Jean-René Alonso : le marseillais qui adore… les mises en contact
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L’amour du téléphone et la passion du service client ont fait leur gloire…ou leur richesse !
Avec des armes inoffensives qui s’intitulent passion, intuition, bagout et sens du risque, ils ont fait fortune ou sont devenus célèbres (au point pour nombre d’entre eux d’entamer une deuxième carrière, souvent aussi prestigieuse). Le point commun de leur réussite ? C’est en s’occupant des clients qu’ils ont gagné.
En effet, c’est le téléphone souvent ou le service du client qui les a propulsés sur le devant de la scène…car il y a eu une période où les jeunes ambitieux ne pensaient pas qu’en termes d’applications : ils en mettaient simplement à servir leur clients. Rapide recensement, non exhaustif, de quelques-uns de ces fous du téléphone ou du service client, qui mériteraient d’avoir un jour leur étoile sur le Walk of Fame du Customer Service.
Qui est assez fou pour racheter le 118 818, l’ancien numéro de renseignements téléphoniques géré par Free et en faire un service de conciergerie ?
Quelqu’un qui a compris que les services à valeur ajoutée sont peut-être l’avenir des renseignements téléphoniques, à une époque où le manque de temps est une véritable plaie ; c’est d’ailleurs un peu dans ces mêmes domaines que l’ex cadre de France Telecom, passé par Sciences Po Aix puis l’Essec a déjà opéré avec succès puisque sa société Remmedia s’est fait une spécialité de la mise en contact entre des particuliers à la recherche d’une information, parfois difficile à trouver, et les professionnels ad hoc : vous désirez savoir quelle est la pharmacie de garde, son site internet vous trouve l’information et vous met en contact, en facturant celui-ci. Des services dans ce genre, le quadragénaire, bon connaisseur des contraintes de l’Arcep, de l’achat média, en a déjà imaginé quelques-uns, avec succès : Remmedia a affiché l’an passé quelques 35 millions d’euros de chiffre d’affaire et suffisamment de marge pour donner au marseillais l’envie et les moyens de jouer à l’investisseur : presse, logiciels, c’est avec curiosité et goût du risque que le marseillais entreprend et investit.
Parisien pendulaire, il a ses attaches au sud mais un bureau à Paris, séjourne dans le même hôtel chaque semaine d’où il part chaque matin vers ses rendez-vous, toujours rapides car le temps presse.
A l’instar de la jeune génération, il ne se cantonne pas à un seul secteur, et il continue de balader sa silhouette d’acteur américain là où il perçoit des possibilités de ruptures significatives, synonymes d’opportunités de business.
Membre du Galion Project depuis le début de la création de ce club assez fermé (qui regroupe des entrepreneurs des nouvelles technologies croyant aux innovations de rupture), Jean-René est discret, et trop amoureux de sa liberté pour s’embarrasser de services clients internalisés : c’est à une entreprise située à Madagascar qu’il a confié le soin de soigner les mises en contact, après une sélection rigoureuse. Marseillais mais pas flambeur ! Un sou gagné, c’est autant qu’on peut investir…
Fortune : inconnue mais n’a pas eu besoin d’un crédit Cofinoga pour s’asseoir dans sa Porsche.
Catégorie : bon parti.
La rédaction d’En-Contact vous propose, en bonus, l’interview de Monsieur Alonso.
En-Contact : A quel moment te sont venus la conviction, le sentiment que tu serais mieux à travailler pour toi que chez les autres ? (devenir entrepreneur).
Jean-René Alonso : J’ai toujours ressenti la volonté de faire le pas de plus en évitant la course en solitaire. Je manquais un peu de capital économique, mais en engrangeant un peu de compétences et de réseau, l’opportunité s’est présentée, le bon timing… Il est toujours très agréable d’être chez soi mais le plus important reste de faire partager ce sentiment par l’ensemble des équipes en proposant une gestion mêlant autonomie et gratification. Le cercle est vertueux, on pourrait appeler cela l’entrepreneuriat social version beta…
Marseille est-elle la ville à part que les médias décrivent ?
J’aime bien vivre avec l’idée de savoir par avance que mes week-ends seront ensoleillés. Je ne ressens pas la même gravité, le même ton que celui des médias nationaux. Quelques légères incivilités mais rien de grave… La ville cosmopolite est en réalité assez découpée et les problèmes ne se croisent que rarement, un peu à la manière de Paris et sa banlieue… Je travaille à partir de Marseille mais nous avons peu d’interactions avec le tissu économique local. Ce que nous recherchons d’abord ce sont les compétences et sur ce point la ville offre de vraies opportunités et c’est l’essentiel…
Tu as investi dans les médias, peut-on y gagner des sous ?
Non, mon expérience montre qu’on ne gagne rien à essayer de créer une nouvelle grille de lecture. Aider un journal c’est parfois penser s’acheter de l’influence, parfois c’est aussi penser que « la vérité doit être dite même si le monde doit en périr »… C’est assez touchant de voir éclore un média d’opinion dans une ville, de chercher le modèle financier. Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu quelque chose mais au contraire d’avoir tenté un vrai projet de cœur… C’est important de se laisser aller à faire à des projets entrepreneuriaux en mode passion et non pas seulement en version alimentaire.
Les hommes fortunés…même lorsqu’ils ont fait fortune dans les technologies investissent dans l’hôtellerie, pourquoi ?
Il y a deux manières de voir les choses, l’option fiscale ou l’option amicale… Moi je pencherais pour l’option amicale, qui me permettrait d’y recevoir tous leurs amis, et en même temps de leur facturer au prix fort les consommations du mini-bar ? !
Tu fréquentes et fais partie du Galion Project depuis le début, qu’en retires-tu ?
Le Galion Project est un un think tank sportif et créatif. C’est très agréable d’écouter et de comprendre les stratégies de ce collectif d’entrepreneurs qui a un regard très lucide également sur le parcours et les difficultés de l’entrepreneur. Mais ce que je retiens surtout c’est la pertinence et la vitalité de certains membres qui à moins de 30 ans ont un tel niveau de compétence ! C’est la que que je me rends compte à 40 ans de la vitesse du monde…
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