Malakoff-Humanis s'empare du courtier Magnolia pour 300 millions d'euros

Un bon courtier vaut de l'or. Un bon call-center également ? Malakoff Humanis s'empare de Magnolia, pour 300 millions d'euros.  

Deux grands groupes d'assurance et de prévoyance étaient sur les rangs pour acquérir le courtier et comparateur Magnolia, propriété de Gérald Loobuyck. Selon différentes sources, le deal a été bouclé et la compétition a tourné à l'avantage de Malakoff Humanis, qui était en compétition avec AG2R La Mondiale.

La cession du courtier bien connu, innovant dans ses publicités et ses outils d'acquisition, se serait concrétisée pour une somme de 300 millions d'euros, correspondant à un multiple de presque vingt fois les résultats du courtier. Contacté, Gerald Loobuyck n'a pas confirmé l'annonce. 

Magnolia dispose de centres de contacts largement internalisés et a été l'un des premiers en France a mettre en place un outil de speech analytics, avec Callity, un éditeur français d'une plateforme d'analyse* des conversations téléphoniques. Cet été, l'entreprise, qui compte une centaine de salariés, avait vu son DG la quitter, après presque quatre ans de bons et loyaux services : Olivier le Gallo, ex-Canal+ et SeLoger, avait impulsé une dynamique certaine aux activités du courtier. 

Le secteur du courtage est en pleine mutation, notamment depuis que l'ACPR a effrayé un peu le secteur, ronronnant, en menaçant d'interdire la prospection téléphonique depuis le Maghreb. L'annonce en avait été faite lors des Journées du Courtage, en septembre et avait suscité de nombreuses réactions 

Les techniques et les coûts d'acquisition sont au coeur des réflexions dans la profession du fait de ces changements règlementaires et du renchérissement du cout des leads et nécessitent de se mettre en conformité. Itandi, qui appartient au même propriétaire, avait été sommé cet été de ne plus vendre ou louer des fichiers non “bloctélisés”.  

*Acheel, Santiane, Magnolia sont les 3 courtiers ou assureurs qui ont connu la plus forte croissance de leur activité sur les deux dernières années. Les trois ont équipé leur centres de contacts de la même plateforme logicielle, Callity, connectée à Diabolocom, Genesys voire Vocalcom. Un hasard ? 

Rentrer dans le top 10 mondial, le rêve. La fidélité des clients peut aider.

Alors que le monde des call-centers fait plutôt grise mine, l’appétit et l’ambition semblent toujours au rendez-vous au Maroc, chez Intelcia. Le cap est déclaré pour Karim Bernoussi : intégrer le club du top 10 mondial des BPO spécialisés.

La filiale d’Altice a été rachetée par ses fondateurs, après de longs mois au cours desquels l'annonce bruissait. Ce qui est certain et aide, dans des périodes mouvementée, c'est par exemple la fidélité de grands clients, tels des assureurs, comme Diot-Siaci, Santiane et la capacité à en convaincre et séduire de nouveaux*

Diot-Siaci, Santiane, les plus grands courtiers s’appuient sur les calls marocains d’Intelcia
Sylvie Poulet – responsable pilotage de prestataires CRC Diot-Siaci, l’expliquait l’an passé lors du salon All4 Customer
« Nous faisons travailler de 250 à 400 salariés chez Intelcia, parce qu’ils connaissent bien les spécificités de l’assurance et que nous avons besoin de gérer les pics liés à la saisonnalité de notre métier.

Depuis 2017, date de début de notre collaboration, nous n’avons jamais été déçus par notre partenaire, qui démontre au quotidien, une réelle envie de nous accompagner ainsi que nos assurés et clients, une disponibilité sans faille et des échanges très fluides.

Cette agilité est un réel point différenciateur qui caractérise Intelcia et a permis de consolider nos activités. Nous travaillions initialement sur un site, et désormais sur quatre »

Depuis la montée au capital d’Ardian (chez Diot Siaci), les choses bougent dans le groupe co-présidé par Pierre Donnersberg et Christian Burrus. Mais Intelcia reste en place.

La culture d’Intelcia, c’est de prendre soin du collaborateur. Les secrets des rois du Phoning
Un autre témoignage illustre la spécificité de l’acteur marocco-français, celui de Didier Rus, grand spécialiste du tourisme, qui raconte dans un podcast ce qu’il a appris en trente ans de pratique chez les grands spécialistes des call-centers.

« Des femmes a priori timides m’ont impressionné, sur des plateaux de vente. Les individus et leur talents parfois cachés, sont la clé du succès. Chez Intelcia, les dirigeants prennent réellement soin des collaborateurs. Et du coup, ces derniers prennent soin des clients »

*le groupe a récemment initié des nouvelles collaborations avec Accor, Edenred, Karavel, Mister Auto