« Studios de légende en France » en compétition officielle, au FILAF 2021 !
Manuel Jacquinet, auteur et éditeur du livre Studios de Légende en France, que sont devenus nos Abbey Road français ? présentera jeudi 24 juin, devant le Jury Livres du FILAF, le beau livre qui l’a occupé lui et quelques-uns de ses proches, pendant plus de cinq ans. On y rencontre des fantômes, des ingénieurs du son, des musiciens de génie, une grande partie de ceux qui ont fait de Davout, Ferber, du Studio Condorcet ou de Miraval en Provence, etc… des lieux légendaires. Nous avons eu nos Abbey Road. En France. Il fallait commencer à raconter leur histoire.
Heureux d’être présent au FILAF. Et sélectionné !
Le FILAF, Festival International du Livre d’Art et du Film, a pour but de réunir, célébrer et primer le meilleur des éditions et des films au sujet de l’art produit dans le monde durant l’année écoulée. Le Festival se déroule chaque année en juin dans le centre historique de Perpignan. Manuel Jacquinet, auteur et éditeur du seul et premier livre jamais consacré aux studios d’enregistrement de légende en France, ce qu’il appelle « nos Abbey Road à nous » y présentera et défendra le résultat de son travail : un livre conçu comme un pèlerinage en France, qui nous emmène -et l’a emmené- de Berre-les-Alpes au Château d’Hérouville en passant par le studio privé de Michel Berger, à Paris dans le 17ème arrondissement.
« Je suis heureux et ému d’aller présenter cet ouvrage et qui plus est devant le Jury prestigieux qui le compose pour la section livres. Le propos de départ du livre procède d’une tentation et d’une question : qu’est-ce qu’un studio de légende, en avons-nous eu d’autres en France que ceux déjà bien connus, le Château d’Hérouville, Ferber, Davout et pourquoi sont-ils un jour passés à la postérité ? Pourquoi Phil Collins, Van Morrison ou Gérard Manset ont-ils un jour posé leurs valises et leurs fûts, guitares à proximité d’Annecy, de Grasse ou dans une ancienne écurie, là plutôt qu’ailleurs ? Très vite, je me suis rendu compte que quelques légendes qui sévissent et trainent ne sont pas forcément vraies ou vérifiées et que d’autres histoires moins connues méritaient d’être racontées. Alors, je suis parti à la recherche de ceux qui ont été témoins, convaincu assez vite que la recherche allait être périlleuse et pleine de rebondissements. Ce fût le cas.
Quand j’ai appris que notre ouvrage, édité dans une maison d’édition modeste (et dont les méthodes de travail artisanales mériteraient d’être un peu revisitées) était sélectionné au FILAF, j’ai été surpris, heureux et tracassé. Pour ce qui est du tracas, je vais tenter d’expliquer, jeudi 24 juin, même si c’est inexplicable, pourquoi quelques coquilles dans le livre ont échappé à notre vigilance ; pourquoi je désirais ardemment qu’il y ait des photos de portes dans le livre et pas uniquement des photos de consoles d’enregistrement.
J’ai été surpris parce que le projet a débuté sur une boutade et heureux également car on est toujours heureux que le travail qu’on a accompli, en équipe, soit reconnu ou au moins remarqué. Les enregistrements que réalise, depuis des années, la BNF par exemple, et l’équipe qui s’y consacre, ont été incroyablement utiles. Le soutien de FIP pour commencer à parler du livre a également été essentiel. Je suis doublement, triplement heureux donc : de pouvoir présenter le livre, remercier ceux qui ont aidé et me remettre au travail.
Une 2ème édition, enrichie, à venir pour la fin d’année
« En effet, très vite ensuite, je vais m’atteler à la 2ème édition du livre, enrichie, prévue pour la fin d’année. Le livre est épuisé depuis un mois déjà.
Sans tout dévoiler, on y trouvera des témoignages inédits, tels celui de Mike Lester, un guitariste incroyable (il a joué et accompagné Gérard Manset, Rory Gallagher, etc.), celui du fondateur de Davout, Yves Chamberland, qui est toujours vivant (voir sa vidéo, ici) ou d’une femme qui sait beaucoup de choses sur un autre lieu de légende : le Château d’Hérouville. Elle s’appelle Jacqueline Thibault, fût l’épouse de Laurent Thibault, qui a été l’un des propriétaires du fameux château hanté dans le Val d’Oise. On va enfin savoir ce qui s’est passé quand Ritchie Blackmore a appelé, un soir, son copain Jimmy Page. Plus aucun matériel ne fonctionnait lorsque Ritchie rentrait en studio. Diantre, saperlipopette !
Ce livre, j’en ai l’impression, ne sera jamais fini : mon téléphone sonne parfois et un monsieur ou une dame venue de nulle part me dit, parfois avec une voix discrète : j’ai lu ou on m’a offert votre livre. Je vais vous raconter ce qui s’est vraiment passé au Studio Vénus. (Le studio Vénus, situé à d’Huison Longueville, un des studios incroyables qui est évoqué dans le livre). Et je comprends alors que je vais devoir créer peut-être une nouvelle entrée dans la prochaine édition du livre ou corriger une partie d’un chapitre. »
Pour aller plus loin, on pourra réécouter l’émission de France Inter, au cours de laquelle Manuel Jacquinet et Raphael ont parlé de leur travail respectif: livre, disque.
Photo de Une : Studio La Frette - © Edouard Jacquinet.