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Quand Booder, pur Numéro 10 de l’équipe télévente, se faisait recruter. Chez B2S

Publié le 03 novembre 2021 à 10:50 par Magazine En-Contact
Quand Booder, pur Numéro 10 de l’équipe télévente, se faisait recruter. Chez B2S

Au printemps 2010, alors qu’il achève le tournage du film qu’il produit et qui se déroule dans les centres de contacts (Opération 118 318, sévices clients), Manuel Jacquinet recherche un call-center qui pourrait l’accueillir pour tourner une des scènes du scénario, non encore filmée. Kader, futur recrue (et incarnée par Booder), est reçu et évalué par deux sélectionneurs qui détectent vite.. le pur talent. C’est à Gennevilliers qu’on va l’accueillir, chez B2S. Kader y impressionne les recruteurs, il parvient à vendre des cercueils en promo, par téléphone.

La détection et la sélection des talents est, tous les entraineurs le savent, l’un des moments clés de la carrière d’une future star et ce qui peut, dans le même temps, changer le destin d’une équipe. « Cette scène, dans le scénario, avait vocation à montrer le parallèle qui existe entre le foot et les plateformes téléphoniques, salaires mis à part. Il est vital, pour qui ambitionne d’émerger et de s’extraire hors du bas de tableau, d’identifier les futurs bons, très bons. Dans la scène, on voit bien que la bannette qui contient les CV adaptés à la télévente est beaucoup moins remplie que ses deux voisines. Dans l’exercice de mise en situation qui est donné à Kader, celui-ci doit vendre des cercueils ; il impressionne très vite les « sélectionneurs » grâce à sa répartie et capacité de conviction, au point qu’ils le comparent tous deux à Tupac Shakur. Ils n’ont pas l’intention de laisser échapper ce pur diamant, à qui il convient alors de faire passer la petite pilule : un samedi sur deux travaillé, Smic + 10% »

Dans quelles conditions cette scène a-t-elle été tournée ?

« L’équipe du film est alors en fin de tournage, a dépensé plus d’argent que prévu et il faut donc adapter la taille de l’équipe et les moyens. B2S, que j’ai sollicité alors, nous a répondu rapidement et nous a accueillis à Gennevilliers, un des centres historiques que l’entreprise exploite toujours, en banlieue parisienne. Mais je me rappelle que l’ingénieur du son était d’humeur très sombre : l’activité sur le site n’était pas stoppée pendant le tournage et comme on était à côté d’un plateau, il me disait qu’on entendait les bruits, ce qui, pour un ingénieur du son de cinéma, est une vraie plaie. On a dû faire avec, et tourner vite car sur cette seule journée, 3 scènes ont été mises en boite. »

Quand Dounia Baccouri (B2S) se met en “colère”

« Je me rappelle une autre anecdote liée au fait qu’une partie de l’équipe technique du film m’a, pendant toute la durée du tournage, un peu titillé sur le fait qu’ils ne désiraient pas qu’on soit dans l’hagiographie sur cet univers, bien qu’ils ne le connussent point. Certains faisaient parfois des remarques un peu déplacées. Dounia Baccouri, fidèle cheville ouvrière chez B2S, a surpris et entendu une de ces remarques non fondées. Et moi, je n’avais plus le cœur et l’énergie de protester ou d’argumenter. Elle a surgi et dit, d’un ton qui n’appelait pas la contradiction : si c’est encore pour “casser” ce métier, vous prenez vos cliques et vos claques et on en reste là. Ça a eu son petit effet !
Quelques mois plus tôt, Jacques Audiard était venu tourner sur ce site, également, pour Un prophète. Avait été accueilli sur place. Mais dans son film, la seule scène qui reste et a été conservée au montage est une scène où le métier des call-centers est encore décrit comme un métier de chien. Dounia devait en être un peu irritée et je la comprends. »

Quand rien ne se passe comme prévu

Le film sortira finalement en novembre 2010; son arrivée en salles réservera encore quelques surprises, dont un procès intenté par les propriétaires de la marque 118 218.  Le producteur signera la fin des hostilités avec la directrice juridique du 118218, Béatrice Bihr. ( Elle a depuis quitté le groupe, est passée chez CMA CGM dont elle s'est enfuie)
« On a vraiment rencontré moult difficultés. Pourtant, ce que j’en retiens, c’est le plaisir d’être allé au bout de l’idée; la gratitude pour tous ceux qui, dans cette industrie, ont filé un coup de main, souvent après que je leur ai passé un seul coup de fil. B2S nous a sacrément aidés, Webhelp également, en nous accueillant dans son centre d'appels à Rabat. Et surtout, Auvergne Téléservices, l'entreprise de télévente moribonde dans le scénario de départ, est sauvée par ses employés; qui font alliance avec des potes béninois…
 La comédie vit désormais sa petite vie sur Amazon Prime Vidéo, désormais, grâce au confinement. Tant mieux ! Chez B2S, devenu Comdata, le centre fonctionne toujours. Et je suis certain qu’on y recherche encore des talents ! »

Pour acheter le DVD, c'est ici.

Par la rédaction d’En-Contact

Pour aller plus loin : les confessions d’un apprenti producteur.

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