Lady Bird à l’UGC Odéon. Idéal pour la soirée au Quartier Latin.
Chaque mois, Phantoscope vous embarque pour une immersion et le récit de celle-ci (le parcours et l’expérience du spectateur en salles de cinéma) et vous offre un tour des cinémas parisiens et de province, mais aussi ceux du monde entier, pour se créer une véritable mappemonde du 7ème art.
(Cet article a initialement été publié en mai 2018)
Hier soir, je suis allée au cinéma. Plus précisément, au cinéma UGC Odéon, dans le 6ème arrondissement de Paris. L’UGC Odéon est un petit cinéma, à taille humaine, dans un quartier bouillonnant. Je n’y étais encore jamais allée. J’y retournerai. C’est Elise, qui m’accompagne, qui a songé à cette salle de cinéma. Quant au film, il était choisi depuis belle lurette : Lady Bird, nominé pas moins de cinq fois aux Oscars et réalisé par l’actrice Greta Gerwig, cette fois derrière la caméra. Appréciant toutes les deux l’actrice, le choix du film est donc tout naturel. Plus tôt dans la journée, j’ai pris le métro. Dans ma rame, un jeune couple papillonnait. Tous deux arboraient des gavroches sur leur têtes amoureuses, détail assez intriguant pour que je les observe et me souvienne d’eux. Exactement six heures plus tard, alors que je retrouve Elise, devant l’UGC Odéon après sa dure journée de labeur, je tombe sur le couple aux gavroches, qui regarde les affiches du cinéma. Hasard qui me laisse perplexe. Nous sommes à l’autre bout de tout à l’heure, à l’autre bout de la journée, à l’autre bout de Paris. Il existe tout de même plus de 80 établissements de cinéma à Paris, comment expliquer ces retrouvailles ? Et justement, le couple s’agite. Elle se retourne pour lui parler, m’aperçoit, me reconnait et me fait un léger signe de tête. C’est le quartier qui les a attirés. Engouement compréhensible, le cinéma est idéalement placé. Au cœur du quartier Latin, tout autour, les galeries d’art de Saint-Germain-des-Prés, les bars de Saint-Michel, les librairies de la Sorbonne, l’île de la Cité, les ponts de la Seine et les lumières de ses berges. L’UGC Odéon est une oasis de paix parmi ces rues pavées. Il est aisément accessible, à pied, en bus, en métro ou à vélo. Et offre de nombreux points de rencontre faciles à trouver aux alentours, comme l’occasion d’une bière et d’une planche avant le film ou d’une promenade postprandiale. Puis une autre, après la séance, pour digérer les images diffusées. Voire même une crêpe au pied de Notre-Dame et de ses rosaces gothiques ?
Le film
Pas de Lady Bird sans les couleurs et la lumière de Sacramento, le trajet spirituel d’une lycéenne qui désire fuir sa mère pour New York et vivre ses propres batailles et amours. Après la séance, on a un peu marché, Elise et moi, discuté du film, comme tout bon spectateur qui se respecte : elle s’est identifiée aux personnages, à cette relation mère-fille aussi intense que dure, moi, un peu moins. Mais, sur un point, nous sommes toutes deux d’accord : le film est un must-see. Presque aussi drôle qu’il est beau.
Le ticket
Tout commence par son achat. Récente abonnée UGC Illimité, c’est un baptême. Je découvre les bornes à l’extérieur et à l’intérieur du cinéma. Le plaisir de l’abonné : une borne lui est réservé et elle est libre ! Même pas besoin du fameux billet coupe-file. Elise, une habituée et encartée, se dirige instinctivement vers la borne rouge. Je l’observe et emboite son pas. Je découvre ainsi l’intérêt de prendre les deux places avec ma carte duo : on sera placées côté à côte. Désormais, les places au cinéma, du moins dans le réseau UGC, sont numérotées, comme au théâtre. L’achat se fait extrêmement facilement, j’en suis agréablement surprise. À l’écran de la borne, un plan de la salle s’affiche, qui permet de sélectionner ses places. C’est fluide, simple, rapide.
L’attente
Le quartier invite à patienter, en balade. A l’heure indiquée, à la minute près donc, nous retournons au cinéma ; et sommes reconnues par l’ouvreur qui, large sourire à l’appui, d’un signe nous autorise à passer directement en salle, sans attente et sans nouvelle vérification du ticket.
L’accueil
Notre désir d’accéder à la salle bute sur un grand sourire des ouvreurs, qui disparait à la lecture de nos tickets : « désolé, l’accès à la salle ne se fera que dans vingt minutes. » L’ouvreur, précis, nous indique même, à la minute près, l’ouverture de la salle. Un détail qui change tout pour nous.
La salle
La salle est petite, mais pas trop, propre, à l’éclairage équilibré. Juste ce qu’il faut. Nous trouvons aisément notre place car les numéros d’allées et fauteuils sont bien indiqués. Nous nous installons, ôtons manteaux et écharpes, que nous remettons immédiatement. Il fait froid ! La climatisation propulse un air frais, voire froid, inadapté à la saison. On passera la séance entière écharpe au cou, bras croisés sur la poitrine.
Les toilettes
La testeuse, ce coup-là, c’est Elise. Elle ne veut rien rater des 94 minutes du film. Je l’interroge. Endroit « chic », me dit-elle, « très propre ». Elise est une scientifique, pas éloquente pour deux sous, mais attachée à la propreté.
Le public
Le « It’s freezing here, no ? » que j’entends à ma droite m’indique que nous sommes entourées par des anglophones. Est-ce le film, en version originale sous-titrée ? La réalisatrice, américaine loin d’être inconnue, notamment au sein de la communauté anglophone ? Ou le quartier, très touristique ? Qu’importe, ces différents accents chantants qui s’échappent de part et d’autre de la salle nous réchauffent.
La sortie
Les gens s’attardent. Le film a produit son petit effet. La salle s’éclaire peu à peu mais pas complètement : découvrir le générique jusqu’à la dernière miette est possible. La sortie se fait à l’entrée du cinéma, pas de désorientation, on est gentiment poussées sur les trottoirs animés.
Le clap de fin
Pour apprécier un film d’art et d’essai, un film indépendant, un film qui réveille les émotions, ou qui transporte les sens, l’UGC Odéon est parfaitement adéquat. Le quartier et les environs transforment une soirée cinéma en soirée mémorable. Le parcours des spectatrices a été agréable, du début à la fin. Alors pourquoi 3,5 smileys sur 4 ? La salle excessivement climatisée nous a quelque peu refroidies…
Par Phantoscope
Article publié en Mai 2018.
Photo de une : Photo du film “Lady Bird” par Greta Gerwig
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