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La vie moyenne ne m’intéressait pas trop : Frank Colin, l’organisateur d’Air Cocaïne

Publié le 31 mars 2023 à 13:38 par Magazine En-Contact
La vie moyenne ne m’intéressait pas trop : Frank Colin, l’organisateur d’Air Cocaïne

Le premier news magazine français, Paris Match, a lu en exclusivité et avant sa sortie « Je m’appelle Frank Colin, j’ai organisé Air Cocaïne », l’autobiographie de l’ex-garde du corps et homme d’affaires né à la Seyne-sur-Mer, Frank Colin, co-écrit et édité par Manuel Jacquinet, (Malpaso-RCM). 

Sorti de prison, désormais agent d’entretien, Frank Colin y parle de son premier club de boxe, de Christophe Dominici, de l’école et de ce qu’il a appris en prison et grâce au sport, qui l’a sauvé. De son peu d’appétence pour ce qu’il considérait, jusque-là comme une vie moyenne et qui lui semble désormais bien plus désirable.

Extraits du livre, page 116 - 117

CETTE VIE MOYENNE

Frank Colin à Toulon, février 2023. © Edouard Jacquinet

Après les obligations scolaires, la réussite professionnelle, tu deviens indépendant, libre d’aller où bon te semble ou presque. Bon, et après ? Tout ce que tu avais l’intention de faire pendant des années te semble atteint. C’est quoi la suite ? L’achat d’une maison, d’une plus belle voiture, une union, des enfants ? C’est ça ? Voici ce à quoi aspire la majorité. Tes parents étaient comme ça, tes grands-parents aussi, et toi, tu fais pareil. Peut-être voyageras-tu un peu plus parce que l’époque veut que le tourisme soit plus accessible. Mais ça, ça n’est pas la liberté. La liberté est la seule chose qui ne se programme jamais. Libre, au sens propre, c’est se lever puis partir sur un coup de tête quelque part, ce qu’on n’avait pas imaginé quelques heures plus tôt. Libre, c’est ne pas avoir de but précis ni de plan de carrière, c’est vivre au jour le jour. 

Cette vie de liberté est évidement incompatible avec ce que la société nous inculque en général, c’est carrément tout le contraire. Depuis ton plus jeune âge, tu es paramétré à vivre conformément à des ordres bien définis. Avec le temps, il t’est impossible de concevoir ta vie différemment, ce qui se comprend, mais ce n’est pas forcément la meilleure façon de la combler. Parmi tous les plaisirs que tu as vécus, combien concernaient ton propre plaisir ? Réfléchis-bien. Ils concernaient bien plus autrui que toi-même. Et pourquoi ? Parce que tu as été formaté de la sorte ; pour toi, et tes semblables, il faut d’abord plaire aux autres avant de se plaire à soi-même. Les regards et les dires des autres vous signalent les bonnes et mauvaises directions et c’est comme ça que vous avancez, au son des autres. Ce chemin ne même nulle part et n’a rien à voir avec la liberté.

Quiconque dit se sentir dans son élément dans cette vie moyenne est un menteur. On en est réduit à l’accepter parce que c’était trop dur de faire différemment, et qui a échoué sera le premier à te dire comment réussir. Ceux qui ne voudront pas vous voir atteindre les sommets voudront vous voir nager dans leurs eaux. Une société faite de menteurs qui ne laisse aucune place à l’échec. Vous en connaissez beaucoup des gens qui ont tout réussi dans leur parcours ? Personnellement, je n’en connais pas des masses. Bien sûr, je ne fais pas référence à ceux qui sont nés avec tout l’outillage prédisposé et qui, lorsqu’ils seront en âge, n’auront plus qu’à s’installer pour continuer à faire tourner les affaires familiales. Non, ceux-là sont des chanceux et c’est tant mieux pour eux, même si souvent ils ne sont pas plus libres que les autres.

Frank Colin : Je voulais faire un livre pour raconter d’où je viens car j’ai eu une vie avant Air Cocaïne et j’en aurai une autre après, la preuve. Même si elle ne ressemble pas à celle que j’ai menée. J’y parle de ce que j’ai appris en prison, dans les discothèques ou en exfiltrant un jour un riche tchétchène grâce à un vol en jet d’affaires. Désormais, j’apprends des choses sur la difficulté de faire passer vite et fidèlement des messages quand je suis invité à la télévision ou en radio, comme récemment. Je voulais également parler du bonheur qu’on peut trouver à mener une vie simple, en voyant ses enfants. J’ai appris que ça n’avait pas de prix.

Manuel Jacquinet : Ce qui m’a intéressé, quand j’ai eu le projet du livre et qu’on s’est entendus avec Frank pour l’écrire, était de répondre à trois questions. D’où viens-tu ? Qu’as-tu appris ? Comment éviter les mauvais choix que l’existence ou quelqu’un nous propose un jour ou l’autre ? En général, quand tu sais répondre ou que tu as des convictions fortes sur la dernière question, il est trop tard. Les livres ou les poèmes sont faits pour que d’autres profitent de ta vision et de ton expérience sur ce sujet. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il y a dans le livre deux extraits de poèmes (François Villon et Paul Verlaine) et que j’ai choisi de ne pas rewriter certains propos de Frank. La façon dont il s’exprime est souvent très forte, signifiante.

Pour commander le livre, c’est ici

« Je m’appelle Frank Colin, j’ai organisé Air Cocaïne ». Dédicace.

Frank Colin dédicacera son livre dans deux librairies prochainement, à Toulon et à Paris. Pour être informé des dates de ses rencontres, adressez vos coordonnées à : [email protected].

 

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