Une histoire de Michael D.
Parallèle entre Vol au-dessus d’un nid de coucou et la mutation réussie d’un opérateur télécom, Axialys.
Chez les Douglas comme chez les Doliner, le talent se transmet de père en fils ainsi que l’envie de tracer son propre chemin. Le cinéma ne ressemble pas forcément au monde des télécoms, quoi que… Quand il produit ainsi son premier film, en 1976, Michael Douglas explose le budget initialement prévu et alloué au film (lui et Saul Zentz, le financier de l’histoire, dépensent 4 millions au lieu des 2 prévus). Il en a confié la réalisation à au tchèque Milos Forman, avec lequel son père a manqué de se fâcher, pour une histoire de livre pas livré (voir ci-contre l’histoire du film). Vol au-dessus d’un nid de coucou rapportera 100 millions de dollars et raflera 5 oscars.
C’est peu ou prou, toutes proportions gardées, le même switch qu’a opéré la bande de Michael Doliner, qui a fait muter, en trois ans, l’opérateur de services à valeur ajoutée pour les small business en véritable éditeur de logiciels Cloud Call Center. Axialys, dont il est le DG, met à disposition de ses clients une suite logicielle SaaS permettant de gérer de manière efficace, intuitive et dans le cloud son système téléphonique et sa relation client. Parfois, les développements demandés s’avèrent très spécifiques. On est loin des premiers services développés pour les radios et leur service auditeurs, mais à y bien regarder, la volonté d’assurer les liaisons et la mise en contact efficace semble le fil conducteur. Entretien avec Michael Doliner, le CEO d’Axialys.
En-Contact : La double culture opérateur télécom et éditeur de logiciels cloud permet-elle des réalisations spécifiques ?
Michael Doliner : C’est exactement ce que nous expliquons et apportons comme avantages distinctifs, je crois. En voici quelques exemples :
1/ En tant qu’opérateur, Axialys est capable de déterminer l’autocommutateur de quartier par lequel la communication entre l’appelant (client) et le service client a transité. Cela permet aux DRC qui ont une organisation géographique de leur service (points de vente, entrepôt logistiques…) de répartir la charge d’appel de manière complètement transparente (ne pas alourdir le SVI d’une rubrique de saisie du code postal).
2/ La capacité à faire du développement sur-mesure héritée de l’histoire d’Axialys : nous développons des API et des connecteurs pour adapter notre logiciel aux infrastructures de nos clients. Nous interrogeons ainsi les bases de données de mutuelles pour dresser un état des remboursements en cours sans besoin d’une communication avec un agent (optimisation des ressources).
3/ Notre qualité d’opérateur télécom nous permet d’avoir une maîtrise et vision globale du réseau du client : nul besoin alors de faire sonner des postes des conseillers pour savoir s’ils sont disponibles ou pas puisque nous opérons la téléphonie du centre de contacts. Nous sommes donc en capacité de transférer des appels plus rapidement (réduction des temps de traitement des demandes entrantes).
4/ Nous offrons la possibilité de VIPiser via une fonctionnalité de call back prioritaire, les clients ayant déjà patienté un certain temps sur le SVI afin d’éviter de dégrader l’expérience client (cocooning des clients les plus exigeants et maintien d’un taux de réponse satisfaisant pour le plateau d’appels).
Par Manuel Jacquinet
Retrouvez l’intégralité du dossier French Cloud Connection, ici.
Bo Goldman et Michael Douglas sur le tournage de Vol au-dessus d’un nid de coucou – © Maryemark
La folle histoire de Vol au-dessus d’un nid de coucou
Par Anne Dessuant, Télérama, avril 2018
Malentendus avec les producteurs, censure du côté tchèque, le film aux cinq oscars de Milos Forman a connu moult péripéties avant de voir le jour…
C’est l’histoire d’un chassé-croisé, de trois hommes qui se cherchent et courent après un roman. Par ordre d’entrée en scène : Kirk Douglas, Milos Forman et Michael Douglas, fils de. La genèse du film Vol au-dessus d’un nid de coucou, tourné en 1975, remonte aux débuts des années 1960, et si le film existe, il aura fallu quelques coïncidences, quiproquos, révolutions et plusieurs allers-retours, le cachet de la poste faisant foi.
New York, 1962
A Broadway, Kirk Douglas joue pendant six mois le rôle de Randle McMurphy dans la pièce One Flew over the cuckoo’s nest. Il a acheté quelques années auparavant les droits du livre de Ken Kesey, auteur encore inconnu. Il veut le porter à l’écran mais il ne trouve pas de financement. C’est vrai que l’histoire peut faire peur : elle se déroule entièrement dans un hôpital psychiatrique et est racontée par un chef indien schizophrène. (…)
Prague, 1966
Milos Forman, 34 ans, est considéré comme le chef de file de la Nouvelle Vague tchèque. Il a réalisé deux films qui ont été à l’affiche de plusieurs festivals étrangers, L’As de pique et Les Amours d’une blonde.
Arrivé à Prague pour une tournée de bienfaisance, Kirk Douglas est emballé par ces films et se dit que le réalisateur pourrait très bien adapter son livre fétiche à peu de frais. Il promet à Forman de le lui envoyer dès son retour à Los Angeles. Le réalisateur tchèque n’en revient pas, il a des étoiles dans les yeux… Mais ne reçoit jamais le livre. « Le salopard ! Kirk Douglas me fait tourner la tête en me parlant de Hollywood, et dès qu’il est parti, il m’oublie », se lamente-il.
De son côté, Douglas ne comprend pas le silence de Forman et lui racontera plus tard s’être dit : « Quel culot ! Je lui envoie le livre, et il n’a même pas la courtoisie de m’envoyer balader. » Incompréhension des deux côtés de l’Atlantique. Car le livre est bien parti mais a été stoppé à la frontière par les censeurs tchèques, car trop subversif.
Los Angeles, 1973
Depuis le printemps de Prague en 1968, Milos Forman est installé aux États-Unis. Il vient de réaliser un film sur la culture hippie, Taking off, qui a rencontré l’incompréhension du public et de la presse. Il cherche un nouveau projet et reçoit par la poste un livre, One Flew over the cuckoo’s nest, envoyé par le fils de Kirk Douglas, qui se lance dans la production. Sans rien savoir de l’échange raté des années 1960, Michael a donc envoyé à Milos le livre que Kirk veut adapter depuis plus de dix ans maintenant. Quand les liens du sang croisent les services postaux…
Le malentendu entre les deux hommes est levé et Forman est enthousiaste. Pourtant, ses amis lui déconseillent de s’y attaquer, le trouvant trop américain. (…)
Le tournage peut enfin commencer. Le film raflera cinq oscars (film, scénario, réalisateur, acteur et actrice) et vaudra à Milos Forman de recevoir un mot de Frank Capra, lui-même cinq fois oscarisé pour New York-Miami en 1935 : « Bienvenue au club ! »
Retrouvez l’intégralité du dossier French Cloud Connection, ici.