« Everybody’s had to fight to be free*»
Petit message aux futurs agents exploitation logistique d’Amazon à Boves et ailleurs (Amiens) et aux 5 millions de porteurs de la carte Fnac (NO SURRENDER 2)
Amazon installe des entrepôts en France, encore, cherche à racheter des distributeurs.
Sa prochaine plate-forme va embaucher des centaines d’agents d’exploitation logistique (nous indique le communiqué de l’ancien libraire).
Et Tom Petty est mort…
Il est temps de filer du travail aux chômeurs, de célébrer l’Amérique dont certains de ses hérauts incitent à se battre pour être libre. Accessoirement de permettre à la Fnac de se réconcilier avec son âme militante. 2 minutes 42 ou 3 minutes 21 seulement, voilà le temps qu’il vous faudra pour découvrir ou réentendre soit Breakdown soit Refugee et accomplir 3 bonnes actions en deux clics. Tentés ?
Option 1 : après votre maitrise de lettres, votre Deug ou vos trois années de fac, vous voilà sur le point de postuler à un des postes chez Amazon. C’est la vie. Ecoutez, découvrez Tom Petty, en voiture vers Boves ou bientôt Brétigny (où s’installent les entrepôts évoqués).
Les chansons parlent d’amour, de ce qu’il faut faire pour être libre. Même si vous ne parlez pas anglais, les riffs de guitare, les conversations animées de celles-ci avec les claviers passent directement dans le sang. On comprend d’où ça vient, ce que ça dit, même sans écriture inclusive :). Sur le chemin de l’usine, du Burger King où nous entamons souvent nos vies professionnelles, la musique aide.
Option 2 : vous jouez de la guitare, du clavier, chantez et vous trouvez peut-être quasiment dans la même situation que dans l’option 1 ? Retournez sur le site d’Amazon postuler, faut gagner sa croute. Ecoutez toujours Tom Petty, à fond, si possible sur de bonnes enceintes. Un jour, dans un bar, un Jimmy Iovine ou Jon Landau (producteurs et grands découvreurs et talents…) local déboulera dans le bar. Avec ou sans Rickenbacker, ce sera votre jour.
Option 3 : vous faites partie, comme moi des privilégiés, doublement, triplement privilégiés ?
Je veux dire par là que vous disposez de 20 euros (prix du vinyle) + d’une carte Fnac + vous avez déjà eu la chance d’écouter Mike Campbell, Nils Lofgren, Elliott Murphy ou Nir Felder…
Alors, aujourd’hui, c’est votre jour : tiercé dans l’ordre.
Rachetez un vinyle de Tom Petty, sur le site web que vous voulez (mais ça ne serait pas mal de filer un coup de main au remplaçant d’Alexandre Bompard), en clair, cliquez sur Fnac.com.
En 3 minutes 21, Damn the Torpedoes, c’est retour vers le futur : vous voilà à la sortie du lycée Carnot ou Henri 4 ou Honoré de Balzac, que sais-je. Vous avez 15 ans et la vie devant vous.
Chaque soir sur Feedback, Bernard Lenoir passe des trucs du niveau de Sultans of Swing (Dire Straits) ou Kings Of Hollywood (Eagles)…
Votre commande n’est pas livrée, pas aussi bien qu’avec Prime (service premium d’Amazon) ?
Appelez la hotline et entamez la conversation avec un ou une téléconseillère de chez B2S (qui a repris les centres d’appels de le Fnac). Fnac et B2S, c’est encore français et des milliers de petites résistances mises bout à bout, ça en fait des magasins encore ouverts, des vendeuses sympas en lieu et place des robots qu’on nous annonce.
20 euros la cure de jouvence qui crée ou consolide l’emploi en France, à tous les coups et vous rappelle à quel point il faut se battre pour être libre, vous permet de réexpliquer à votre chérie pourquoi il fallait garder les grosses JM Lab ou Focal (marques fameuses d’enceintes) ?
(Learning to Fly, avant ou après la minute 1.45, ça ne s’écoute pas sur autre chose que des ENCEINTES). Un truc pareil, un triple Botox pour la tête, les oreilles, la nation, y a que des rockers comme Petty qui proposent ça en rayon, même après qu’ils sont morts.
Désolé pour Michel Cymes.
Par Manuel Jacquinet
*Paroles de Refugee
Retrouvez les billets d’humeur de Manuel Jacquinet et le billet No Surrender