite arrestations musclées, évasions rocambolesques, procès à rebondissements. Ce livre est le récit de la vie de Frank Colin, né à Toulon, habitant de la cité Berthe à la Seyne-sur-Mer, boxeur, garde du corps, voyageur, homme d’affaires international et sujet de magazines people : sa vie ressemble à un roman. Après sept années passées en détention, il raconte pour la première fois son parcours singulier. Lors d’une audition, un magistrat lui a dit : « Vous étiez un homme comblé, vous êtes désormais un homme complet. » Est-on un homme plus complet, après une telle histoire et sept ans de prison ? 

Extraits du livre :
Pages 4 – 5
Frankie Goes To Hollywood
Frank Colin a habité Cité Berthe, Toulon, Paris, Bucarest, Moscou, Los Angeles, la Patagonie, Saint-Tropez, la Farlède etc... Il a conduit des BMW, des Lamborghini, des Rolls-Royce, des Pagani Zonda, des Harley-Davidson. Il a été portier en boites de nuit, garde du corps, homme d’affaires, organisateur de vols en jet privé rempli de valises. Il a côtoyé ou protégé Loulou Régnier, Mike Tyson, Jean-Roch, la famille Fargette, Naomi Campbell, Snoop Dogg et Marc Chouraqui, entre autres. Et Frank a été l’ami de Christophe Dominici et Christian Perchet. Mais, sans l’affaire qui débute le 23 mars 2013, sur l’aéroport de Punta Cana, vous n’auriez probablement jamais entendu parler de lui. Vite dénommée l’Affaire Air Cocaïne, celle-ci le projette en une des journaux et télévisions du monde entier, qui le décrivent comme « l’homme à tout faire », « l’aventurier people », « le commanditaire », « l’organisateur ».
Et s’ils s’étaient tous trompés ? Frank Colin, que je connais un peu désormais (co-écrire un livre avec une personne vous oblige à une proximité temporaire) est surtout un garçon curieux, doté d’un incroyable désir d’apprendre de tout, de tous et, comme tous les individus remuants, il est difficile à cerner, réduire en quelques adjectifs. Le faut-il d’ailleurs ? Nos existences peuvent prendre un chemin qui n’était pas prévu, au terme duquel nous sommes transformés. Dans le même temps, ce qui nous arrive n’est jamais complètement fortuit. Ce qui importe, c’est ce chemin, ce qu’on apprend du voyage et ce qu’on partage.

Je lui ai posé toutes les questions que j’avais envie de poser. Certes, dans cet ouvrage, il y a des révélations inédites et stupéfiantes sur Air Cocaïne : c’est tout de même « le cerveau » qui les raconte pour la première fois. Mais j’ai aussi découvert que la vie de Frank Colin a toujours été rocambolesque. Comment passe-t-on de la Cité Berthe, d’une enfance durant laquelle les séjours à l’école furent brefs, à la protection rapprochée au plus haut niveau, au poste d’associé dans un fonds d’investissement britannique achetant des terrains en Roumanie et investissant dans des centres commerciaux ? Comment est née l’idée d’affréter des vols qui pourraient rapporter beaucoup d’argent ? Comment les orchestrer réellement ? A quoi pense-t-on en prison, lorsqu’on a tout eu et qu’on n’a plus rien ?
Ce récit est construit à partir d’entretiens et de questions posées à un individu déconcertant, romanesque, motivé d’apprendre de chacune des étapes franchies. Ses copains l’appelaient Bruce Lee ou FGTH, comme Frankie Goes to Hollywood. Adolescent, Frank était passionné d’arts martiaux, très désireux d’avoir tout ce que les vedettes ont à Hollywood. Et d’en faire profiter ses proches. Or, quand on rêve très fort et très haut, sans maitriser tous les codes, il est probable qu’on séjournera ou dormira un jour dans des endroits inhabituels, moins glamour que Rodeo Drive : à la Gare de Lyon, voire en prison ! « Moi, j’expérimente » répond Frank. « Et j’apprends » devrait-on ajouter, tant le personnage frappe par sa capacité à faire son miel de tout ce qu’il voit et entend. Nos entretiens ont traité de ce qui importe dans la vie : l’amour, l’amitié, la famille. Mais aussi des pères et de la sécurité affective, de ces choses qui peuvent manquer, de ce qui surgit inévitablement quand on est à l’isolement, face à soi-même. De ce qui doit continuer. Un magistrat lui a dit un jour : « Vous étiez un homme comblé, vous êtes maintenant un homme complet. » A sa façon, Frank Colin, « l’homme à tout faire », est devenu un peu philosophe. Voici son histoire, un manuel de survie, de rebonds et de bons conseils pour apprendre à éviter les gros emmerdes dans la… discothèque de la vie.

