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Harcelés à l'insu de leur plein gré

Publié le 15 décembre 2022 à 14:01 par Magazine En-Contact
Harcelés à l'insu de leur plein gré

À l'époque où toutes les stars se doivent de publier leur blog perso, leur page Facebook ou leur fil Twitter, la proximité avec son public est un argument marketing incontournable. Et dans cette veine, quoi de mieux que diffuser un numéro de téléphone – encore faut-il prendre quelques précautions. 

Anthony De Sousa, 24 ans, plombier à Evreux, a été la victime d’une chanson du groupe français Tryo. Qui plus est, d’une chanson « cachée » en fin de disque après cinq minutes de blanc : « Du Cinéma ». L’album « Ladilafé » sorti cet été se termine donc sur cette invitation du chanteur Guizmo : « Tu peux m’appeler au 06 25 48 ** ** Appelle-moi ». Exactement le numéro de portable… d’Anthony de Sousa, qui du jour au lendemain se met à recevoir des centaines d’appels et des milliers de SMS. Et comme ce téléphone est depuis longtemps utilisé par ses clients, il ne peut pas ne pas décrocher. Ce qui l’excède le plus : « Beaucoup de personnes me raccrochent au nez quand elles voient que je n’ai pas la voix de Guizmo. Je déteste ça, ça me rend hystérique ». Le groupe, qui a auto-produit cet album, avoue ne pas avoir vérifié si le numéro, choisi au hasard dans ce morceau totalement improvisé qui ne devait initialement pas sortir sur le disque, était attribué. Et s’est empressé d’entrer en Contact avec la « victime ». Si l’on sait que le groupe a proposé d’offrir au plombier un nouveau forfait, avec un nouveau téléphone et un nouveau numéro, et que le numéro incriminé aboutit aujourd’hui sur un répondeur avec… la chanson en question pour musique d’attente, difficile de dire si une transaction financière a pu être engagée pour dédommagement, et sur quel montant. Anthony de Sousa se plaignait en effet de devoir changer de numéro puisque « Si je change de portable, il faut que j’aille prévenir tous mes clients avant qu’ils changent d’artisan… C’est une perte de temps et un manque à gagner énorme. »

 

Séances de spiritismes, orgies  hollywoodiennes et politique

Le cas d’Anthony de Sousa n’est pas isolé. Sa mésaventure en rappelle une autre, qui s’est produite de l’autre côté de l’Atlantique, où un certain Eric McGriff a reçu bien malgré lui plusieurs centaines d’appels sur son téléphone portable, et un total de 26 000 SMS après que son numéro ait été divulgué l’espace de quelques heures dans un blog de fans de Justin Bieber comme étant celui du portable du chanteur. Le pire, c’est qu’Eric McGriff abhorre cet artiste…  Outre les numéros « délibérément » attribués à des célébrités comme celui de Stéphane de Sousa, ou d’Eric McGriff, plusieurs situations différentes aboutissent à ce type de harcèlement. Il y a d’abord les numéros de célébrités « remis en circulation » après que les stars en aient changé. Ce qui peut avoir des conséquences très sinistres quand il s’agit de l’ex- numéro de Guillaume Depardieu. Trois ans après son décès, le numéro était encore composé par des personnes voulant témoigner leur sympathie. Sauf qu’il avait depuis changé été attribué à un exploitant forestier de Brive-la-Gaillarde. Heureusement qu’il n’a pas répondu aux messages… Mais ce type d’erreurs peut aussi occasionner de bonnes surprises, comme pour ce quidam californien qui a échu du numéro d’un acteur bien vivant. Bob Gray s’est ainsi fait inviter à de nombreuses soirées et autres orgies du tout-Hollywood… dès le jour où il a reçu un SMS de Paris Hilton l’invitant à son anniversaire.  Il y a aussi les anonymes qui auraient voulu l’être un peu plus… à cause de leurs homonymes. Comme Mme Dugenou. Alors que le candidate François Hollande avait créé ce personnage de toutes pièces dans ses discours pour en faire un symbole. Sauf qu’une Mme Dugenou existe bel et bien une Madame Dugenou dans l'annuaire. Et le pire c’est qu’elle n’existe que dans l’annuaire, le numéro indiqué étant en fait celui d’une retraitée des Vosges, excédée par le nombre d’appels de jour comme de nuit, que la soudaine célébrité de son nom lui a valu. Ou… François Hollande lui-même. Non, pas le président, mais son homonyme. 

Parce qu’à force d’être un président normal on finirait presque par avoir un nom commun.

 

Photo de une : France Telecom - crédit © DR

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