Comment Naxicap Partners et Gérard Lopez (BVA) ont tenté de faire un Black Friday sur la dette de leur actionnaire Alcentra
Les informations et conclusions qui commencent à fuiter, combinées à celles qui ressortent d’une analyse précise du dossier de reprise du groupe BVA, ressemblent de plus en plus à une affaire Bygmalion bis pour le management du groupe BVA et l’un de ses partenaires en affaires, Naxicap Partners, dirigé sur cette participation par Angèle Faugier.
Comme nous l’avions indiqué dans nos précédents articles et comme le souligne de son côté ce jour la Lettre A, le groupe BVA, présidé par Gérard Lopez et son actionnaire majoritaire Naxicap Partners (filiale de Natixis) ont tenté, dès le début de leurs difficultés (en avril 2020), de racheter, à un prix très décoté, la dette détenue sur le groupe par Alcentra. Endetté à plus de 140 millions (via une dette obligataire), le groupe spécialisé dans les études de marché, le mystery shopping et diversifié dans d’autres métiers liés à l’expérience client, aurait proposé à Alcentra une somme d’un million d’euros tout d’abord, réévaluée ensuite à plus de 12 millions d’euros, comme valeur globale de rachat de la dette et en tentant de tordre le bras de son partenaire. Ça ou… la mise en redressement judiciaire étant le message sous-jacent dans la négociation alors initiée. Dans leur plan, les compères pensaient certainement qu’au Tribunal de Commerce ensuite, après avoir agité l’épouvantail du greedy fonds de dette Alcentra, il leur serait facile de faire pencher la décision de reprise en leur faveur. Las, l’affaire ne s’est pas déroulée comme prévu : le fonds, dirigé par Nicolas Besson, l’a jouée à l’américaine et, comme dans un bon vieil épisode de L’Inspecteur Harry, ne s’est pas laissé impressionner. « Make My Day », sourit Clint Eastwood dans la série des films où il campe l’ombrageux inspecteur.
L’affaire BVA-Naxicap Partners, a embarqué, apparemment contre leur gré, les autres partenaires financiers du groupe : Le Crédit Lyonnais et BPI France. Les deux banques de BVA auraient été prévenues très peu de temps avant la déclaration de cessation des paiements. Sollicités par nos soins depuis plusieurs mois, le président du groupe BVA et Angèle Faugier (Naxicap Partners) n’ont jamais répondu à nos demandes d’éclaircissement. L’état des comptes de BVA, les activités et les pays où se fabrique effectivement l’Ebitda du groupe recèlent d’autres surprises. Il y aura du monde le 14 décembre, à Toulouse, dans la prochaine étape d’un marathon loin d’être achevé. Le Parquet a fait appel de la première décision rendue qui faisait d’Alcentra le repreneur du groupe actuellement en redressement judiciaire.
Par Manuel Jacquinet
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Photo de Une : Casier à micro-casques dans un institut de sondages à Madagascar. Le groupe BVA dispose, à Balma, d’une filiale dédiée aux sondages et enquêtes menées par téléphone : BVA Inférence Opérations – © Edouard Jacquinet