Pages 6 – 7
Prologue
HÔTEL PERSHING HALL Paris 8ème arrondissement. Au moment de payer, ma carte, une Infinite, délivrée par la Société Générale, n’est pas passée. J’ai réglé avec mon Amex, rattachée à mon compte suisse. Au distributeur de billets le plus proche, l’Infinite n’est pas passée, là non plus. J’ai compris. J’ai pris la décision d’aller au coffre, à la banque, après les avoir rappelés. « Venez en fin de matinée, ça sera réglé ». Voilà deux jours qu’ils me disent qu’un problème d’alarme empêche d’accéder aux coffres. Le chauffeur m’a laissé sous le parvis de la Défense à Paris, près de la tour principale de la Société Générale. « Si je ne suis pas revenu dans une heure, tu peux partir. Tu déposeras ma valise à tel endroit, chez telle personne, qui la remettra à ma famille ». Je rentre dans la banque où j’aperçois une nana. Un peu bizarre, cheveux courts, un peu garçon manqué, ce pourrait être une toxico, une ex-toxico. Ou une tête de flic. Je reconnais un banquier occupé avec une personne qui lui fait face, un client probablement. D’habitude, lorsque je rentre j’ai droit à un signe de sa part, ou un bonjour. Il me regarde, et puis rien. C’est sympa de sa part, comme s’il me disait : il y a un problème. La directrice n’est pas là mais la sous-directrice oui, une dame qui ne m’aime pas beaucoup probablement parce qu’un jour, j’ai lui ai fait quelques remontrances. « Prenez place. Asseyez-vous, l’accès au coffre est réparé », avec un grand sourire. Une fois assis, je songe en mon for intérieur qu’il n’y a pas de clients dans la banque, qu’il n’y a personne. Ce n’est pas l’atmosphère à laquelle je suis habitué. Appel d’une amie, qui travaille chez Air France « Tu es sur le vol de ce soir, à 17 h 35. C’est ça ? Oui. Je ne sais pas où tu es, mais pars très vite, ton nom est indiqué en rouge, tu ne partiras pas ». Je raccroche, sors fumer une clope sur le parvis, qui grouille de monde. Je pense à mon fils. Alors un grand gars surgit, me dévisage et semble en questionner un autre à l’intérieur, simplement du regard, comme s’il demandait « C’est lui ? ». D’autres gars déboulent, presque de tous les côtés. Je songe un instant que je pourrais m’en tirer : il n’a pas l’air si imprenable, après tout. Un balayage et piquer un 100 mètres ensuite (…)
 

Les auteurs.
FRANK COLIN vit et travaille près de Toulon où il est en liberté conditionnelle jusqu’en 2025. Il apparait, en tant que protagoniste central, dans la série documentaire Air Cocaïne, diffusée sur Canal + à compter du 22 Mars. 
MANUEL JACQUINET est éditeur et auteur, journaliste spécialisé. Il a notamment écrit et édité Studios de légende, secrets et histoires de nos Abbey Road français, co-écrit et produit la comédie Opération 118 318, sévices clients.

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