A Douarnenez, reprise sans peine de Penn Sardin !
Pendant plus de trente ans, dans une rue qui descend vers le port de Douarnenez, une boutique modeste et à l’activité improbable est devenue une institution. Chantal Rivier, sa fondatrice, l’avait spécialisée dans le commerce des sardines, de tout type, dont les millésimées. On y venait de loin, rechercher de vieilles marques ou boîtes. La retraite arrivant, Chantal a mis en vente l’échoppe. Et bam ! En moins de quelques jours, après que plusieurs acquéreurs se sont manifestés, une famille a sauté le pas et a emporté le morceau.
En-Contact : Comment a germé l’idée de la reprise du magasin de Chantal ?
Anne-Isabelle Fuchs : Par hasard, lors d’une promenade en ville, devant l’annonce dans la vitrine d’une agence immobilière. Quelle surprise ! Nous connaissions en tant que clients cette unique et ravissante boutique mais ça été comme un coup de foudre, une « vision ». On s’est décidés en 24H. Heureusement, Chantal nous a assistés pour nous mettre le pied à l’étrier, après la vente, car c’est une sacrée aventure.
Comment comptez-vous développer l’affaire et l’introduire en bourse, un jour ?
Grâce à la mise en ligne d’un site internet moderne et en trois langues (français, allemand, anglais, en cours), à la présence sur les réseaux sociaux. Et en veillant à nous différencier des autres distributeurs par la qualité du service offert et par de petites attentions, surprises, pour chaque visiteur. Eh oui, la fameuse « expérience client », notre unique selling proposal ceci, de surcroît, dans un pays de sardines où l’offre est pléthorique et la concurrence… rude ! Enfin, en demeurant LA boutique de référence des puxisardinophiles, en proposant de nombreuses boîtes de collection, devenues introuvables ailleurs. Le tout avec des moyens artisanaux, mais en capitalisant, bien sûr, sur la légitimité de Douarnenez, en tant que centre historique et contemporain du petit poisson bleu.
Quand on est parallèlement, banquière et spécialiste du crédit hypothécaire, comment se passe la découverte des problèmes de stock, de caisse enregistreuse, de site marchand, etc. ?
Avec beaucoup de plaisir, mais la découverte de l’expérience de la vraie vie du commerce est une sacrée rupture. J’espère que toutes mes années d’expérience au contact d’une clientèle institutionnelle, c’est-à-dire la notion de service sur mesure, d’écoute véritable des besoins/souhaits du client, la conscience de la nécessité vitale de proposer une offre différente, nous seront utiles dans nos contacts quotidiens avec les particuliers, les douarnenistes bien sûr et les touristes de passage.
Notre concept est pointu : une boutique mono-produit et multicanale, mais il faut que ça marche. Nous comptons en effet nous établir, à terme, à Douarnenez en permanence.
Par Manuel Jacquinet