4, 99 euros. Mondial Relay se lance dans la livraison à domicile et abandonne 3500 commerçants partenaires de longue date

Mondial Relay lance la livraison à domicile, à 4,99 euros et “abandonne” 3500 commerçants points relais. Par courrier. Les polonais se fichent-ils de la fidélité, de l'histoire ?  

C’est un changement de cap majeur pour Mondial Relay. Le leader de la livraison de colis hors domicile en France diversifie son offre en proposant désormais la livraison à domicile. Connue pour ses 9 000 points relais et ses 8 000 consignes automatiques, la société franchit une nouvelle étape dans la conquête du dernier kilomètre, avec un service jusqu’ici réservé à une clientèle professionnelle restreinte.

Depuis un an, Mondial Relay testait cette offre auprès des TPE-PME. Fort du succès de cette expérimentation, l’entreprise étend désormais le service à l’ensemble des e-commerçants et aux particuliers. Une évolution qui s’inscrit dans une volonté de répondre à une demande croissante de flexibilité, alors que 54 % des acheteurs en ligne en 2024 ont opté pour la livraison à domicile, selon la Fevad.

Une offre plus coûteuse mais plus souple
Ce nouveau service baptisé Mondial Relay Domicile s’accompagne toutefois d’un surcoût. Pour les particuliers, la livraison à domicile coûtera 4,99 €, contre 4,20 € pour un retrait en point relais. Du côté des professionnels, la différence est encore plus marquée : 4,16 € contre 2,99 € en consigne automatique. « C’est le coût du dernier kilomètre », justifie Emmanuel Iezzi, directeur de l’acquisition commerciale et du développement des PME chez Mondial Relay.

Malgré ce surcoût, les études internes montrent que les consommateurs français sont prêts à payer entre 10 et 12 % de leur panier moyen pour les frais de port. Un facteur qui pourrait faciliter l’adoption du service par les e-commerçants, libres de répercuter ou non ce tarif sur leurs clients.

Une évolution rendue possible par InPost
Ce revirement stratégique marque une rupture avec la position longtemps tenue par Mondial Relay, qui privilégiait jusqu’alors la mutualisation des flux vers ses hubs. L’arrivée du groupe polonais InPost à la tête de l’entreprise en 2021 a joué un rôle clé dans cette transformation. « Nous bénéficions aujourd’hui des synergies du groupe, ce qui nous permet de rationaliser davantage nos opérations », explique Emmanuel Iezzi.

Concrètement, les tournées de livraison effectuées par les 1 200 véhicules de la flotte continueront de desservir les points relais et les consignes. La nouveauté, c’est que ces chauffeurs pourront prolonger leur parcours pour livrer directement les colis à l’adresse du destinataire. Une simple « étape supplémentaire », selon la direction.

Renforcer sa position sur un marché ultra-concurrentiel
Mondial Relay ambitionne de convertir 25 % de ses 50 000 clients e-commerçants à ce nouveau service. Au-delà de cette base existante, l’entreprise espère aussi séduire de nouveaux partenaires et mieux résister à la concurrence féroce de La Poste ou d’Amazon, déjà bien implantés sur le créneau de la livraison à domicile.

En 2024, Mondial Relay a traité 266,6 millions de colis, en hausse de 34,3 %, sur un périmètre englobant la France, le Benelux, l’Espagne et le Portugal. Le chiffre d’affaires a atteint 717 millions d’euros, contre 661 millions en 2023.

La société ne délaisse pas pour autant son modèle historique: le déploiement des consignes automatiques se poursuit, avec un objectif affirmé de répondre aux usages des jeunes générations, qui plébiscitent les retraits tardifs. Une complémentarité des offres que Mondial Relay espère transformer en avantage stratégique.

L'entreprise a récemment fait parler d'elle :

• pour avoir signifié, par la voie d'un simple courrier, à plus de 3500 de ses commerçants partenaires, qu'elle cessait la collaboration avec eux. Un courrier de rupture, c'est mieux qu'un simple SMS, mais c'est..  clinique et surtout. Les magasins point relais concernés vont devoir trouver une nouveau moyen de créer du trafic dans leurs échoppes. 
• lors des récentes fêtes de fin d'année, pour engorgement de leurs entrepôts.