Le comte est mort, vive le Comte**
« O saisons, Ô chateaux ,
Quelle âme est sans défaut ?* »
( C’est le dernier compte à rebours pour le comte..)
Le saxo de Clarence Clemons dans Born to run, la prose de Céline, la voix de Robert Plant, un quelconque des vers rimbaldiens .. ?
Elles sont propres à chacun ,ces petite bouffées de liberté et de génie que nous contenons tous dans une petite besace, au secret, pour les sortir lors des jours de grande misère.
Elles sont comme ce mistral gagnant qu’on a tous été acheter ou chiper chez le boulanger à la sortie du lycée : une petite dose de lsd inoffensif rose ou vert acidulé mais… à la portée toutes les bourses ou presque.
Je ne sais pas pourquoi, quelque part à Greenwich village, l’un des comédiens qui m’a le plus procuré de ces mistrals gagnants, Philippe Seymour Hoffman, n’a pas pu ces derniers jours contenir sa tristesse ou conjuguer ses démons. Et je me dis que quelques petits cailloux semés dans chacune de ses apparitions semblaient tous dire la même chose pourtant : que la liberté et le génie sont parfois comme des poids énormes
“Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.” – L’albatros de Baudelaire
Jacob Elinski, le professeur de la 25 ème heure, ne savait pas résister à la sensualité dangereuse d’une jeune étudiante. Dans Polly et moi, ses embardées scatologiques continuaient de me faire mourir de rire, bien après l’âge où ce type de grosses vannes le devrait… Aux commandes d’une radio libre déjantée, ( Good morning england ), il continuait le combat avec la même désinvolture qui est la marque des esprits libres et simplement armé de chansons rock..
Le comte est mort, vive le Comte**. Mais ça fait sacrément mal !
Manuel jacquinet.
*l’alchimie du verbe.
**Son personnage dans le film, vous comprendrez pourquoi ma dernière aventure offshore s’appelle radiocarolinemedia.com
La prochaine étape sera de… tout arrêter si là bas encore, on vient nous emmerder.