Fake news aux services abonnements…
Selon les domaines qu’ils privilégieront pour y consacrer leurs investissements (faire plus de journalisme d’investigation, se doter de plateformes d’abonnement « customer centric » ou de robots rédacteurs) et prendront les risques adéquats, les Denis Olivennes, Pierre Louette, Delphine Ernotte seront, eux aussi, rachetés ainsi que leurs équipes par Jeff Bezos ou Patrick Drahi (qui investi dans les média) ou bien assisterons-nous à l’irruption de nouveaux champions dans le secteur, dignes de l’Ajax d’Amsterdam des années 70.
L’enjeu
Photographies, articles, journaux, tout se consomme en ligne désormais, si possible gratuitement ; dans le meilleur des cas, le lecteur ou l’abonné accepte de souscrire un abonnement. Il faut, alors que les actionnaires ou l’état veut plus d’ebitda ou moins de coûts, prendre des risques. Un truc dont on parle mais qui est dur à faire, en vrai.
L’actualité
Des nouveaux journaux se lancent, lèvent des fonds et parfois dérapent un peu (ebdo), se font donc déchirer sur Twitter (« l’enquête » sur Nicolas Hulot). De nouveaux patrons arrivent et indiquent que grâce à une nouvelle plateforme d’abonnement, tout va changer (Arc publishing, que devrait installer Pierre Louette aux Echos et au Parisien). Pour d’autres, ce sont les journalistes qui sont nuls ou achetés (dixit Mélenchon) ou un peu trop chers et feignants. On va donc les remplacer en partie, par des robots et Syllabs ou Wibbitz vont nous y aider, partiellement.
Fact checking au service abonnements
Depuis 4 mois, la rédaction d’En-Contact a testé les services lecteurs, abonnements d’une vingtaine de médias, télévisions et a essayé de parler à quelqu’un, de s’abonner, voire de joindre la rédaction. Contenus exclusifs, fact-checkés, services abonnements efficaces, comment les médias peuvent-ils se développer ?
Un Spotlight rédigé et écrit par Laurent Calixte et Billy Kwan dans le prochain numéro d’En-Contact. En supposant que le contenu intéresse, le lecteur a envie de s’abonner. Elémentaire mon cher Watson.
L’article qui suit est donc soit une grosse fake news soit une vraie exclusivité…
La réponse dans le prochain Spotlight d’En-Contact
« Moi, Anne Boussarie, patronne Europe de Getty Images, je ne crois qu’à l’abonnement et aux contenus exclusifs et donc, je me focalise sur les clients qui payent. J’ai même un call center (on va dire un service commercial à distance) à Paris et je ne rechigne pas à me bagarrer avec Google. Je sais même détecter les tendances sur ce qui va être demandé. »
« Moi, Marine Sentin, directrice des relations abonnés de Mediapart, je fais attention à nos abonnés, à leurs données ; et j’ai choisi la province et Poitiers pour m’installer, avec notre équipe. On n’a rien d’ailleurs rien externalisé… »
« Moi, Patrice Romedenne, je crois en mon métier, celui de journaliste, et au courage. De temps à autre je ne rechigne pas dans ma revue de presse de Télématin à envoyer du gros : Bernard Tapie qui raconte des salades dans le Point, avec la complicité de journalistes frappés d’amnésie, j’ai pas pu laisser passer, récemment… heureusement, je travaille dans le service public. »
« Moi Mimi Marchand (patronne de Bestimage), j’ai compris un truc, comme Anne Méaux avant moi (Image 7) : j’ai peu de clients qui me payent précisément pour que ce qui est dit ou publié sur eux soit contrôlé. Nan mais… »
8 français sur 10 considèrent que les journalistes sont utiles à la démocratie, sous réserve qu’ils se consacrent au fact-checking et à l’investigation (extrait d’un sondage Viavoice publié cette semaine, à l’occasion des Assises du Journalisme).
Dans la même série, retrouvez Fake news au call center : y a-t-il de bons chocs acoustiques ? et Fake news au pays de l’expérience client.