Les services d’urgence de la police, des gendarmes, du Samu ne reçoivent pas que des appels utiles
Les policiers* qui font des livres sur ce qu’ils ont entendu, dans les commissariats, au téléphone… (ça détend, il n’y a pas que dans les centres d’appels qu’on gère des demandes fantaisistes)
EXTRAITS du livre « ALLÔ LA POLICE ? »
« Allô la police ? Ce serait pour une commande de nuggets …
-Vous vous êtes trompé de numéro, monsieur.
-Ah bon ? Y’a pas de poulets ici ? »
« Allô la police ? Vous pouvez me donner l’adresse et le téléphone d’un sapeur-pompier ? Car mon fantasme est de sortir avec un soldat du feu ! »
« Allô la police ? Il y a des mouches qui se posent sur le plafond de ma laverie !
-Oui, monsieur, et alors ?
-Eh bien, il y a sûrement un cadavre à l’étage du dessus ! »
« Police secours, j’écoute.
-Y a le feu ! Venez vite !
-Où ça, monsieur ?
-Chez ma voisine ! Elle a le feu au cul ! »
« Police secours, à votre écoute.
– Bonjour, soldat de paix. Je voudrais parler à Napoléon.
– Ah ! désolé, il n’est plus de ce monde … »
« Alors voilà : on a proposé à mon mari de voyager avec une valise. J’ai ouvert la valise et dedans, il y a des vêtements d’enfants, des faux seins et un appareil à cassettes.
-Votre mari est-il au courant de ce qu’il y a dans la valise ?
-Non, il est diabétique, c’est un taré. C’est louche, je suis médium. »
Une femme très âgée contacte le 17 pour un tapage dans la rue et précise, excédée : « Vous savez, si j’étais plus jeune, je sortirais avec une kalachnikov ! »
« Police secours, bonjour !
-Bonjour, je veux que vous veniez me chercher que vous m’emmeniez à la fourrière ! On a retiré mon véhicule ! Je paie des impôts : vous venez me chercher ! »
« Bonjour ! Non, non ce n’est pas une urgence, donc vous pouvez me mettre en attente et prendre un autre numéro … »
« Bonjour monsieur, il y a un individu suspect dans les toilettes publiques.
-Pourquoi « suspect » ?
-Ben, ça fait vingt minutes qu’il est à l’intérieur.
-D’accord, mais ce n’est pas interdit.
-Non, mais à mon avis, il se drogue … »
-La requérante nous dit que son médecin lui a conseillé de faire le 17 pour l’emmener à l’hôpital car « c’est le moyen de locomotion le plus rapide ».
Un matin d’août, une femme compose le 17 car elle s’inquiète de ne pas avoir entendu la sirène du premier mercredi du mois.
Le vigile d’un fast-food nous contacte après avoir trouvé deux enfants sans leurs parents :
« Vous êtes dans quel arrondissement ?
– Dans le 75e. »
« Je suis à Trappes ! Venez vite chez moi ! Ma famille est enfermée dans une petite pièce car il y a un chat noir dans l’appartement !
– Un chat noir ? Et alors ?
– Eh bien, chez nous en Afrique, c’est le mauvais œil, ça ! »
« Bonsoir, est-ce que vous pouvez me prêter une voiture ?
-Et pour quoi faire, monsieur ?
-Pour faire un clip de rap.
-Un clip de rap ?
-Oui, pour faire du buzz, comme un vrai artiste marseillais … »
« Police ? Je voudrais savoir si je peux donner du pain au fromage aux pigeons. »
Un passant signale à la police qu’un dément s’amuse à renverser les présentoirs d’huîtres. Il précise ignorer s’il s’agit de fines de claire ou de Marennes-Oléron.
« Pouvez-vous me décrire les individus suspects, madame ?
-Type banlieue !
-Ça ne veut rien dire …
-Ben, type nord-africain, quoi ! »
« Police ? Les huissiers viennent chez moi … Vous avez pas une idée à me proposer ? Je suis embêtée ! »
« Bonjour, j’ai un différend avec ma femme. En fait, je voudrais accomplir le devoir conjugal, mais elle a ses règles … »
« Allô la police ? Envoyez-moi vos collègues les plus couillus ! »
« Bonsoir, je vous appelle car il y a un type qui m’a frappé.
Qui vous a frappé, monsieur ?
-Un vendeur de crêpes ! Il est là, devant moi.
-Et pourquoi vous a-t-il frappé ?
-Parce que j’ai demandé un peu plus de fromage ! … »
« Bonjour, je vous appelle car je suis allé sur un site de webcams privées. La fille m’a demandé de me déshabiller. Elle a filmé la vidéo et me menace de la diffuser sur Internet si je ne lui donne pas de l’argent. Je suis embêté, je suis marié … »
Une femme appelle la police pour un tapage. L’opérateur 1è entend le fils de la requérante dire : « Arrête de faire la mytho, Maman ! Y a pas de bruit ! »
« Police secours, à votre écoute !
-Bonjour, monsieur, c’est pas pour du secours, c’est pour une petite question …
-Dites-moi.
-J’ai frappé ma femme, c’est pas trop grave. Mais je voudrais savoir si je pouvais déposer plainte contre moi-même, parce qu’elle ne veut pas le faire.
-C’est une blague ?
-Non, ce n’est pas une blague monsieur.
-C’est la victime qui doit déposer plainte.
-Ce n’est pas grave, c’était hier, je n’ai pas aimé son attitude, je lui ai donné une baffe.
-On ne règle pas les problèmes par la violence, monsieur.
-Je suis entièrement d’accord, c’est pour ça que je mérite de déposer plainte contre moi-même. »
*« Allô, la police ? 100 % vrai ! 100 % drôle ! »
Matthieu Kondryszyn, Editions Le Cherche Midi, 2016