Leads et locaux : hipto ne fait rien comme tout le monde

La terrasse et l'équipe qui nous ont donné envie et permis de ré-écouter Ain't talking about love ( Van Halen, 1978)

On a visité la nouvelle terrasse de hipto et les bureaux qui l’accompagnent. Et rencontré  la paire de double qui nous fait penser aux tennismen légendaires Vitas Gerulaitis et Ilie Nastase : Kilian Le Menestrel et Léo Hauet

Alors que le télétravail et le full-remote sont devenus la nouvelle religion, ils s’installent à Boulogne-Billancourt dans 1500 mètres carrés. Alors que tous parlent de la mort de la télévente, ils croient dur comme fer qu’on peut encore acquérir des nouveaux clients par téléphone, en changeant quelques méthodes. Alors que les postes de DRH et de responsable du scouting* sont traditionnellement confiés, dans des entreprise de tech en forte croissance, à des quadragénaires expérimentés, c’est Armelle Fichou, 24 ans, qui occupe ce poste clé dans cette scale-up..

Des nouveaux bureaux, une terrasse de “ouf” et un comptoir de bar chiné à Marseille, pourquoi ?

KLM : Parce qu’on fait 100% de croissance cette année encore, qu’on va atteindre le cap des 100 salariés et qu’on croit que des personnes et des gens qui travaillent ensemble dans un lieu adapté, sont la clé de la performance et la bonne façon pour que des jeunes talents apprennent vite et grandissent. Notre vision est de donner très vite leur chance et des postes à responsabilité à des jeunes, à des talents qu’on identifie et auxquels on croit, pas forcément à ceux qui ont les bons diplômes. Mais on est parallèlement très exigeant sur le bon esprit et les performances. Du coup, il faut des plus seniors qui forment des juniors, des juniors qui apprennent aux seniors des nouveaux médias, et tout ceci nécessite la rencontre et des lieux de partage. CQFD. Venir au travail dans des espaces plus grands, c’est plaisant.

La terrasse, qui fait 150 mètres carrés est extraordinaire, on peut y écouter Van Halen ou Keith Jarrett (le journaliste qui rédige cet article est vieux, donc il écoute la musique de sa jeunesse) et passer ensuite boire un verre sur un comptoir. Vous voulez faire concurrence à Paris Society ?

LH : On les connait bien mais non, notre métier est différent: on fournit des leads qualifiés à des centres d’appels ou des marques qui prospectent par téléphone. Nous sommes un peu comme des traders de données enrichies. On ne vend pas des put et des call, on propose, en quantité, à des marques qui ont besoin de faire de la croissance, des leads intentionnistes. Au quotidien, les écrans qui occupent les espaces sur 80 %de la surface, sont nos écrans Reuters ou Bloomberg à nous : s’y affiche en temps réel le nombre de leads produit et leur coût d’acquisition.

Une grande partie des meubles viennent de vos anciens bureaux, j’ai vu des gyrophares, des bonbons, tout ça fait un peu joyeux bric-à-brac mais on sent une grande énergie chez hipto.

KLM : J’ai passé une partie de mes premières années de travail dans des call-centers au Maroc à prospecter, à découvrir à quel point le métier de télévendeur est rude mais nécessite un talent incroyable et l’importance du coach, du superviseur, de l’ambiance. Ici les gyrophares s’allument lorsqu’une vente est faite, la musique contribue à l’ambiance et les meubles récupérés traduisent une chose : on ne jette pas l’argent par les fenêtres, tous nos investissements sont concentrés dans ce qui apporte de la croissance. On a bien tenté au départ, pour l’aménagement des locaux, de faire appel à des agences un peu prestigieuses, connues, mais on a vite compris que ce n’est pas notre culture. (Les chantiers de décoration et travaux ont été menés par Le Berre Vevaud et AWN constructions. Lire l'article ici.)

LH :.. Ni dans nos moyens. Réaliser 100% de croissance par an, en étant rentables, nécessite une rigueur de gestion et de pilotage des indicateurs assez vitale.

Le talent, prouvé, chaque jour démontré, la bonne humeur, un respect très aléatoire des codes, on a songé en quittant Boulogne-Billancourt à deux joueurs de tennis qui nous ont fait rêver, à l’époque où l’on regardait Roland Garros : Vitas Gerulaitis et Ilie Nastase. Les deux parvenaient à marquer des points de fous, tout en étant allés la veille en boite de nuit, prenaient de temps à autre le public à partie, lorsqu’ils avaient un peu frôlé la ligne. Mais l’important, c’est ce qui marche. Recruter et nommer Armelle Fichou, en tant que DRH, voilà bien un sacré passing-shot décroisé de revers !

LH : Ton analogie est amusante, car il y a de nombreux sportifs dans l’entreprise dont pas mal ont fait ou font de la compétition. La rigueur, l’entrainement et le plaisir qui doit demeurer, malgré ces contraintes. Nos locaux participent de ces convictions.

Retrouvez l'interview complète dans le magazine En-Contact, numéro 128