Le magazine indépendant et international du BPO, du CRM et de l'expérience client.

Anciens policiers, psychologues, physios de boites de nuit : qui sont les formateurs spécialisés en gestion des incivilités ?

Publié le 20 mai 2024 à 14:30 par Magazine En-Contact
Anciens policiers, psychologues, physios de boites de nuit : qui sont les formateurs spécialisés en gestion des incivilités ?

«Dans ce métier, il y a des Ninjas, des pros du Krav Maga souvent et les autres ». Passionné par le sujet, au point qu’il en a fait l’un de ses métiers, Jérôme Bouteiller y va sans fioritures. « Je ne suis pas un Ninja, je m’adresse à des gens responsables et mon client, c’est Martine, cinquante ans, championne des lasagnes » Derrière le discours plutôt cash, une réalité : la formation au traitement et à la prévention des incivilités est principalement le fait de petites structures, officines parfois, dont plus de la moitié sont dirigées par des professionnels devenus experts de ces sujets, du fait de leur passé.

Jérôme Bouteiller, formateur spécialisé chez All Leaders Initiative

«Mon client, c’est Martine, 52 ans, championne du monde de lasagnes»
Témoignage de Jérôme Bouteiller, formateur spécialisé sur ces thématiques avec son organisme All Leaders Initiative.

Quel a été votre parcours ?
Je suis un commercial au départ, puis j’ai été chef d’entreprise depuis plus de 20 ans. Je me suis mis au sport de combat et je suis rentré dans la Krav Maga, où j’ai été formé par les meilleurs, notamment Itay Gil. Puis, j’ai découvert le R.E.D Pro Training, une méthode développée par Christian Wilmouth, un très grand professionnel du Krav Maga qui s’en est éloigné. Cette méthode m’a tout de suite semblé adaptée au milieu professionnel, notamment dans les hôpitaux. Aujourd’hui, je travaille comme formateur avec YourSafety.training et la société All Leaders Initiative.

Je travaille beaucoup avec d’anciens militaires reconvertis dans la formation. Ils ont avec moi en commun de travailler sur la thématique de la gestion de l’agressivité, de l’agression verbale à physique pouvant aller jusqu’à la blessure ou au décès. Je n’entraine pas des ninjas, mais des professionnels responsables, une distinction essentielle à mes yeux. Un professionnel responsable, c’est quelqu’un qui va agir en représentant une entreprise ou une institution, quelqu’un qui va devoir rendre des comptes à un supérieur, qui s’inscrit dans un tissu social. 

Y a-t-il de vrais et nombreux spécialistes selon vous sur cette thématique ? 
Malheureusement, personne n’a les clefs tant le problème est complexe. Quand vous rencontrez une situation violente, vous avez quinze secondes pour dire quelque chose d’intelligent avant de recevoir un coup. 

Aujourd’hui, tous les systèmes de gestion du conflit procèdent de deux courants. Le premier est celui de la négociation de prise d’otages, qui ne me semble pas adapté car une négociation de ce genre dure douze heures et est gérée par des professionnels, qui se relaient. Le second courant est animé par des gens qui viennent des milieux militaires ou du sport à haut niveau. Or, moi, mon client, c’est Martine, 52 ans, championne du monde de lasagnes, qui ne sera jamais une militaire d’exception ou une championne de kick-boxing. 

Frank Colin raconte comment il est devenu spécialiste de la protection des autres et pourquoi son savoir-faire a été sollicité par les plus fameux, célèbres.
La discothèque, à mon sens, demeure la meilleure école pour former un garde du corps : tout arrive dans une boîte de nuit. On y trouve la joie, l’ivresse, des gestes déplacés, le tout dans la même seconde, et qu’il faut considérer avec angles différents. Derrière toi, ça rigole, devant, ça se bagarre, ça boit sur le côté, ça danse de l’autre côté, énormément d’informations à prendre en compte dans un même temps, avec une préoccupation : anticiper, savoir et comprendre d’où les choses et les incidents peuvent partir. […] Toutes ces années-là, j’ai enchainé, des soirées, des vacations, même chez Jacques Martin et je me suis fait mon CV et suis parti, pour me former, en Israël, en Afrique. De cette façon, j’ai rencontré tout un tas de gens connus, d’autres un peu moins, pour certains, et avec lesquels je me suis plus ou moins bien entendu.

Extraits du livre : Je m’appelle Frank Colin. J’ai organisé Air Cocaïne. (2023)

Pour aller plus loin, on lira avec intérêt le témoignage d'un physionomiste célèbre de boite de nuit.  Depuis les années 80, tout a changé !  

A lire aussi

Profitez d'un accès illimité au magazine En-contact pour moins de 3 € par semaine.
Abonnez-vous maintenant
×