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Recouvrement de créances: iQera et Intrum dans la tourmente

Publié le 31 mai 2024 à 03:30 par Magazine En-Contact
Recouvrement de créances: iQera et Intrum dans la tourmente

Il y deux ans BC Partners et Montefiore, les deux actionnaires significatifs d'iQera, le leader français du recouvrement de créances, avaient prévu de mettre en vente leur champion pour plus d'un milliard d'euros. Ils en sont réduits à renégocier leurs dettes, avec l'appui de la banque d'affaires Rothschild. Intrum, autre acteur majeur du secteur, inquiète également par son niveau d'endettement. Nordic Capital, son principal actionnaire, a lui mandaté la banque d'affaires Houlihan Lokey pour restructurer sa dette.

iQera, endetté à hauteur de 600 millions d'euros, est le leader français du secteur et installé dans divers pays du monde. Ses deux actionnaires ont acquis la société en 2017 pour 382 millions d'euros en 2017. Il est endetté à hauteur de 4,2 fois son Ebitda. Une procédure de type mandat ad hoc est envisagée, si les négociations pour restructurer ses dettes n'aboutissent pas à une issue positive. La prochaine échéance de remboursement intervient fin 2024. '

Intrum, autrefois Intrum Justitia, et son actionnaire majoritaire, Nordic Capital, connaissent les mêmes soubresauts financiers. Son niveau d'endettement se situe à 4,4 fois son Ebitda.

Le secteur souffrirait, selon divers analystes, d'une conjonction de facteurs négatifs: durant la Covid, les particuliers et professionnels ont épargné, ce qui a diminué le volume et le nombre de créances douteuses à recouvrer. Les volumes de dettes confiés par les clients ont diminué, tandis que le rachat de créances, l'autre activité que pratiquent certains acteurs, est aléatoire: il faut trouver des portefeuilles de dettes à racheter et savoir précisément estimer son taux de risque. Un métier d'actuaires et de matheux. 

Pour rappel, les sociétés de cash recovery, de recouvrement de créances sont rémunérées en grande partie à la commission, sur le premier métier et facturent des commissions de service qui avoisinent les 10 à 12%. 

Une partie de l'équipe de codeurs et CSM, chez Diabolocom, éditeur de plateforme de CRM et relation client.

Une autre mauvaise nouvelle est venue assombrir le paysage du secteur:  la DGCCRF a publié hier, jeudi 30 Mai, les résultats d'une enquête qui démontre qu'une grande partie des acteurs du secteur, principalement des études d'huissier et des sociétés de recouvrement, factureraient abusivement des frais aux consommateurs sollicités. L'enquête, menée par la répression des fraudes sur l'année 2022, a démontré que 66 spécialistes contrôlés sur 122 avaient des pratiques commerciales trompeuses à l'égard des particuliers. “L'une des sociétés aurait même mandaté une personne pour intervenir au domicile de débiteurs avec son chien”.

C'est à savoir
En Espagne, les pratiques de recouvrement peuvent être différentes de ce qui est usité en France. El Cobrador del Frac médiatise par exemple le fait qu'une entreprise a des dettes en utilisant des hommes sandwiches, en appelant les clients de l'entreprise. 

Au Moyen-Age, on allait en prison lorsqu'on n'avait pas réglé ses dettes. On enfermait les débiteurs. La méthode fonctionnait.

En France, un huissier est lancé dans une mission singulière et à fort enjeu: recouvrer, sur les comptes bancaires qu'a ouverts Sadri Fegaier, le fondateur de SFAM et du groupe Indexia, ce qui y a été placé et mis à l'abri. Les créanciers sont nombreux. Un des comptes aurait été identifié. 

Diabolocom équipe iQera, Spacivox est l'un des autres éditeurs de logiciel de relation client très spécialisé sur cette industrie. Opportunity utilise des vidéos conversationnelles et des SMS enrichis, le RCS, pour accélérer les parcours de recouvrement ou anticiper les défaillances, via une meilleure information sur les factures. 

Photo de une: chez DSO, devenu iQera, à Paris. Crédit: En-Contact. 

 

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