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Un centre d’appels pour Pôle Emploi à Metz, selon François Hollande : comment un président peut-il connaître le résultat d’un appel d’offres avant la date de réponse officielle ?

Publié le 30 mars 2015 à 16:42 par Magazine En-Contact
Un centre d’appels pour Pôle Emploi à Metz, selon François Hollande : comment un président peut-il connaître le résultat d’un appel d’offres avant la date de réponse officielle ?

François-HollandeLe communiqué de l’AFP diffusé le 27 mars 2015 (voir ci-après), suite à la visite de François Hollande, comporte une bonne nouvelle, et une très mauvaise. La bonne : c’est la création d’emplois à Metz, 100 à 150 selon le président de la République, dans un centre d’appels. Jusque-là, on est heureux ! La mauvaise procède en fait d’une interrogation gênante : comment peut-on connaître la réponse à un appel d’offres émis par Pôle Emploi, qui n’inclut pas (car c’est interdit) de localisation forcée du centre d’appel, et dont le délai de réponse s’achève le lundi 30 mars 2015 ? Le président de la République semble, lui, bien informé puisqu’il indique que c’est à Metz que Pôle Emploi fera opérer ce centre d’appels.
Deuxième couac : les Echos et le Nouvel Observateur reprennent la dépêche de l’AFP en y ajoutant que la plateforme « sera opérée par le groupe Arvato, qui se chargera de recruter en priorité d’anciens salariés d’Ecomouv’, a précisé le président de la communauté d’agglomération de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl (UDI) ». Joints par notre rédaction, les Echos ne sont pas en mesure de savoir comment cette information sur l’attributaire du marché a été ajoutée, ni pourquoi. La communauté d’agglomération de Metz et Jean-Luc Bohl n’ont pas pu nous répondre mais les services de ce dernier indiquent qu’il l’aurait entendu ceci dans la bouche de François Hollande…

Deux ans et demi après la polémique sur le centre d’appels du STIF, « délocalisé » par Jean-Paul Huchon au Maroc, on constate que les autorités de l’Etat ou régionales ont toujours un peu de mal avec les appels d’offres publics, et encore plus avec les centres d’appels. En période de disette en matière d’emploi, on désire tellement fort en créer qu’on les voit arriver dans certains bassins d’emploi avant-même la réponse finale aux appels d’offres. Les grands groupes français de centres d’appels (Arvato, Teleperformance, B2S, Webhelp, Acticall …), dont certains nous ont confirmé qu’ils ont répondu à l’appel d’offres, apprécieront la célérité de l’Etat.

Manuel Jacquinet

 

Communiqué de l’AFP du 27 mars 2015

« Hollande annonce “100 à 150 emplois” à Metz pour compenser la disparition d’Ecomouv’ (Lead) »

TRÉMERY, 27 Mar. 2015 (AFP) – François Hollande a annoncé vendredi la création de “100 à 150 emplois” à Metz pour compenser la disparition d’Ecomouv’, la société qui devait se charger de collecter l’écotaxe, enterrée par le gouvernement.
Ces nouveaux emplois seront créés sur une “plateforme que Pôle Emploi va mettre en place” sur le site d’Ecomouv’, installé dans l’ancienne base aérienne 128 dans la banlieue de Metz, a précisé le chef de l’Etat, en marge d’un déplacement dans l’usine PSA de Trémery (Moselle).
Cette plateforme sera un centre d’appel téléphonique en lien avec Pôle Emploi, et elle devrait recruter “en priorité des anciens salariés d’Ecomouv'”, a précisé à l’AFP le président de la communauté d’agglomération de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl (UDI).
Un appel d’offres est “toujours en cours” pour sélectionner la société privée qui se chargera d’exploiter cette plateforme, dont la mise en route est prévue pour l’instant dans le courant du “deuxième semestre” 2015, a confié une source proche du dossier.
Interrogé par l’AFP, Eric Bouthier, syndicaliste CFDT d’Ecomouv’, s’est dit “surpris” par cette annonce. “Cela peut être intéressant, mais il faudra voir les conditions et les niveaux de salaires parce qu’en général, le métier de téléopérateur est payé au Smic”, a-t-il estimé.
“Au niveau des postes, cela ne correspondrait pas au profil de la majorité des gens d’Ecomouv’, dont les compétences linguistiques ne seraient pas du tout utilisées”, a expliqué Mario Escumalha, délégué FO chez Ecomouv’. “Mais c’est toujours bien qu’il y ait une volonté politique pour reclasser tous les salariés d’Ecomouv'”, a-t-il également relevé.
“Tous les salariés d’Ecomouv’ disposeront de conditions dans le plan social exemplaires”, a par ailleurs affirmé François Hollande vendredi.
Outre les indemnités légales prévues pour tout plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), les quelque 150 salariés d’Ecomouv’ ont récemment obtenu 5 mois nets d’indemnités en moyenne chacun, payés par l’entreprise, soit un paquet global de 6 millions d’euros.
Le PSE prévoit également un congé de reclassement de 12 mois pour tous les salariés, une aide de 10.000 euros pour les formations qualifiantes et une aide à la création ou reprise d’entreprise de 15.000 euros hors taxes, avait indiqué la CGT.

 

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