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"But it had to be done." Le manifeste de Luigi Mangione, meurtrier suspecté du PDG de UnitedHealthcare

Publié le 20 décembre 2024 à 11:00 par Magazine En-Contact
"But it had to be done." Le manifeste de Luigi Mangione, meurtrier suspecté du PDG de UnitedHealthcare

But it had to be done (..) est l'une des phrases du texte retrouvé apparemment par les enquêteurs américains dans les affaires de Luigi Mangione. Dénommé manifeste, ce texte écrit est composé de 262 mots en anglais. 

Le 4 décembre, Luigi Mangione est suspecté d'avoir tué par balles Brian Thompson, le PDG de UnitedHealthcare, à New York. Après qu’il ait été arrêté par la police, les enquêteurs ont mis la main sur un manifeste que Luigi Mangione avait écrit et laissé dans ses affaires. Les grands médias américains, dont de nombreux ont eu ce document entre leurs mains, ont choisi de ne pas publier Luigi's manifesto comme le dénomme le journaliste indépendant Ken Klippenstein. Ce dernier s'est expliqué sur les raisons pour lesquelles il a choisi de le faire paraitre sur son site. 

Michael Moore, le célèbre cinéaste et documentariste, mentionné dans ce manifeste, a partagé son point de vue sur ce texte. 

“To the Feds, I'll keep this short, because I do respect what you do for our country. To save you a lengthy investigation, I state plainly that I wasn't working with anyone. This was fairly trivial: some elementary social engineering, basic CAD, a lot of patience. The spiral notebook, if present, has some straggling notes and To Do lists that illuminate the gist of it. My tech is pretty locked down because I work in engineering so probably not much info there. I do apologize for any strife of traumas but it had to be done.
Frankly, these parasites simply had it coming. A reminder: the US has the #1 most expensive healthcare system in the world, yet we rank roughly #42 in life expectancy. United is the [indecipherable] largest company in the US by market cap, behind only Apple, Google, Walmart. It has grown and grown, but as our life expectancy? No the reality is, these [indecipherable] have simply gotten too powerful, and they continue to abuse our country for immense profit because the American public has allowed them to get away with it. Obviously the problem is more complex, but I do not have space, and frankly I do not pretend to be the most qualified person to lay out the full argument. But many have illuminated the corruption and greed (e.g.: Rosenthal, Moore), decades ago and the problems simply remain. It is not an issue of awareness at this point, but clearly power games at play. Evidently I am the first to face it with such brutal honesty.”

Traduction

« Aux autorités fédérales, je serai bref, car je respecte ce que vous faites pour notre pays. Pour vous éviter une longue enquête, j'affirme clairement que je ne travaillais avec personne. C'était assez banal : un peu d'ingénierie sociale élémentaire, de la CAO de base et beaucoup de patience. Le carnet à spirales, s'il y en a un, contient quelques notes et listes de choses à faire qui éclairent l'essentiel. Ma technologie est assez verrouillée parce que je travaille dans l'ingénierie, donc il n'y a probablement pas beaucoup d'informations à ce sujet. Je m'excuse pour les traumatismes éventuels, mais il fallait le faire.
Franchement, ces parasites l'ont bien cherché. Pour rappel, les États-Unis disposent du système de santé le plus coûteux au monde, alors que notre espérance de vie n'est que de 42 ans. United est la [indéchiffrable] plus grande entreprise des États-Unis en termes de capitalisation boursière, derrière Apple, Google et Walmart. Elle n'a cessé de croître, mais comme notre espérance de vie ? Non, la réalité, c'est que ces [indéchiffrable] sont tout simplement devenus trop puissants et qu'ils continuent à abuser de notre pays pour en tirer d'immenses profits parce que le public américain leur a permis de s'en tirer à bon compte. Il est évident que le problème est plus complexe, mais je n'ai pas la place et, franchement, je ne prétends pas être la personne la plus qualifiée pour exposer l'ensemble de l'argumentation. Mais beaucoup ont mis en lumière la corruption et la cupidité (par exemple : Rosenthal, Moore), il y a des décennies, et les problèmes demeurent tout simplement. Il ne s'agit pas d'une question de prise de conscience à ce stade, mais clairement de jeux de pouvoir. De toute évidence, je suis le premier à y faire face avec une honnêteté aussi brutale. »

C'est à savoir. 

Depuis le meurtre de Brian Thompson, de très nombreux médias américains et des assurés, des citoyens américains ont expliqué ce qui se passe dans le secteur de l'assurance santé aux USA, où de nombreux assurés se voient refuser l'accès à des prises en charge de soins ou se voient opposer des parcours clients compliqués, afin de différer ou refuser les remboursements. Notre magazine a évoqué ce drame, dès le 6 décembre. 

Depuis une dizaine d'années, notre magazine publie des articles et enquêtes sur l'expérience patients, les parcours de soins, de remboursements, les promesses et les réalisations des compagnies d'assurance sur ces sujets.

Dans les call-centers de UnitedHealthcare, des employés se rappellent et évoquent entre eux les explications et les mots qu'ils utilisent ou utilisaient avant le drame pour justifier du refus de certaines prises en charge ou lorsqu'ils conversent avec des assurés. Ils demandent à leur managers comment gérer désormais les appels qui évoquent l'affaire. 

L'avocate choisie par Luigi Mangione est désormais connue et s'appelle Karen Friedman Agnifilo. 

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