Bloctel : la liste d’opposition au démarchage téléphonique a (enfin) un nom – et une adresse bloctel.gouv.fr
La secrétaire d’Etat à la consommation a pris tout le monde de court en annonçant le nom du nouveau dispositif qui devrait permettre aux consommateurs français de se faire protéger du harcèlement téléphonique, et annonce des sanctions exemplaires. Plusieurs sociétés peuvent se sentir visées.
On connaissait depuis février dernier le nom de la société en charge de la gestion technique du dispositif, et depuis mars la date de lancement opérationnel, on a désormais le nom de la liste d’opposition au démarchage téléphonique française. Bloctel, gérée par la société Opposetel, et prenant la suite de Pacitel, sera donc lancée le premier juin. Martine Pinville, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Économie sociale et solidaire l’a annoncé ce jeudi 3 mai chez nos confrères de RTL. Expliquant le fonctionnement du dispositif, la secrétaire d’Etat a précisé que « s’il y avait dans certains cas un démarchage abusif, il faudra à ce moment-là relever le numéro de téléphone et, si vous pouvez, le nom de la société qui a appelé, nous le signaler sur le site bloctel.gouv.fr ou à la DGCCRF. Nous ferons les poursuites nécessaires ».
Des sanctions exemplaires « dès juillet prochain » ?
Le délai de traitement des numéros sur la liste, afin que leurs titulaires soient effectivement protégés, reste en revanche à l’heure où nous écrivons incertain, mais devrait s’établir à un ou deux mois.
Si les journalistes de RTL sont persuadés que Bloctel rencontrera un succès… sans appel, encore faudra-t-il qu’une campagne de communication suffisamment massive soit faite pour que les consommateurs Français connaissent Bloctel. Joint par la rédaction trois heures après l’annonce sur RTL, le Président d’Opposetel Éric Huignard, et qui est à ce titre en charge de la gestion de la liste… n’était pas au courant du nom qui a finalement été choisi pour le dispositif.
Ce qui n’empêche pas la secrétaire d’Etat de se montrer très confiante : « je garantis bien évidemment que cela va marcher », a-t-elle affirmé sur RTL, prévoyant même de « faire des exemples, dès le premier juillet prochain ».
Que ces appels soient émis par les sociétés, pour le compte ou par des entités s’en réclamant de manière frauduleuse, des marques comme Engie, ENI, Canal + ou SFR sont selon une enquête exclusive de la rédaction d’En-Contact les plus exposées à l’ouverture de la liste – et donc, à des amendes pouvant aller jusqu’à 75 000 euro – par appel – à une personne inscrite sur la liste Bloctel, si elles ne font pas évoluer leurs pratiques d’ici au premier juin. En tout état de cause, et compte tenu du succès prévisible de cette liste d’opposition au télémarketing sauvage, le cabinet de Martine Pinville devra soigner sa communication pour faciliter la compréhension par le grand public du dispositif.
Après Pacitel, on aura donc évoqué dans ce dossier Opposetel puis Bloctel – c’est en réalité à l’adresse bloctel.gouv.fr qu’il faudra se connecter pour faire valoir ses droits.
Manuel Jacquinet