L’Olympia, la salle, pas les chaussettes !

Le Paris iconique et le savoir-faire français font partie de notre art de vivre. Sur les grands boulevards, une salle de concert a marqué les esprits et méritait bien qu’on lui consacre un livre, à l’occasion de ses 130 ans.

En 1935, la famille Jacquemard a créé une autre marque mémorable, de chaussettes, les chaussettes Olympia. Cependant, ce nom iconique évoquera d’abord la salle parisienne qui a vu défiler d’innombrables stars : Jimmy Hendrix, Melody Gardot, les Beatles, Black Sabbath, Madonna, Tracy Chapman, Sardou, Johnny Hallyday. 

Le lieu a fêté ses 130 ans en 2023 et s’offre pour l’occasion un peu de nostalgie en page. Chargé d’histoire, l’emplacement aura successivement accueilli des attractions foraines, un musée, un cinéma, avant de devenir à partir de 1954 la salle de music-hall que nous connaissons tous aujourd’hui, sous la houlette de son plus célèbre directeur, Bruno Coquatrix, puis de son neveu Jean-Michel Boris (de 1979 à 2001). L’Olympia est aujourd’hui toujours aussi populaire, le directeur actuel, Laurent de Cerner, communiquait l’année dernière les chiffres de 2023 : 500 000 personnes, 2 000 places en version assise et 2 800 en mode debout, occupée la plupart du temps à 90 %.

L’ouvrage « Olympia, scène de légendes » emmène le lecteur à travers la foisonnante histoire du lieu. Les saccages de la salle par les spectateurs lors des concerts de rock, les difficultés financières des années 70, la somptueuse salle de billard cachée, rien n’est oublié. Les anecdotes s’effacent vite pour laisser place au cœur du livre : les portraits de stars racontant leur expérience avec la scène de l’Olympia. Julien Clerc, Vincent Dedienne, Véronique Sanson, Kyo, des grands noms de tous les courants et époques ont accepté de témoigner. Les métiers de l’ombre ne sont pas en reste. Des techniciens aux producteurs, les points de vue se multiplient pour offrir un large panel d’impression.

On saluera également la profusion et la diversité de la documentation : des affiches des années folles aux portraits de stars en passant par la photographie monochrome du début des années 50. Il y a une claire obsession d’authenticité et d’inédit, les auteurs ou ayant droits de certaines photographies n’ayant même pas été retrouvés. L’ouvrage est une pièce de collection pour les afficionados de l’endroit, à ranger à côté de « Je les ai tous vus débuter », paru en 2021. Pour les autres, il donne surtout envie de le poser et de prendre un billet pour aller expérimenter soi-même l’ambiance de l’Olympia.