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Hubert de Torcy ramène des spectateurs en salles de cinéma. Danger.

Publié le 09 mars 2018 à 16:52 par Magazine En-Contact
Hubert de Torcy ramène des spectateurs en salles de cinéma. Danger.

Il n'a pas épousé Ali MacGraw mais c'est peut-être notre Robert Evans français. Le pas si sage Hubert de Torcy enchaine les succès. Et dérange.

“Dans chaque promotion à HEC, il y a un ou deux déviants” confesse Hubert de Torcy, l'animateur et dirigeant de Saje Production et Saje Distribution, deux sociétés petites par la taille et leur chiffre d'affaires mais qui commencent à bien faire parler d'elles. Spécialisée sur la Faith Production (ces films qui sont inspirés ou parlent de la foi), la seconde avait déjà distribué Jésus l'enquête, qu'on avait beaucoup aimé mais, depuis 2021, Saje Distribution enchaine les succès dont ceux récents de Reste un peu, de et avec Gad Elmaleh et de Vaincre ou Mourir, première tentative de production de l'équipe du Puy du Fou. Ce dernier film a déclenché les fureurs chez Libération, qui lui a consacré sa une ou chez Télérama, car il proposerait une lecture des Guerres de Vendée de 1793 très contestable, selon quelques historiens: c'est le point de vue du général vendéen François Athanase Charette de la Contrie, dit Charette, qui sert de fil conducteur au film.

A l'été 2021, c'est la diffusion sur C8 de Unplanned, un téléfilm américain sur la vie d'un dispensaire où l'on avorte, aux USA, qui avait déclenché les foudres, sur France Inter. A t-on le droit de parler et d'évoquer tous les sujets, au cinéma, dans les livres .. ? 

Hubert de Torcy mérite bien mieux que des couvertures de quotidien au lance-flammes ( celle de Libération nous a fait de la pub, sourit-il), car il tente, hors de sentiers battus, dans un univers et une industrie très balisés, et malgré des moyens modestes réussit l'essentiel: amener des spectateurs, dont la Gen Z au cinéma, notamment avec Saje Event: les films distribués sont proposés à la vision à des spectateurs conviés à la découverte et au partage, dans des lieux qui ne sont pas des salles de cinéma : des enceintes scolaires, des salles de patronage, des couvents, lors de séances suivies de débats. On peut y croiser son voisin, un moine ou un jeune du quartier. Chacun des spectateurs sera invité ensuite à s'acquitter de frais de participation, qui font office de recettes. Une base de données, animée et maintenue à jour et RGPD par la jeune équipe marketing basée dans le 13 ème arrondissement, siège de Saje, permet d'activer l'envie, lors de la sortie des films. Lorsqu'on sait que quantité de bons films ne peuvent de nos jours être vus parce que les réseaux de salles sont trustés par des films à grand spectacle, qui monopolisent jusqu'à 800 salles, on saisit mieux que l'expérience du spectateurs en salles de cinéma doit .. a minima pouvoir exister. Saje s'y emploie, sans recettes de pop-corns, mais avec une démarche artisanale et en réinstallant le débat post-film qui a fait longtemps la saveur des ciné-clubs. Je me rappelle celui de la rue Jacques Bingen, où j'ai découvert notamment Avoir vingt ans dans les Aurès.

The kid stays in the picture.  Reste un peu a dépassé les 400 000 entrées, Vaincre ou Mourir les 240 000 entrées, bien mieux que les espoirs et prévisions de Studio Canal dans le 1er cas. Libération lui a consacré sa couverture avec un titre marquant: le Puy du Fourbe. On a décidé, quatre ans après notre première rencontre, d'aller revoir le producteur pas sage du cinéma français, l'un des distributeurs de films ( il y en a d'autres, telle Sophie Dulac) qui oeuvrent pour prolonger et faire perdurer l'expérience du spectateur en salles, un beau combat. Dans les prochaines semaines, découvrez l'interview de celui qui fait un peu songer à un Robert Evans français,  qui serait né à Versailles.. (Robert Evans a été l'un des très grands producteurs américains; un docu passionnant lui a été consacré: The Kid stays in the Picture

Jésus, l'enquête.

Il y a en salles de cinéma, peu, un film à voir sur un sujet incroyable : celle d’un journaliste… Qui se lance dans une enquête, incroyable, on appellerait cela du fact-checking aujourd’hui : savoir si Jésus est vraiment mort sur la croix et a donc existé. C’est une histoire vraie comme celle d’autres hommes de bonne volonté (Saje distribution) qui essaient de produire des films out of the box, de les distribuer en salles, face à des blockbusters.
Soyez fou, regardez et découvrez ( en DVD?), Jésus, l’enquête

Manuel Jacquinet.

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