Le télémarketing c’est bien, le harcèlement téléphonique ça tue – et ça continue. Vive Pacitel Embrouille !
L’un des fondateurs de Pacitel embrouille & son expert-comptable
Presque deux ans après l’affaire de Villegongis où la pauvre Joëlle a vu sa vie basculer à cause du harcèlement téléphonique, les champions fous du harcèlement téléphonique vont pouvoir continuer de prospérer. En effet, la loi Hamon, qui prévoit dans un de ses dispositifs de rendre illégal le télémarketing – ou « démarchage téléphonique » – non sollicité bute sur un problème très simple : la liste sur laquelle les particuliers pourront inscrire leur numéro pour en interdire l’utilisation par les démarcheurs doit être géré par un organisme indépendant sélectionné par appel d’offres public. Mais cet appel d’offres – qui s’est fait attendre plus de deux ans – a été déclaré infructueux, un seul organisme, Pacitel, y ayant répondu. Les consommateurs vont donc devoir attendre encore quelques mois avant d’espérer cesser d’être importunés : dans le meilleur des cas, c’est mi-2016 qu’on pourrait connaître l’organisme chargé de gérer cette liste d’opposition au télémarketing non sollicité.
Pour les non spécialistes, ce qu’il faut bien comprendre est donc que la seule façon de mettre fin aux campagnes d’appels incessants dont sont friands certains vendeurs de fenêtres, vérandas, pompes à chaleurs et autres joyeusetés de type réductions fiscales ou mutuelles obligatoires, sera, dans ce délai : prendre son mal en patience, ou adhérer à l’association Pacitel Embrouille. Créée en 2011 par Manuel Jacquinet et une équipe de bons connaisseurs du secteur des centres d’appels, l’association recueille les plaintes des victimes du télémarketing sauvage et essaye de hâter la mise en place d’une législation efficace. Comme aux Etats-Unis, ou plus près de nous en Suisse, en Allemagne, etc., où des amendes significatives par appel émis sont imposées. Mais là-bas, lorsqu’une loi est votée, elle est mise en œuvre sans délai.
Holden Caufield.