Jean-Philippe Jardin, le fondateur de JP Technologies, 1er intégrateur Avaya en France est décédé
Il avait ensuite repris Handicall, un centre d’appels pas tout à fait comme les autres. Il est décédé le 11 Octobre, à l'âge de 78 ans.
Jean-Philippe Jardin a commencé sa carrière dans l’informatique chez IBM. Animé par la volonté de créer sa propre entreprise, il lance sa première société DFI dans les années 80, société spécialisée dans l’informatique, son financement et l’intégration. C’est en 1999, qu’il entre dans la relation clients et les centres d’appels en créant JP Technologies qui devient rapidement le 1er intégrateur AVAYA en France.
Alors qu’il vend cette société en 2006, l'un des derniers prospects qu’il rencontre est Handicall; il comprend rapidement qu’il ne leur vendra rien car la société bordelaise est en redressement judiciaire…c’est alors, qu’officiellement retraité, il prend le pari de reprendre cette entreprise différente: elle emploie des personnes en situation de handicap. Il demande à sa seconde fille Anna Jardin-Lévêque de relever le défi avec lui. Avec le soutien immédiat de Valérie Callen ( (alors chez SFR) de Thierry Chamouton, Handicall Bordeaux se redresse rapidement . Handicall ouvre ensuite de nouveaux sites à Tours en 2009, Chartres en 2010 et Lyon en 2012.
Après les centres d’appels, les selles de cheval.
En 2007, Jean-Philippe Jardin reprend l’entreprise de sellerie Forestier, localisée en Charentes, pour le redressement de laquelle il sollicitera l’aide de Claude Appercé, ancien directeur général, qu’il invite à le rejoindre en 2010 (une partie du personnel s’était mis en grève à l’époque). En 2016, l’entreprise connait de nouveau des difficultés qui l’amèneront à cesser son activité. La marque Forestier a été cédée, après une vente aux enchères, pour la somme de 46000 euros au groupe Voltaire qui en est le nouveau propriétaire depuis 2016.
Handicall, la suite.
Quinze ans plus tard, le défi est relevé, l’entreprise est passée de 15 à 315 collaborateurs, de 300K€ à 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. «Et plus qu’une entreprise, c’est un véritable projet pour une société plus inclusive qui est porté par Handicall : avec 75% de personnes en situation de handicap, l’entreprise contribue à un retour à l’emploi durable, à la qualification de personnes en situation de handicap, et à changer le regard sur le handicap», précise la dirigeante de l'entreprise.
Une famille versée dans la technologie.
Sa fille Anna, qui a travaillé vingt-cinq ans avec lui, a repris l’intégralité du capital d'Handicall il y a trois ans pour assurer une continuité du projet. Elle est bien décidée à développer l’entreprise dans le respect du projet fondateur. Son fils, Julien Jardin avait pour sa part repris et largement développé Coverage Communications, sur le même secteur d'activité que JP Technologies ( intégration pour centres de contacts ) et cédée depuis à Sabio. Il continue désormais d'exercer dans le secteur, avec l'entreprise XP Cloud, créée récemment.
« Jean-Philippe était assurément moderne en mettant sa puissance d’entrepreneur au service d’un enjeu majeur de la société : l’exclusion des personnes en situation de handicap. La famille Handicall est très affectée par sa disparition et encore plus mobilisée pour poursuivre sa mission » indique Anne Jardin Lévêque. Ci-dessous, un des fameux postes Avaya, que l'on manie et utilise encore dans de nombreux centres de contacts et de grandes entreprises.
Photos de une : les locaux de Handicall / Jean-Philippe Jardin - crédit En-Contact