Floween Group acquiert Teleactis (ex-filiale de Ringier ), l’un des prestataires suisses les plus réputés en télévente et service client
Et de quatre ! Après Force Plus, Citizen Call, Voximed, c'est Teleactis, l'ex-filiale de Ringier AG qui tombe dans l'escarcelle de Floween Group.
Discrète mais déterminée, la paire qui dirige depuis Lyon le groupe Floween, spécialisé en acquisition et service client à distance, a signé en moins de quatre ans quatre acquisitions dans des métiers clés : le service client technique et BtoB (Force Plus), la vente aux officines pour le compte de laboratoires pharmaceutiques (Voximed), les services RH ou dédiés à l’EdTech (Ajilon Services, devenu Citizen Call). Le tout sans recourir à des fonds d’investissement. Interview exclusive de son président, ex-dirigeant de groupes industriels.
Stéphane Ronteix, Président de Floween Group
L'objet de notre interview de ce jour est l'annonce de l'acquisition de Teleactis, qui est un prestataire de BPO bien connu en Suisse.
Stéphane Ronteix : En effet, c’est notre première acquisition à l’étranger après trois autres effectuées en France qui nous ont permis d’avoir quatre marques sur le marché français. Nous en avons donc une cinquième.
Pouvez-vous nous présenter Floween Group et votre parcours ?
SR : Le groupe a été créé en 2013 après plusieurs acquisitions de sociétés spécialisées dans la relation client (la plus ancienne, Force Plus, est née en 1983). Mon parcours est celui d’un ingénieur ayant travaillé dans l’industrie jusqu’en 2012 et qui a eu l’opportunité de faire l’acquisition de Force Plus, société basée à Lyon, qui était bien connue dans son domaine. Très rapidement avec mon associée, Sylviane Russier, nous l’avons développée et digitalisée en jouant à fond la numérisation des processus de marketing, de vente et de services pour les sociétés dans le domaine de la relation client. Force Plus avait originellement des activités d’appels sortants, entrants, faisait du SAV pour différents groupes industriels, avant que la force de vente supplétive ne la fasse bien connaître dans les années 2000, prestation qu’on a arrêtée au profit de la génération et du management de leads et utilisation d’outils digitaux pour faire notre travail beaucoup plus efficacement. A l’origine c’était un centre de contacts conventionnel qu’on a fait évoluer vers un centre de contact véritable omnicanal aujourd’hui, capable de répondre à toutes sortes de demandes parfois très techniques. On chérit dans le groupe la notion d’expertise des métiers et des verticales métiers sur lesquels on travaille. Combiné à cette expertise et aux talents derrière celle-ci, nous déployons et concevons parfois des outils technologiques pour être plus efficaces.
EC : Et il y a eu ensuite l’acquisition de Citizen Call, une entité spécialisée d’Adecco.
SR : Exactement, le groupe Adecco avait développé dans son giron, depuis la fin des années 80, des capacités de call center principalement téléphonique et a souhaité s’en séparer en 2016-2017. J’ai donc eu l’occasion de l’intégrer ; nous y avons développé une expertise dans le monde des RH, de l’enseignement supérieur et de la banque-assurance, en développant notre expertise et les moyens technologiques afin d’être plus efficace, plus multicanal.
Pourquoi l’acquisition de Teleactis en Suisse était-elle une opportunité ?
SR : Trois raisons à cela : la première, c’est l’ouverture internationale qu’elle nous apporte. Notre clientèle correspond à des PME, ETI, des filiales françaises de grands groupes étrangers et la plupart d’entre elles ont soit déjà une activité à l’internationale soit une forte envie de s’y développer. En sus, il nous semblait assez naturel d’aller du côté du marché suisse, du fait de sa proximité avec notre siège. La deuxième raison, c’est la volonté de Floween Groupe de grandir dans des verticales métiers où nous ambitionnons de faire partie du TOP 3. Or il se trouve que Teleactis a une très forte expertise depuis 1996 dans le monde des médias, que l’on n’avait pas et qui rejoint désormais le groupe. Troisième et dernier point, cela nous permet de grandir puisqu’on va réaliser désormais plus de 10 millions de CA en consolidé, et d’atteindre une taille plus importante qui va nous permettre de répondre à des appels d’offres plus importants : dans notre métier existe souvent cette barrière de la dépendance économique qui fait que des groupes hésitent à confier à des sociétés de petite ou moyenne taille des contrats importants. Teleactis contribuera à hauteur de 20% au CA du groupe. Nous collaborions déjà , de manière plus anecdotique avec des sociétés irlandaise et scandinave. Teleactis est présent en Suisse romande et alémanique, à Genève et à Berne, possède un socle d’une quarantaine de salariés, nonobstant les positions saisonnières. Teleactis est une ancienne filiale du groupe Ringier, le 1er groupe suisse de presse et a été fondée par Mario Tronchin, qui l’a reprise au groupe Ringier. L’entreprise travaille avec Canal+, Le Temps, plusieurs titres de presse présents sur le marché suisse. Il y existe un vrai savoir-faire dans les médias, les réabonnements, et le service après-vente. Mario Tronchin, son fondateur et dirigeant depuis plus de vingt ans, va rester aux commandes, ce dont nous sommes heureux.
Quel a été le prix payé pour cette acquisition ?
SR : Elle s’est faite sur un multiple de 5 fois l’Ebitda de l’entreprise, un ratio normal pour une entreprise de cette taille.
Vous avez repris de la même façon Voximed, en début d’année 2022 ?
SR : avec la même logique, grandir dans une activité qui est la vente et le service aux officines pharmaceutiques et pour les laboratoires. Nous avons repris l’entreprise à un gros répartiteur, le 2ème du marché en France, Alliance Healthcare France et allons grandir dans le service aux acteurs de la santé, et plus globalement dans l’expérience et les parcours patients.
Y a-t-il de la place pour des acteurs indépendants sur le marché du BPO et de l’appui aux ventes en phygital ?
SR : J’en suis convaincu. La période est marquée par des turbulences, l’inflation mais nous disposons d’une capacité d’attraction forte de profils pointus et de candidats et notre stratégie correspond à l’attente de grosses ETI, PME industrielles. On sait intégrer des bots, des outils nouveaux qui améliorent les parcours clients, ou prospects, avec une réelle agilité.
J’ai eu l’occasion de visiter les centres de Bordeaux et de Lyon, y ai été impressionné par la modernité des locaux, la fidélité des équipes.
SR : Le groupe est historiquement lyonnais parce qu’il s’est construit à partir de cette première acquisition, Force Plus, mais nous sommes très attachés à la proximité : avec nos clients, à Lyon, mais aussi Bordeaux (Mérignac) Nantes et Paris, et maintenant Berne et Genève. Je suis partisan de l’ancrage local et adepte du small is beautiful. Bien que les locaux représentent un poste de coûts majeur dans notre industrie, ils contribuent à l’image et au bien-être des équipes. Ceux de Voximed viennent d'ailleurs de déménager à Saint Ouen, dans cette ville qui se transforme.
Floween Groupe collabore avec Samsung, Aldes, Adecco, la Société Générale et de nombreux acteurs de l’éducation et de la santé.
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Photo de une : Sylviane Russier (Directrice Générale, Force Plus) et Stéphane Ronteix (Président Floween Group) © DR