Akio, fournisseur de l'ANTS, racheté par Odigo. L'IA bouscule le CCaaS
Odigo a racheté Akio, qui était en perte de vitesse. Seven2 doit trouver un avenir à Vocalcom. Qui va racheter Kiamo ? Combien coûte un connecteur Salesforce/Genesys ?
Talkdesk, Sprinklr, Genesys vs Diabolocom, Ringover ou Ino Global, qui a gagné les matchs dans les compétitions récentes: Raja, Doctolib, Macif ? Les questions sous-jacentes à la consolidation qui est en cours sur le marché français du CCaaS.
Odigo, soutenu par Seven2, acquiert Akio, l'un des derniers éditeurs français de plateforme de relation client, qui équipe notamment l'ANTS et se trouvait, comme d'autres, à la croisée des chemins. Les conditions financières de l'acquisition n'ont pas été communiquées.
Le même jour a été annoncée l'acquisition, par Harris France, de l'éditeur grenoblois Eloquant, dans lequel Ardian avait pris une participation. BJ Invest, Ardian et Laurent Duc, les associés d'Eloquant, confient les rênes de l'éditeur grenoblois à un groupe filiale du canadien Constellation Software, 100% des actions ayant été cédées. Laurent Duc demeure cependant le dirigeant opérationnel. Les prochaines semaines pourraient voir d'autres deals se conclure : Nixxis serait en discussion avec l'un de ses concurrents. Vocalcom, easiware ont-ils un avenir, seuls, en face des mastodontes anglo-saxons et des impacts de l'IA ? Une sacrée question. Dans le Bottin du service et de l'expérience client, édité par Malpaso-RCM, on décompte et recense plus de 90 plateformes de relation client, dont une bonne partie proposent une offre quasi similaire, indique son éditeur.
Talkdesk, Sprinklr, Genesys, vs Diabolocom, Ringover ou Ino Global.. un match étonnant
"Il y a en réalité peu d'innovations dans le secteur, indique l'éditeur, au contraire de ce qui se passe dans le domaine du speech analytics, de l'IA conversationnelle et peu d'investissement. Mais quelques questions brûlantes :
- Qui veut payer, au prix où il est proposé, le connecteur Salesforce/ Genesys ? Que va devenir Genesys, dans lequel Salesforce et Service Now vont investir 1,5 milliards de dollars, d'ici à 2026?
- Pourquoi des PME telles qu'Oscaro.com ou SPVIE Assurances se sont-elles équipées de solutions telles que Axialys ou Ringover, au contraire d'un Santiane, qui a retenu Genesys et un intégrateur pour déployer la solution? A cause du prix et de l' agilité de l'équipe de déploiement.
- Que va devenir Kiamo, qui va racheter Kiamo ?

La consultation qu'a menée RAJA en 2024 pour remplacer Akio et qui a vu l'ETI choisir Diabolocom, après avoir consulté les plus grands éditeurs, fût signifiante: ni Odigo, ni Genesys, ni Sprinklr, ni Talkdesk n'étaient en capacité de répondre à une contrainte simple énoncée par le client : pouvoir prendre en compte des commandes arrivées par mail avant 13H. Pour nombre d'entre eux, des développements spécifiques étaient nécessaires et coûteux.
Le rachat d'Akio par Odigo est le signe que, comme dans le BPO, la consolidation est en cours sur le marché FSM, sauf pour les éditeurs qui ont pris les dispositions pour attaquer de nouveaux marchés : Ino Global, par exemple, a fait le choix d'attaquer le marché LATAM, d'aller y concurrencer Genesys, avec un vrai succès pour l'instant. Pour un éditeur français, être classé à une bonne place dans les palmarès du type Magic Quadrant ou Forrester n'a aucun impact sur la décision d'un patron de PME. Si votre business dépend en grande partie et notamment de la fiabilité et du prix de location de votre SaaS, alors réfléchissez, comparez. Les experts-comptables par exemple, qui ont été lents comme des mollusques à développer leur propre solution, ont dû accepter des augmentations de presque 300% de Silae, le prestataire quasi indispensable pour produire un bulletin de paye. Quand un éditeur parvient à une position dominante et qu'il est racheté par des Tethys ou HG ( comme Septeo) ou Silver Lake, la facture peut se révéler douloureuse. Dans l'économie d'aujourd'hui, qui fait un large recours au digital, le choix des outils, des ERP, des solutions digitales en mode SaaS s'avère crucial"
Odigo a trouvé une cible plus facilement qu'un PDG
La dernière fois qu'on a entendu parler d'Odigo, une entreprise robuste, c'est parce que celle-ci avait semble-t-il quelques difficultés à dénicher l'homme idoine pour la diriger. L'expérimenté Laurent Dechaux, ex-Oracle etc, y était resté le temps d'un tour des popotes. L'éditeur a désormais à sa tête un binôme de DG, issu de l'interne.
