Agents IA. Mylène Farmer a dit oui. Scarlett Johansson a dit non
Les entreprises, les dentistes et Cécile de France se ruent sur les agents conversationnels, pourquoi ? Scarlett Johansson a refusé de prêter sa voix à Sam Altman, Mylène Farmer a dit oui à Yann Gozlan et Gaumont, pourquoi ?
Dans Dalloway, Clarissa Kapsek, une romancière en mal d’inspiration, rejoint une résidence d’artistes prestigieuse à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle, un soutien et même une confidente qui l’aide à écrire. Mais peu à peu, Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements complotistes d’un autre résident. Se sentant alors surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. Menace réelle ou délire paranoïaque ? Elle en vient à se révolter contre Dalloway, son agent IA bien empathique au départ et qui voudrait l’inciter à achever son livre, malgré la douleur d'un drame familial.
Mylène Farmer est l'artiste qui a prêté sa voix pour incarner Dalloway et enregistrer les séquences qui étaient nécessaires, au célèbre Studio Guillaume Tell. Scarlett Johansson dit non, Mylène Farmer a dit oui. Pourquoi ?
Les entreprises se ruent sur les agents conversationnels
Dans le Monde, une journaliste d’investigation capée, Bruna Basini, ex-JDD, décortique la nouvelle passion des DSI et directions commerciales pour les agents conversationnels. En très résumé, ces agents IA sont capables de faire, à moindre cout et avec une efficacité impressionnante, des tâches assez complexes: prises de rendez-vous, détection de projets, pré-sélection de candidats via des interviews. Mais identifier et choisir le bon éditeur de technologie est bien complexe : plus de 60 prestataires proposent des outils et chaque semaine, de nouvelles annonces commerciales sont émises.
A Grenoble, une petite équipe, dont la manager habite à Vitry, est en train de faire, en France, en face des éditeurs américains et leur marketing intensif, une petite razzia sur les IA agents. Contrairement à ses nombreux concurrents (Salesforce, Vocca.ai, Yampa.ai, Blue Bridge Group.AI etc.. ) l’entreprise n’a pas consacré du temps à lever de l’argent, mais à s’occuper de ses premiers clients. Qui le lui rendent bien. Certains sont des chirurgiens dentistes qui ont mis en place des agents conversationnels qui aident à la prise de rendez-vous. Déployés depuis juin 2025, ils parviennent à assister, voire remplacer partiellement les assistantes dentaires.
Qu’est-ce qui explique cette nouvelle passion pour les agents conversationnels et de quoi s’agit-il, déjà ?
Les agents IA ont pris la suite d’Alexa et assistants vocaux
Il y a une petite demi-douzaine d’année, des appareils ont envahi les domiciles et nous proposaient de tout faire, simplement commandés par la voix. Les agents IA sont leurs héritiers, des robots qui nous parlent, comprennent ce que nous leur disons et effectuent les démarches et actions sollicitées. Rendus efficaces grâce à l’IA, ils sont ou peuvent devenir diablement efficaces et agir presque comme des individus autonomes
C’est ce que démontre bien Dalloway.
Dans les services clients, à l’accueil d’une banque ou pour prendre un rendez-vous chez le dentiste, ils sont diablement efficaces. Pour appeler à votre place des contacts ou prospects.
C’est par exemple ce que parviennent à faire les agents de Volubile.ai installés dans des cabinets dentaires ou à l’accueil d’une mairie telle que celle de Meudon sur Seine.
Les agents IA sont les drones de l’expérience client, patients.
« Moins cher qu’un collaborateur, capables d’autonomie, de personnalisation, les agents IA vont révolutionner les entreprises, confirme Manuel Jacquinet, fondateur d’ECTFF. Ils sont plutôt faciles à installer, rendus intelligents dès lors qu’on les entraine, vifs, à la portée des PME. Ce qui est délicat est de les entrainer afin qu’ils deviennent plus performants et de réduire les temps de latence dans les réponses ou de leur faire gérer différentes langues. Si par exemple vos clients sont des entrepreneurs du bâtiment, comme Habitat Presto, agent doit être capable de comprendre des accents polonais, serbes. Ou tamoul si vous utilisez un agent IA pour faire du recrutement
On a découvert en Ukraine que la guerre se fait désormais en partie avec des drones, qu’elle peut se gagner avec des matériels plus modestes et qu’il faut apprendre à manipuler
En matière d’expérience client, de parcours patients, les Agents IA sont les nouveaux drones »
Sylvie Ouziel, SIA Partners, Eliott Hoffenberg, les nouveaux entrants
Chaque semaine, de nouvelles start-up se montent sur ce créneau. Pour un grand nombre d’entre elles, l’argent levé va servir à finaliser le produit. Pour d’autres, déjà riches d’un parc de clients étoffé, c’est l’industrialisation qui est en ligne de mire ou le recrutement des CSM, Customer Success Managers, afin d'assister les clients dans leur déploiement et amélioration des usages, un sujet clé.
Scarlett a dit non, Mylène oui. Pourquoi ?
Dans et pour le film Dalloway, sorti récemment Mylène Farmer a prêté sa voix à l’agent IA qui parle quotidiennement à l’écrivaine, incarnée par Cécile de France. Yann Gozlan, le réalisateur du film, évoque les conditions de cette collaboration ici et le caractère décisif de ce soutien, à un moment clé du projet.
La célèbre chanteuse était d'accord. Scarlett Johansson ne l'était pas lorsqu'elle a découvert, l'an passé, que OpenAI commençait à tester l'utilisation de sa voix pour entrainer une IA. C'est toute la différence.
Les artistes et créateurs ne sont pas a priori opposés à la technologie et à ses apports. La musique de Vangelis sans ses ordinateurs et synthétiseurs ne seraient pas la même. Comme beaucoup d'individus, ils apprécient qu'avant d'utiliser leur travail, on leur demande leur consentement.
La rédaction d'En Contact.