Au BHV, Frédéric Merlin recherche un DAF. Le patron de la SGM rappelle dangeureusement Michel Oyahon ou Cédric Naudon

Le BHV et son PDG, Frédéric Merlin, via la SGM, champion d’Instagram et des factures en souffrance. Le Marais a déjà attiré  des petits prince de l'immobilier, tel Cédric Naudon, lui aussi passionné d'immobilier. 

« Les chèques, je ne les signe qu’au dos », disait en rigolant le patron de la menuiserie incarné par Vincent Lindon dans Ma Petite Entreprise le film de Pierre Jolivet. Dans le Marais et à Lyon, il a fait un adepte mais ça n’est malheureusement pas un film. Frédéric Merlin, le PDG venu de l’immobilier qui attend d’être trainé au tribunal pour s’acquitter d’une partie de ses factures ?

Si Dior est parvenu à récupérer une partie de ses factures impayées ou The Socialite Family, des dizaines de fournisseurs et partenaires de la SGM réclament leur dû auprès du PDG de l'entreprise plus disert sur Instagram et lorsqu'il est accompagné de Nicolas Sarkozy que rapide à signer les chèques de règlement: 

Moulin Roty, The Kooples, Balibaris, les Parfums Christian Dior, Diesel, les bijoux APM, Mac Douglas, Zapa,  Eram etc.. ont intégré la longue liste des marques et fournisseurs qui réclament leur dû. Certains ont carrément déserté le magasin, fatigués de voir leurs produits vendus mais le produit des ventes pas récupéré.

L’Informé a enquêté sur ces problèmes devenus récurrents, qui inquiètent fournisseurs et salariés et pris connaissance d’au moins une cinquantaine de procédures déclenchées ces derniers mois contre le grand magasin parisien racheté en 2023 aux Galeries Lafayette par le groupe SGM (Société des Grands Magasins) de Frédéric Merlin. « Les problèmes de paiement auprès des fournisseurs ont démarré après la reprise du BHV par la SGM » indiquent des syndicats dans l'article évoqué. 

Certains rayons sont désormais fermés ou sans marchandises
 

Michel Oyahon, Cédric Naudon, qui sont les modèles de Frédéric Merlin et de sa soeur Maryline ? 

Partout une crainte émerge, la reproduction d’un mauvais film, d’un scénario rappelant l’aventure dans le retail de Michel Ohayon. Venu lui également de l’immobilier, le PDG s’était ensuite diversifié dans la distribution, en rachetant pour peu d’argent des ensegines telles que Camaïeu, Gap puis Go Sport. Le château de cartes s’est finalement effondré.

Rue du Vertbois, dans le Marais également, on devrait se souvenir d'un autre entrepreneur séduisant. Qui s'appelait Cédric Naudon. En 2021, Cédric Naudon a été jugé pour escroquerie, tentative d’escroquerie, banqueroute et abus de biens sociaux. En 2014, il avait séduit le monde de la gastronomie et du design, convainquant banquiers et investisseurs, avant que son projet ne s’effondre. Son projet de ramener des petits producteurs, des commerçants dans un quartier qui fût celui des Halles avait séduit et fait la une de nombreux journaux.

“Le journaliste et critique gastronomique François-Régis Gaudry − qui consacra plusieurs pages enthousiastes au projet dans L’Express − se souvient d’un voyage organisé par Cédric Naudon pour ses équipes, auquel il avait été convié, dans le Gers, chez Philippe Martin, le ministre de l’environnement de l’époque. Naudon pouvait interrompre une conversation pour prendre au téléphone Bernard Arnault ou Alain Ducasse” (Le Monde)

Après le procès et le jugement, un mandat d’arrêt a été lancé contre le prévenu, qui n’était pas présent au jugement. Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné en outre à l’interdiction de gérer une société. La présidente du tribunal a égrené le nom des entreprises pour lesquelles il devra verser des dommages et intérêts : le montant total s’élève à plus de 20 millions d’euros, le passif était estimé à 30 millions d’euros.

Un destin politique

Gagner sa vie dans la distribution, le retail, est devenu très complexe, comme le démontrent les difficultés récentes de nombreuses enseignes. Une fâcheuse habitude semble commune à de nombreux entrepreneurs venus de l'immobilier et qui se lancent dans l'accumulation de boutiques: faire rêver et faire patienter. Bruno Ancelin fondateur de UP real Estate, prédit à Frédéric un destin politique, « il est à l'écoute, il fédère et il est un très bon orateur ».

Pour aller plus loin : la CFOC ferme sa boutique de décoration Place Possoz, dans le 16ème. Beverly Sonego jette l'éponge chez Monogram.  

La rédaction d'En-Contact.