Paris, le 06 novembre 2025. Odigo, l'un des leaders européen des solutions de Contact Center as a Service (CCaaS) et pionnier du Customer Experience as a Service (CXaaS) en Europe, franchit aujourd’hui une étape majeure de son développement avec l’acquisition d’Akio. Cette opération stratégique, soutenue par Seven2, investisseur majoritaire d’Odigo depuis 2020, s’inscrit dans la continuité de la mission d’Odigo : renforcer l’efficacité des interactions entre les marques et leurs clients
Extraits du CP officiel.
Spécialisé dans les solutions CCaaS dédiées aux PME et ETI, l’éditeur français Akio se distingue par son expertise en intelligence artificielle, notamment appliquée à l’analyse de la voix du client, à la gestion de la réputation et à l’optimisation de la performance des agents.
Jean-Michel Breul, co-CEO de Odigo : « Cette acquisition marque une étape décisive dans la construction d’un leader européen sur le marché du CCaaS et du CXaaS (..)
Une étape structurante dans la consolidation du marché européen et la souveraineté numérique ?
Cette acquisition s’inscrit dans une tendance de regroupement des acteurs du CCaaS, encouragée par le développement croissant de l’intelligence artificielle. Dans un marché toujours en forte croissance et soutenu par l’adoption de l’IA au sein de la relation client, en réunissant deux éditeurs français complémentaires et bien implantés en Europe, Odigo désire devenir une alternative européenne crédible et compétitive face aux géants américains du secteur. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les entreprises européennes accordent une importance croissante à la souveraineté de leurs données et à la maîtrise de leurs environnements technologiques.
Une offre complète, de la PME au très grand compte, levier de croissance pour le réseau de partenaires en Europe
Cette acquisition permet de proposer une offre complète et cohérente, allant des solutions CCaaS pour les centres de services client de taille moyenne (à partir de 10 utilisateurs) jusqu’aux plateformes CXaaS. Les clients CCaaS des marchés PME/ETI se verront offrir des solutions issues des technologies Akio, solution packagée, omnicanale et éprouvée (..) Les solutions issues de cette intégration viendront aussi enrichir le catalogue de l’écosystème de partenaires intégrateurs et revendeurs d’Odigo, en France, au Benelux, en Espagne et au Royaume-Uni.

Patrick Giudicelli, Président fondateur d’Akio : « Rejoindre Odigo, c’est rejoindre une entreprise française qui partage nos valeurs d’affinité client et de souveraineté. C’est également l’opportunité de donner une nouvelle dimension à nos innovations en IA et analytics tout en contribuant à la création d’un champion européen de l’expérience client cloud.
Damien de Bettignies, Managing Partner, Seven2 : « Cette opération reflète la conviction profonde de Seven2 : l’Europe doit compter ses propres champions du CCaaS et du CXaaS. Dans un contexte où l’intelligence artificielle redéfinit les modèles d’engagement client, disposer d’une expertise technologique européenne est plus que jamais stratégique (..)
Les parties ont convenu de ne pas divulguer les termes financiers de la transaction.
À propos d’Odigo, d'Akio, de Seven2
Odigo est un éditeur français d’envergure mondiale de solutions de Contact Center as a Service (CCaaS) qui réalise plus de 160 millions de CA
À propos d’Akio
Fondée en 1999, Akio est un éditeur français de solutions d’engagement client omnicanal (Akio Unified), d’analyse de la réputation et voix du client (Akio Insights) et de communication unifiée (Akio TWS)
À propos de Seven2
Seven2, ex-Apax Partners, société de capital-investissement indépendante avec 5 milliards d’euros d’actifs sous gestion, investit dans des PME et ETI à fort potentiel de croissance en Europe continentale, dans les secteurs de la Technologie et des Services B2B.