La fin du télémarketing sauvage ? Ne quittez pas…
Le consommateur français bien informé (donc, par En-Contact) pouvait très légitimement déplorer l’important retard pris dans l’hexagone en matière de protection contre le télémarketing sauvage. Alors que la Do Not Call List aux Etats-Unis, la LNTTE au Canada fonctionnent depuis plusieurs années, et que ceux qui ne la respectent pas subissent des amendes qui se chiffrent en millions de dollars, alors que le gouvernement britannique a promis une enveloppe de pas moins de 3,5 millions de livres (près de 5 millions d’euros) pour « explorer les solutions permettant de protéger les citoyens vulnérables » de télémarketing sauvage et frauduleux, aucun dispositif légal n’avait été mis en place en France pour mettre fin au harcèlement téléphonique.
« N’avait », car dans le fourre-tout consumériste de la « Hamon », figure bien l’obligation de mise en place d’un fichier d’opposition au télémarketing, et sa gestion par un organisme agréé.
Encore fallait-il que deux problèmes soient résolus : la promulgation d’un décret d’application et la sélection dudit organisme de gestion de la liste.
Si le décret n’a pas encore été promulgué, il semblerait bien que l’appel d’offres pour sélectionner un prestataire « de type Pacitel » ait été lancé par le ministère de l’économie et des finances – les conseillers de Bercy, joints par la rédaction ce lundi, n’étaient… pas au courant, et nous disaient l’espérer pour l’été… – et que la date limite de dépôt des offres ait même été dépassé.
Fondateur de l’association Pacitel Embrouille, Manuel Jacquinet se « félicite que cette loi a vu le jour », mais précise que « la promulgation d’une telle loi ne signifie pas la fin du télémarketing, mais la fin du télémarketing a l’arrache, celui hérité du passé, lorsqu’on posait un téléphone et deux annuaires sur une planche et des tréteaux pour abreuver les consommateurs de messages débilitants et assourdissants ».