L’expérience client du journaliste… lorsqu’il attend des photos, des informations. Ah, ce mois de mai qui compromet les parcours clients et utilisateurs
Rendre magique la Provence à travers le monde ? En voilà une bonne idée !
C’est ce projet qu’ont porté les acteurs du tourisme de l’une des plus belles régions du monde, qui ont décidé de créer avec l’appui de l’état*, une marque et une promesse : Provence, Enjoy the unexpected.
La création et déclinaison visuelle de cette marque ont été confiées à l’agence Dragon Rouge et un contrat de destination, appuyé par plus d’un million et demi d’euros de budget, doit permettre de promouvoir la destination dans le monde entier afin de rendre les Chinois, les Américains, les Allemands encore plus addicts, d’Arles, de Saint-Tropez, de Cassis, du Pays d’Aix. C’est dire qu’on avait l’envie et qu’on a trouvé les moyens.
Mais pourquoi, alors qu’il a consacré deux heures à écouter le début de cette histoire au cours d’une conférence de presse, organisée le mardi 25 avril 2017 à Paris, le journaliste ne dispose-t-il toujours pas du logo, du visuel de la marque, 4 jours après, alors qu’il désirerait tout simplement illustrer son article ?
C’est la magie et le paradoxe de notre pays et du mois de mai : le client, le visiteur, se prennent en pleine poire la triple peine fatidique, le pain point de l’expérience client : manque de professionnalisme, standard téléphonique qui sonne dans le vide, absurdité des process… Forcément, c’est difficile de profiter des weekends prolongés ou de solder ses congés payés, de rouler sur l’autoroute et d’être en même temps au travail.
Pas plus au CRT du tourisme de Provence-Alpes-Côte-D’azur (vive les boîtes vocales) que dans l’agence de presse en charge du sujet ou que chez Dragon Rouge (« M. pour vous passer quelqu’un, il faut avoir son nom »), on n’a réussi à joindre quelqu’un capable de nous envoyer les photos attendues, le logo de cette marque, etc…
Seule la permanence de Renaud Muselier (qui était présent à la conférence de presse en tant que président de Provence-Alpes-Côte-D’azur) répondait ce vendredi 28 avril 2017 après-midi.
« Le Pastis, les Calissons d’Aix, le Lubéron, le pont du Gard ? Dis moi pépé, c’est bien chez nous qu’on a toutes ces merveilles ? Alors il faudrait peut-être qu’on se mette au travail ? » Les gorges du Verdon, les plateaux de lavande à Valensole à la fin du mois d’août, le Garlaban couronné de chèvres au temps des derniers chevriers (Pagnol), c’est un nouveau Booking qui les vendra demain si nous ne rentrons pas dans l’ère du commerce et de la disponibilité.
Bon, pour finir tout de même sur une note positive et pacifiante, et comme on n’a pas de photo de coucher de soleil sur la Durance, on va écouter ou redécouvrir John Hiatt et son titre Lipstick Sunset. Lorsqu’il rentre en studio pour enregistrer cet album Bring the Family (mythique selon moi), l’artiste sort d’une période terrible, mais il est débarrassé de ses addictions, de nouveau amoureux. Avec Ry Cooder, Jim Keltner et Nick Lowe, il enregistre ce chef d’œuvre en 4 jours ! C’était il y a 30 ans.
Parfois, je me demande s’il faut absolument tomber bien bas pour rebondir et si c’est toujours la faute de l’Europe, des migrants, du coût de travail moins cher ailleurs…
Un billet d’humeur de Manuel Jacquinet
*Via un contrat de destination