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Monogram Paris, en grande difficulté, recherche un nouvel investisseur

Publié le 15 juillet 2025 à 10:00 par Magazine En-Contact
Monogram Paris, en grande difficulté, recherche un nouvel investisseur

The best is yet to come ? Arlettie déçoit de nombreux clients sur son e-shop, Monogram recherche activement des fonds.  

L'appétit pour la possession d'articles de marque ne se dément pas. Vintage, pre-owned, dépôt vente, les alternatives sont nombreuses ainsi que le recours massif des acteurs de ce marché aux réseaux sociaux pour faire de l'acquisition client. Mais la croissance rentable et la satisfaction des clients semblent complexes à concilier. 

Deux ans à peine après une levée de fonds de 3 millions d’euros, l’entreprise fondée par Beverly Sonego traverse une phase critique. Le dépôt vente d’articles de luxe de seconde main ne semble pas l’eldorado annoncé, comme le démontre également le silence radio chez Vintega, autre intervenant du secteur.  

L’une des plateformes françaises de revente d’articles de luxe déjà portés, Chanel, LVMH, Gucci etc, créée initialement par Beverly Sonego sous l’enseigne By Luxe, est à la recherche active d’un partenaire financier afin de pouvoir poursuivre ses activités. A défaut de dénicher un tel partenaire, la rentrée sera chaude

Beverly Sonego

Une annonce discrète parue dans un quotidien économique a fait état de cette recherche pressante fin juin, 

L’entreprise, qui aurait réalisé en 2023 plus d’une douzaine de millions d’euros de CA, a, semble-t-il, vu un peu trop grand dans ses recrutements et les moyens mis en place pour croitre. Cécile Mudy, une ex-Veepee, directrice générale de l’entreprise, a piloté ce plan de croissance, indique une source qui désire rester anonyme, mais le retournement du marché et un volume de promotions trop significatives, ont semble-t-il obéré les marges de l’entreprise. Voici ce qu'indiquait la directrice générale de l'entreprise il y a deux ans, à l'occasion d'une vente évènementielle organisée conjointement avec The Bradery.

"La seconde main est un marché en plein essor. Certaines études estiment que son volume d'affaires sera plus important prochainement que celui de la vente de produits neufs. Personne ne peut ignorer ce marché, estime la dirigeante. Ce qui est important c’est de s’adapter aux nouveaux modes de consommation. Avec le Covid, les gens ont compris que leur placard a une valeur. Tous les canaux doivent se mettre à la page de ces tendances".

La société, qui revendique quelque 10 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui achète 15% à 20% des produits qu'elle revend (le reste étant du dépôt-vente certifié par ses équipes), a ainsi il y a quelques mois ouvert un espace aux Galeries Lafayette Haussmann 

 

Pour ne rien arranger, la boutique située avenue Victor Hugo, à Paris dans le 16ème arrondissement, a été cambriolée, le butin constitué des articles de luxe qui se trouvent dans ce type de boutiques intéressant les malfrats. D'après différentes sources, la société aurait réduit ses effectifs et entamé un plan de réductions de coûts afin d' abaisser son point mort.

Sur les forums, quelques clientes se plaignent d’un service client peu réactif et d'une perception tardive des sommes qui leur seraient dues, après la vente de leurs produits.

Monogram Paris avait levé 3 millions d’euros en avril 2023. Sa dirigeante évoquait à l’époque son projet de devenir le numéro 1 de ce marché. Plus récemment, elle complétait cette vision en déclarant que le live shopping serait le véritable accélérateur du second hand luxury, et convaincue qu'il lui fallait développer sa propre technologie dédiée à ce nouveau canal de vente.   

Les prochaines semaines risquent d’être décisives pour la plateforme, pourtant l’un des leaders de ce marché où peu d’acteurs parviennent à être rentables. Vestiaire Collective, Collector Square en sont quelques-uns des acteurs représentatifs ou bien encore Vintega, Ormain. Des suspicions de revente de produits non authentiques avaient amené les Galeries Lafayette à mettre fin au corner dont disposait Monogram Paris en son sein. Idem à la Vallée Village, qui aurait mis fin à la collaboration avec l'entreprise. 

L'entreprise en pleine forme du moment, c'est Arlettie, dirigé par le tandem Thibaut Caillemer du Ferrage et Muryel Lanneau qui organise la vente évènementielle d'articles de marque, dont Hermes et LVMH, Tara Jarmon, Christian Louboutin. Une longue file d'attente est visible chaque jour, avenue Kleber, où se tiennent ces ventes. L'entreprise serait à céder pour la rondelette somme de 300 millions espérés et aurait réalisé près de 90 millions d'euros de CA en 2024, avec un EBITDA proche des 12 millions d'euros.

Les avis des clients dénotent cependant une disparité intrigante, témoin celui, récent de Sandrine Hamon sur Trust Pilot et ne semble pas isolé. Première expérience et dernière !
Pour la vente Pascale monvoisin , j’ai commandé un collier que j’ai renvoyé. Photo qui ne correspond pas. En même temps j’avais prix une bague et là on vous facture 25 euros d’expédition. Pas de numéro d’expédition ni de nouvelles avant trois mails envoyés au service client. Conclusion pour 25 euros, je vais devoir prendre un Rtt parce que le transporteur ne passe que le matin et pas le samedi . C’est à moi de m’adapter comme chez Darty .Ne peut pas déposé la bague dans un relais.
Pas très sérieux ! Réfléchissez avant de commander par internet ! On est sur des produits de luxe oū le service client devrait être impeccable du début de la commande jusqu’à la livraison. 

La revente d'articles de luxe ou vintage, un secteur qui attire, où la croissance rentable est une alchimie complexe.

La rédaction d'En-Contact. 

 

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