Amazon, EDF, Acadomia, Uber... Les CNIL sulfatent, à juste titre
Acadomia, Amazon, Canal+, Comme j'aime, EDF, Yahoo Emea Ltd, Uber BV.. les CNIL et DGCCRF de tous les pays sulfatent. Pas de compromis sur le RGPD, les mentions trompeuses, les informations personnelles stockées dans les CRM, les fichiers clients ou prospects.
Cette semaine, le petit monde des brokers en données, les vendeurs de leads, de fichiers qualifiés se sont émus de la sanction qui a concerné Tagadamedia, un spécialiste français du métier. Mais, sur les seules années 2022 et 2023, de très nombreuses grandes entreprises ou ETI ont été sanctionnées.
Amazon France Logistique a été sanctionné d'une amende de 32 millions d'euros pour surveillance abusive de ses salariés. Fin 2023.
Canal + a été sanctionné d'une amende de 600 000 euros pour n'avoir pas respecté les dispositifs légaux sur le recueil des données.
Free avait été sanctionné en 2022: 300 000 euros.
IKEA a également été sanctionné pour espionnage illicite de ses collaborateurs. Par la CNIL et le Tribunal correctionnel en juin 2021: un million d'euros d'amende.
Aux Pays-Bas, la CNIL néerlandaise, en collaboration avec la CNIL en France, ont prononcé à l'encontre des sociétés Uber B.V et Uber Technologies Inc. une amende de dix millions d'euros pour plusieurs manquements à l'information des chauffeurs.
Yahoo Emea Limited a été sanctionné d'une amende de 10 millions d'euros, fin 2023.
En 2010, Acadomia avait été avertie, publiquement.
Archives En-Contact : « Saloperie de gamin… » « Le père est un crétin » «La mère est une salope »… Non contents d’établir et de conserver en totale contradiction avec la loi informatique et libertés des « fiches » sur leurs élèves, et sur leurs enseignants candidats, les enseignants d’Acadomia les ont truffées de pareils commentaires, concernant même parfois des données très sensibles : « père en prison », « maman a un cancer de l’utérus » « son père vient d’apprendre son cancer du poumon tant mérité (a fumé pendant quarante-cinq ans) », « hospitalisé en urgence pour une tumeur cancéreuse », voire … « pue (ne connaît pas le déo)» Sanction : un avertissement public de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), une sanction rare. Pire, Axel Türk a décidé de transmettre le dossier au Parquet.
Suite à cette affaire, les clients, pas très rassurés, ont littéralement submergé d’appels la CNIL pour obtenir des informations sur les fiches les concernant.
Après avoir argué que « le rapport de contrôle des équipes de la CNIL établi trop rapidement comporte de graves inexactitudes », le leader de l’enseignement à domicile a fait machine arrière en termes de communication : « Nous avons naturellement collaboré avec la CNIL pour répondre au mieux à ses demandes et à ses observations et nous continuerons à le faire. Nous avons également expliqué à la CNIL les contraintes liées à notre activité.
Et bien sûr, nous porterons désormais une attention encore plus particulière à la gestion de nos fichiers, et à leur contenu, dans le plus strict respect de la vie privée des personnes qui y figurent. »
Suite à cette affaire, les clients, pas très rassurés, ont littéralement submergé d’appels la CNIL pour obtenir des informations sur les fiches les concernant.
Il y a un an, nous soulignions déjà suite à l’affaire du détournement des coordonnées bancaires du Président de la République que les services clients étaient devenus de vastes entrepôts de données (voir article), trop rarement contrôlées, autorisant tous les dérapages. Les fichiers ici incriminés étaient en effet gérés par la société AIS 2, filiale d’Acadomia (20 % des activités du groupe), qui a pour fonction de sélectionner des enseignants, puis de proposer leurs services de soutien à des clients (parents d’élèves) : donc, dans le cadre d’une démarche de télémarketing.
Les inquiétudes grandissantes du public vis-à-vis de ces manquements vont-ils pousser la CNIL à ouvrir un centre d’appels ?
Le conseil d'Etat, qui avait été saisi par AIS2-Acadomia, filiale du groupe DOMIA, a confirmé en Juillet 2012 que l'avertissement rendu public était proportionné aux troubles constatés: données non pertinentes, excessives et inadéquates concernant des clients, enfants, parents clients ou employés.