Les lundis au soleil d'Achraf Benassila chez Myopla
“Avec Denis Marsault, on s'est rencontrés chez Bouygues Construction.”
Une licence de mathématiques à Nancy à l’université à Henri Poincaré, une école d’ingénierie informatique à Limoges, le début de la vie professionnelle à Paris, un retour au pays, à Tanger, des vacances récentes à Malaga, Achraf Benassila roule sa bosse mais semble avoir jeté l’ancre à Tanger pour un bon bout de temps, « La ville a complètement changé en dix ans », nous dit-il. Quand ce n’est pas lui qui change, ce sont les choses autour de lui, la ville, et son périmètre qui s’agrandit : Tanger, Tétouan, Al Hoceima…
Quand on évoque avec lui Limoges, où il a étudié, Achraf n’a besoin que de trente secondes pour nous donner envie de nous y rendre : « c’est une ville assez vivante avec pas mal d’écoles et d’universités. » On imaginait une de ces villes autrefois prospères frappées en plein coeur par l’exode rural et où il était possible d’acheter des Weston simplement un peu moins chères. Son diplôme en poche, Achraf monte à Paris où il travaille chez Bouygues Construction en tant que chef de projet informatique, avant de passer Bouygues Telecom dans le cadre d’une mobilité interne. Il réside alors dans le quatorzième arrondissement, mais sa femme, et les deux enfants qui viennent élargir sa famille, lui font rapidement se sentir trop à l’étroit : « A Paris, tu cours tout le temps, la vie n’est pas facile. Ici, la vie est plus agréable, tu connais vite du monde. » Rapidement, Achraf obtient la nationalité française. L’histoire est amusante : Bouygues Construction est en charge de la construction du nouveau site du Ministère de La Défense, et Achraf s’y occupe du système informatique. Or, quelques habilitations sont nécessaires. « De ce fait, ils ont accéléré un peu les procédures, et ça s’est fait. » Être binational est une fierté et un atout qu’il ne cache pas dans une entreprise qui fait du mélange de cultures sa force. « C’est un avantage non négligeable d’avoir un pied dans les deux cultures, car j’ai des clients qui débarquent de France chaque semaine, et ça simplifie les choses. » Best of both worlds comme on dit en anglais, ainsi pourrait-on résumer la vie qui s’offre alors à lui à Tanger. Et dans l’hypothèse d’un match France-Maroc, qui n’a encore jamais eu lieu, il est possible que son coeur balance encore.
Mal du pays, bien du pays
De retour dans son pays natal, Achraf travaille au port de Tanger Med, mis en service en 2017, et devenu depuis le plus grand d’Afrique (le deuxième plus rapide au monde en analyse du temps au mouillage d’après un classement qui vient d’être publié, ce qui en dit long sur les changements qui se produisent au Maroc). Simultanément, le trentenaire suit un MBA à l’École des Ponts et Chaussées. « Deux mois après l’avoir obtenu, Denis m’a contacté. Je le connaissais depuis quelques années déjà. Coïncidence curieuse, le PDG de MYOPLA était passé chez Bouygues construction vingt ans avant moi, et dans les mêmes filières ». Le mektoub, comme on dit ? « Peut-être » dit Achraf. « Au départ j’étais directeur de comptes Énergies, puis directeur BtoC et aujourd’hui directeur des activités Maroc ; je suis chargé de superviser la production, les ressources humaines, la qualité dans le Royaume – et toujours la partie informatique, avec une dizaine d’ingénieurs qui travaillent sur Zendesk. » Il intègre ainsi l’équipe de direction et s’occupe des trois sites de l’entreprise au Maroc : Tanger, Tétouan, Al Hoceima. « A Tétouan et Al Hoceima, une directrice existe pour chaque site. A Tanger, quatre directeurs, des chefs de projets gèrent la relation avec les clients en collaboration avec les responsables de production qui s’occupent des plateaux, des managers, ses superviseurs… ». Les responsabilités et le périmètre du cadre de trente-huit ans ne cessent de croître. « Je peux développer un compte, par exemple, on a démarré avec cinq personnes Mister Menuiserie, et en un an, on est à cinquante. » Le plus compliqué ? On lui demande si ce n’est pas de s’occuper de ses deux enfants, qui ont maintenant onze ans et huit ans et vont à l’école française Adrien Berchet (mort en 1919 à l’âge de 27 ans, ce dernier était instituteur à Tanger avant d’être lieutenant aviateur pendant la guerre). Mais il en va de ça comme du reste, Achraf gère et sait, quand il le faut, déléguer aux bonnes personnes, à commencer par les directrices de site à Tétouan et Al Hoceima, pour faire tourner la machine. Une constante chez MYOPLA, où l’on fait coexister harmonieusement l’ouverture et l’hospitalité du Sud avec une culture de l’efficacité.
Photo de une : Achraf Benassila, Directeur Business Unit chez Myopla - crédit Antoine Galtier