Holo-me. Jean-David Benichou aura vingt-deux ans toute sa vie

Les archives d’En-Contact sont riches d’articles esseulés dans le magazine, qui appellent à l’aide : ils désirent vivre, être lus. En 2013, nous sommes allés rencontrer, Bvd Pereire à Paris, un artisan connecté, qui source dans le monde entier de bons produits, des lignes de code, des talents. Jean-David Benichou. Voyageur infatigable, visiteur fréquent des aéroports de Londres, de Paris ou de Tel-Aviv, le natif de Saint-Paul-de-Vence a cessé d'envoyer des faxs par millions ( le début de ses aventures professionnelles, qui nous permirent d'ailleurs de faire connaissance) mais pas de réfléchir. 

« Nous sommes devenus des êtres connectés. Notre histoire est désormais digitale »

Dans le digital comme ailleurs, il y a ceux qui parlent, et ceux qui font. Des doers, comme on dit aux USA. Jean-David Benichou fait partie de ceux-ci. Plus occupé à travailler qu'à disserter dans les médias. Pour parier de la révolution digitale dans la relation client, on s'est donc arrêté au 152 boulevard Pereire (son adresse professionnelle), où ce jeune quadra et ses équipes phosphorent et créent à tous les étages des nouveaux services digitaux. Après avoir fondé et revendu I-Media, une société spécialisée dans le routage électronique et tenté d'autres aventures, ce passionné des nouvelles technologies de communication est aujourd'hui à la tête de Viadialog. Si JDB gagnait au loto, comment investirait-il sa manne ?

Ce qu'on appelle le digital change-t-il fondamentalement le commerce ?
Jean-David Benichou : Incontestablement, je peux aujourd’hui avoir une idée et utiliser des services mutualisés, localisés partout dans le monde pour la lancer, très vite. Et pour lui donner toutes les chances de succès, je devrai intégrer que très certainement, j'aurai des clients sur différents canaux. La distribution est révolutionnée par le digital et le numérique.

Si vous héritiez d'un réseau de magasins dans Paris, vous dépêcheriez-vous de les vendre ? 
JDB : Pas forcément, mais j'aurais une logique d’artisan. J'essaierais de produire en petite série des articles exclusifs,  sourcés partout dans le monde, sur lesquels j'aurais peu de risques d'être concurrencé par le web. En tour état de cause, je me soucierais de proposer des produits avec une marge brute qui me permettrait d'amortir les coûts générés par mes magasins. Sinon, c'est la mort assurée.

Si vous étiez condamné demain à recréer une entreprise en France, avec l’ambition d'offrir une expérience client top, vous vous soucieriez de quoi en priorité ? D'acquérir des outils, d’être low-cost, innovant dans ce domaine ?
JDB : Il y a vingt-deux ans, j'avais 22 ans et je créais ma première entreprise, I-Media. Nous étions en 1992 et l’ère des communications électroniques s'ouvrait à peine. A cette époque, le nouveau media c'était le fax ! Si j'avais à nouveau vingt-deux ans aujourd'hui, quelle vague irais-je surfer ?

Mes enfants passent leur temps sur leur tablette, mon épouse et moi sur nos smartphones. J'ai accès à une immense quantité d'informations sur chaque produit, chaque service, chaque personne en ligne, et ce sans délai. Google et Wikipédia sont ma nouvelle bibliothèque. Facebook est mon nouveau journal télévisé et Twitter ma nouvelle radio. Nous sommes devenus des êtres connectés. Notre histoire est désormais digitale. Dans le futur, je vois des objets connectés partout, des interactions permanentes avec des avatars intelligents, des télé-réunions holographiques, des imprimantes 3D pour fabriquer à la maison tous les objets du quotidien, une transformation radicale de l’enseignement et des robots ménagers dans chaque pièce.

Et donc, si j'avais à nouveau 22 ans, je créerais HoloLife, une société spécialisée dans les clones virtuels, qui permettrait à chacun de fabriquer son double digital holographique grâce auquel les générations futures pourront tout connaitre de leurs aïeux. Je n'aurais aucun bureau fixe, je recruterais des collaborateurs experts dans le monde entier, Skype sera mon nouveau espace de travail, tous mes services seraient hébergés dans le cloud, mon double digital serait disponible personnellement pour chacun de mes clients, les nouvelles technologies me permettraient de parler toutes les langues et de tenir des dialogues simultanés sur tous les canaux électroniques. Mes clients feront grandir leur avatar depuis leur smartphone, leur télévision et en le connectant sur l’ensemble de leur flux sociaux grâces à mes applications mobiles, sociales et embarquées.

Tiens, le nom de domaine www. holo.me est à vendre. C'est bon d'avoir vingt-deux ans à nouveau.

Archives d'un article paru en 2013 dans En-Contact. 

En 2023, Jean-David et son équipe ont, comme bien d'autres, travaillé sur l'impact de ChatGPT, sur l'IA. On aura l'occasion de découvrir le fruit de leurs travaux en 2024.

Ce que pense l'un des nombreux clients de ViaDialog, Yann Lebreton, PDG de Callweb, filiale d'ADM Value.