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Mon cher Alexandre

Publié le 10 avril 2012 à 09:49 par Magazine En-Contact
Mon cher Alexandre

Édito N°67 /

Vous le savez, si vous lisez (j’ai la faiblesse de le croire) les éditos de ce journal, l’une des grandes choses qui occupe mes journées, exception faite des services clients et des centres d’appels (il faut bien écrire des articles sur quelque chose pour conserver sa carte de presse), c’est… la musique. Et comme j’ai commis l’immense bêtise d’arrêter trop tôt la clarinette – elle était en concurrence avec le foot et à 14 ans, vous imaginez qui gagne – j’en suis réduit à écouter les disques faits par d’autres. Vous imaginez donc l’état d’excitation qui me saisit à peu près deux fois par mois lorsque je clique sur fnac.com ou que, sur mon biclou rafistolé, je mets le cap sur le magasin de Saint-Lazare (on y trouve plus de stock qu’a celle des Ternes, il y a même de temps à autre Tiger in the rain dans le bac Michael Franks) : à peu près le même, je suppose, que celui d’Eric Clapton quand il fait un bœuf avec Jeff Beck, que celui de Gerd Muller en 1974 dans la finale contre les Pays-Bas lorsque après avoir été privé de ballon pendant presque 40 minutes, le renard des surfaces se retourne et…. Quelque chose d’assez similaire à l’état d’excitation d’une grande bourgeoise au rayon épicerie fine du Bon Marché, j’arrête là, vous avez compris.

Mi-mars donc, je m’apprêtais, tard un soir, à commander mes trois friandises du mois (j’ai arrêté les fraises Tagada depuis quelques années). Ma sélection drastique comportait, ce jour-là le dernier opus de mon idole depuis 1975, Bruce, et ceux de deux femmes pas manchotes du tout, j’ai nommé Sinead O’connor et Tierney Sutton. Du rock, de la pop, du jazz, business as usual.

http://en-contact.com/wp-content/uploads/2017/02/01-Wayfaring-Stranger.mp3

Cinq minutes après, ma commande était terminée et j’entamais, très énervé, la seconde sur Amazon.com : deux produits sur trois indisponibles sur le site fnac.com, et me voilà donc obligé de faire travailler les Américains ! Figurez-vous que le premier distributeur culturel de France ne tient pas en stock* le dernier album d’une artiste qui en a vendu 25 millions, qui a joué et composé avec Peter Gabriel ( Sinead O’conor)pas plus qu’il ne dispose du dernier opus de la plus grande chanteuse jazz actuelle des Etats-Unis, qu’on compare, et pas que sur Fip, à Nina Simone en blanc. Springsteen bien sûr, pas de souci c’est en stock, ça se vend comme des Carambars dans une boulangerie près d’un lycée.

Mon cher Alexandre (Bompard**), je sais bien que la Fnac est à vendre, que les stocks coûtent cher, que ton grand patron doit te mettre une pression folle chaque fin de trimestre et que les syndicats ne doivent pas non plus te faciliter la tâche… Mais tout de même, le premier des services clients, c’est d’avoir la came en stock ! Aussi, j’ai pensé à toi, après cette mésaventure.

Option 1 : fais comme Denis (Olivennes) ton prédécesseur, raconte deux trois sornettes et au prochain mercato, barre-toi dans une boîte moins compliquée. Pas Europe 1, parce que là, tu es déjà passé. Mais peut-être qu’ils voudront bien te reprendre chez Canal, il parait que Rodolphe (Belmer) va passer numéro 10 et que tu pourrais faire milieu de terrain défensif. Sinon, attends le coup de fil d’Alain (Minc), votre conseil en gestion de carrières préféré à tous.

Option 2 : surtout, comme la musique adoucit les mœurs, et pour que tu comprennes à quel point tout peut s’arranger, j’ai posté, sur le site web de notre petit magazine En-Contact, le premier morceau de cette absolue merveille qu’est American Road de Tierney Sutton. Deux écoutes et tu comprendras : des bijoux comme ça, on n’en découvre pas tous les jours, la gestion de stock idéale doit souffrir quelques exceptions.

Pour autant mon cher Alexandre, il y a des choses qui avancent plutôt bien à la Fnac également (et les journalistes doivent aussi en parler) : le click to chat fonctionne parfaitement sur ton site web et je crois même que c’est grâce à la solution d’un éditeur français iAdvize. C’est dommage que ce ne soit pas toi qui tchatte tard le soir sur le site de la Fnac, on aurait parlé de ce problème de stock tous les deux !

Manuel Jacquinet,
Édito rédigé en mars 2012

* En l’occurrence, le produit est disponible sur le site mais avec un site partenaire qui livre dans un délai beaucoup plus long.
** Président de la Fnac.

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