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Edenred. Il Fatto Quotidiano et l'Identita envoient Edenred en enfer, en Bourse

Publié le 22 février 2024 à 03:58 par Magazine En-Contact
Edenred. Il Fatto Quotidiano et l'Identita envoient Edenred en enfer, en Bourse

Il Fatto Quotidiano et l’Identita envoient Edenred en enfer, en Bourse.  Il colosso dei buoni pasto a-t-il triché, encore triché ?

« Un sequestro da 20 milioni di euro ai danni del colosso dei buoni pasto e dei suoi vertici. La Edenred Italia Srl, società che emette i mini assegni meglio noti come Ticket Restaurant, è finita al centro di un’inchiesta della Procura di Roma con l’accusa di turbativa d’asta e truffa ai danni dello Stato ». En 2021, Edenred a-t-il remporté illégalement, en Italie, un appel d'offres public de 578 millions d'euros ? Deux médias italiens, L'Identita et Il Fatto Quotidiano, ont révélé que le Parquet de Rome a ouvert une investigation contre Edenred Italia, filiale locale du groupe, concernant de potentielles fraudes et trucages d'un appel d'offres de 2019, passé par la Consip, une entité du ministère italien de l'Economie et des Finances. Un séquestre de 20 millions d’euros a été demandé par les autorités judiciaires italiennes au géant des tickets restaurant et des avantages aux salariés. 

Cet appel d'offres a été attribué en 2021 à Edenred pour un total de 578 millions d'euros, explique Il Fatto Quotidiano. Les griefs des autorités italiennes portent, selon le média, sur des discussions "parallèles" et non publiques menées par la direction de la filiale qui auraient faussé l'appel d'offres, via des promesses de rabais. Le marché concernait la fourniture de titres restaurant aux employés d'organisation publiques dans des régions du centre de l'Italie.

Edenred a réagi en début d'après-midi via un communiqué de presse. "Une enquête a été ouverte à l'encontre d'Edenred Italia S.r.l. et de certains de ses administrateurs et dirigeants, en lien avec un appel d'offres public lancé en 2019", a confirmé la société.

Denis Adjedje, de AdGency, et, en arrière plan, Bertrand Dumazy et Ilan Ouanounou, d'Edenred. Lors d'une journée dédiée à l'expérience client. En-Contact, photo exclusive. 

"La société ne peut pas faire de commentaires tant que l'enquête judiciaire est en cours, mais est confiante quant à son issue", a-t-elle indiqué. Une violente correction boursière a concerné le titre, à la Bourse de Paris, ce mercredi. Le spécialiste des titres de services prépayés (titres restaurant, cartes carburants) et des paiements interentreprises abandonnait 13,9% vers 15h15, accusant de très loin le plus fort repli du CAC 40. Il a abandonné 11, 46% en clôture. Pourquoi cette réaction des marchés, violente ?

414 millions d’euros d’amendes, en 2019. 

« L’annonce de cette enquête fait revenir les inquiétudes qui pèsent sur les aspects de régulation des titres restaurant » a déclaré un analyste auprès de l’AFP. En 2019, l’Autorité de la concurrence française avait infligé des amendes de 414 millions d’euros à Edenred France, Sodexo, Natixis, Intertitres et Up, en raison d’ententes sur des échanges d’information et verrouillage du marché des titres restaurant. Des pratiques constatées entre 2002 et 2018.  

Ci-après, les premières lignes de l’article du quotidien en ligne Il Fatto Quotidiano. 

Un sequestro da 20 milioni di euro ai danni del colosso dei buoni pasto e dei suoi vertici. La Edenred Italia Srl, società che emette i mini assegni meglio noti come Ticket Restaurant, è finita al centro di un’inchiesta della Procura di Roma con l’accusa di turbativa d’asta e truffa ai danni dello Stato. L’indagine, condotta dal Nucleo di polizia economico-finanziaria della Guardia di Finanza di Roma, riguarda 4 lotti regionali di una maxi-gara Consip del 2019 – assegnata nel 2021 – per complessivi 578 milioni di euro"

Créé en 2009, Il Fatto Quotidiano est un média initialement créé uniquement en ligne, qui a connu dès son lancement un vif succès en Italie. Il traite principalement de sujets politiques et judiciaires. 

Edenred, Paris Society, attention aux discussions parallèles, en terrasse ou ailleurs.

Les appels d’offres publics apportent du chiffre d’affaire et de la visibilité. Pour les gagner, on ne pourrait plus faire comme avant ?

Paris Society et Laurent de Gourcuff ont récemment été condamnés sévèrement en première instance, pour avoir usé de corruption passive dans l’attribution de l’appel d’offres concernant le restaurant de l’Hippodrome de Longchamp.

Sans backchich, gagne-t-on ?

Peut-on gagner des appels d'offres, sur ce marché ou quand on travaille avec les C.E, les Comités d'Entreprise, sans verser de backchich? La question, passionnante, fait l'objet de quantité d'histoires que se racontent les directeurs commerciaux, lors de repas arrosés ou de séminaires de motivation ou lorsqu'ils approchent de la retraite. 

Récemment, le co-fondateur d'Aypomag, une plateforme digitale très innovante qui s'est lancée sur ce marché, tentait de convaincre un acheteur d'un important CE, de l'inciter à considérer avec attention son offre de chèques cadeaux dématérialisés. “Et moi, qu'est-ce-que j'y gagne ?” lui répond le cadre en charge, sans sourciller. Yves Perrachon, ancien DSI du secteur bancaire, plutôt de nature rigoureux, a compris alors que la seule qualité d'une UX performante et la sécurité de sa plateforme Cliift ne pouvaient suffire comme arguments. En écho nous revient une autre histoire, celle d'un proche qui a possédé une grosse brasserie parisienne, réputée. “Quand j'ai eu besoin de plus de places en terrasse, fin des années 80, j'ai dû montrer que j'avais ma carte du parti, le RPR à l'époque. Et on s'est arrangé avec le commissaire de police local. Il n'a pas demandé d'argent, il vérifiait à qui il avait affaire”.

“Les canards sauvages”,  une enquête du magazine Mouvement. 

On retiendra de ce 1er épisode que, de plus en plus fréquemment, ce sont des journaux*, des médias indépendants qui sont à l'origine de ces enquêtes, scoops, dont d'ailleurs et parfois également des histoires heureuses, positives. Le meilleur magazine culturel de France ( selon nous), Mouvement, a publié récemment une enquête sur cette presse pas comme les autres. A lire, ici. Bravo Jean-Roch et son équipe de fous furieux, passionnés !

*Les Echos, premier quotidien économique français, n'a publié aucun article sur la condamnation de Paris Society, une filiale d'Accor, un groupe que le journal évoque souvent.   

Holden Caufield et la rédaction d'En-Contact. 

Pour aller plus loin, notre reportage, à Malakoff. 

Photos, de une: chez Comearth, l'un des trois prestataires d'Edenred (avec Foundever et Intelcia) et primé pour son service client. 

Petite photo insert texte, prise par la rédaction d’En-Contact, lors d’une journée instructive sur l’expérience client, animée par la direction d’Edenred, dont Ilan Ouanounou, DG France et Bertrand Dumazy, Président du groupe. Au 1er plan, Denis Adjedje, fondateur de AdGency. 

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