Armando Pereira, Picsou en chef chez SFR : en 2015, 19 millions réclamés par B2S Konecta
Armando Pereira bien plus efficace qu’Edouard Leclerc pour doper le pouvoir d’achat !
Leclerc ? A la niche. Eric Paumier ? Coucouche panier avec ses 150 euros d’économies grâce à un magazine.. Le King de la ristourne lors du passage en caisses s’appelle Armando Pereira : l’associé et compère de longue date de Patrick Drahi exigeait chez SFR de ses fournisseurs des ristournes de 30% sur ses achats de prestations, de façon souvent illégale. Il n’avait besoin que d’un téléphone et d’un e-mail, comme on l’apprend dans l’épisode 2 de la série rédigée par Jamal Henni (l'Informé).
Plus de 500 fournisseurs pressés de réduire leurs tarifs de 30%
Plus de 500 fournisseurs, sur les 2000 que compte environ l’opérateur, ont subi et vécu ces ultimatums qui ont débuté en 2014, après le rachat de SFR et conditionnaient la poursuite des relations commerciales. Un simple mail était adressé et demandait la mise en place d’une réduction de 30%, et une réponse du dit fournisseur, dans la journée. Le règlement des factures passées se trouvait bloqué ou différé pour mettre la pression, des ristournes de 30% demandées sur les prestations passées, autant de pratiques illégales pour lesquelles la DGCCRF ou des enquêtes du Ministère des Finances ont parfois abouti à des condamnations de SFR.
Dans le secteur du BPO et de l’expérience client, Acticall, B2S, Nextira One, Prosodie, Scopelec, Velvet Consulting etc .. ont fait les frais de ces pratiques et ont dû aller souvent jusqu’au procès pour récupérer le fruit de leur travail. Tous n'ont pas obtenu gain de cause.
Les achats responsables, la qualité du service client
Les clients de l’opérateur télécom SFR, et au préalable de Noos-Numéricable, qui ont eu l’occasion de se plaindre de la piètre qualité du service client ou de la hotline de l’opérateur (allant parfois jusqu’à faire la queue devant les boutiques de Noos) pourront se rappeler et mettre en perspective leurs plaintes légitimes de l’époque : comment assurer une prestation qualitative quand vous devez combiner les aléas liés à la sous-traitance, à ses pics et celui d’un paiement tardif ou conditionné ?
La relance de clients qui ne règlent pas. Récemment, Comdata a dû réclamer son dû à une autre entreprise, Indexia (ex-SFAM), qui lui doit plusieurs millions d'euros et a perdu son procès contre B2S (devenu Comdata puis désormais Konecta) fin 2022. On trouve chez Indexia un directeur général délégué, ex SFR, Jean-Pierre Galera. Qui continue d'indiquer aux médias que tout va bien à Romans, à Roanne, dans les boutiques Hubside Store ( Hubside Store est l'une des marques du groupe Indexia, basé notamment à Romans et Roanne)
Armando, le sanguin ? En 2016, notre magazine a été contacté par un prestataire en sécurité et gardiennage des locaux, chargé de contrôler les accès au siège de SFR, alors basé à Saint-Denis et que l'entreprise va quitter en 2017. Il nous raconte l'histoire suivante: Armando Pereira s'est rendu au siège de SFR, n'est pas reconnu par un vigile alors qu'il n'a pas de badge. La discussion s'anime et va s'achever par des gestes violents de la part d'Armando Pereira vis-à-vis du salarié. Les caméras de sécurité effaceront les images de l'incident. Nous les avions demandées à l'époque pour envisager de relater l'incident. L'incident, s'il est avéré, donne une idée de la terreur qui a régné chez l'opérateur durant le “règne” d'Armando.
Pour rappel,
Les sommes qu’ils ont dû aller réclamer au Tribunal :
B2S, devenu désormais Konecta-Comdata : 19 Millions d’euros en 2015.
118218 : 11,7 millions d’euros
Prosodie (désormais Odigo) : 11 Millions d’euros
Ineo Infracom : 9,4 millions d’euros
Acticall (désormais Foundever) : 1,3 Millions.
Velvet Consulting : 597673 euros
Nextira One : 327 384 euros etc..
Le volume cumulé des achats chez un opérateur tel que SFR est estimé à 6 Milliards par an.
Grâce au récit circonstancié qu’a entamé le magazine en ligne L’Informé, on découvre donc la nature d’Armando Pereira, récemment mis en examen au Portugal. Le 2ème épisode de la série, rédigé par Jamal Henni, est à découvrir ici.
Pour aller plus loin :
Eric Paumier a lancé cette année un média qui promet à ses lecteurs de réaliser des économies, 150 euros, par mois. Le prospectus papier disparait, pas le besoin d’économies.
Attestor, le fonds d’investissement qui a sécurisé sa dette chez Casino.
Les Coulisses d'une Machine à Cash par Eric Denjean, éditions Malpaso.
Un livre sans concessions, écrit de l’intérieur, qui interroge sur les pratiques sociales et économiques des grands entreprises. Il raconte le transfert des plateformes téléphoniques internalisées à des prestataires, un transfert qui a fait l'objet ensuite de bagarres judiciaires.