Zeliq, 5 millions d’euros levés. Déjà dans l’illégalité ?

Zeliq, la jeune pousse qui annonce booster le travail des commerciaux avec l’IA, ne semble pas savoir, ni les investisseurs qui l’ont richement financée (5 millions levés, en 2 semaines parait-il ), qu’une entreprise qui propose un service et dispose d’un site web, doit disposer et faire figurer des mentions légales à jour, sur son site web. Zeliq est donc momentanément ou déjà dans l'illégalité.*

Ce qu’on a compris en consultant ce matin celles de Zeliq, créée par Dorian Ciavarella, Victor Lennel et Guillaume Cruz, financée avec l'aide de Resonance, c’est que le latin est désormais la langue des affaires. On a donc ressorti notre Gaffiot !

Ce qu’on s’est demandé également, c’est comment le 1er journal lu par les entrepreneurs et le monde économique en France, à savoir les Echos, a pu rédiger un joli article (mercredi 31 mai 2023), sans aucun conditionnel, sans avoir vu un détail aussi évident. A ce niveau de laxisme dans la vérification des informations, ça sent le Theranos. Aux US, l'exemple Theranos a incité les médias à y regarder à deux fois avant de relayer tout ce qui est annoncé par les créateurs d'entreprise de la tech, surtout lorsqu'ils prétendent résoudre un problème complexe. En France, après et malgré les “ échecs” de Meero, Frichti, ce qui se profile pour Casino, les escroqueries de Sfam-Indexia etc, la parole de certains s'avère d'or. Meero, par exemple, dès sa création, disposait de conditions générales de vente qui stipulaient que l'entreprise possédait les droits artistiques des photographes qu'elle faisait travailler, ce qui est illégal. On sait désormais que les chiffres de vente annoncés souvent par l'ex-équipe dirigeante étaient peu rigoureux. Etc.. 

Zeliq, dura lex, sed lex. 

Conclusion : quand on désire lever de l'argent en France, il suffit parfois de combiner les trois mots magiques du moment : IA, booster les ventes et automatisation; d'annoncer ensuite la résolution d'un point de friction majeur dans le business ou d'indiquer qu'elle est proche. L'éco-système (certains venture capitalists, la presse économique, les auditeurs et commissaires aux comptes etc.) -qui devrait vérifier en partie ce qui est annoncé- semble depuis longtemps aux abonnés absents!

Jointe par nos soins ce matin, difficilement, l'équipe de Zeliq n'était pas disponible ou accessible. Elle nous a finalement contacté, après la parution de l'article et après avoir rapidement corrigé l'oubli : “Nous ne sommes pas encore en phase opérationnelle, nous ne vendons pas encore le service, qui ne sera disponible qu'à partir du 15 Juin” nous a précisé Dorian Ciavarella. On aura donc compris que la communication avait déjà débuté, pas les opérations de mise en conformité. Jusqu'à la parution de notre billet, Zeliq était une junior entreprise.. Les mentions légales sont donc désormais affichées. Fake it until you make it, une leçon bien maitrisée. 

La rédaction d'En-Contact, journal indépendant et dont la rédaction n'est pas en grève ce jour :)

*Le manquement à cette obligation d’information peut être sanctionné de 375 000 euros d’amende.