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« Say, Say, Say »… Marc Benioff accompagne la caravane du Salesforce Circus à Paris pour lancer le logiciel qui va sauver le retail

Publié le 11 juillet 2014 à 10:08 par Magazine En-Contact
« Say, Say, Say »… Marc Benioff accompagne la caravane du Salesforce Circus à Paris pour lancer le logiciel qui va sauver le retail
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Marc Benioff

Comme les stars américaines du showbiz, Marc Benioff et Salesforce ont entamé leur « World Tour » pour vendre leur dernier produit. En l’occurrence Salesforce1, LE logiciel qui, à en croire la documentation commerciale, va sauver à presque lui tout seul le commerce physique en magasin. Marc Benioff est donc venu en personne vanter les mérites de ce nouveau sésame, à l’occasion de l’étape française de cette tournée mondiale – mais aussi, des cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement, où  il a réussi à se faire une place entre Obama, Poutine et la reine d’Angleterre. Mais on le verrait mieux entre Paul Mc Cartney et Michael Jackson. Récit.

Où s’arrêtera Salesforce ? Après le CloudForce et le DreamForce, leurs événements américains ayant attiré jusqu’à 145 000 personnes, Salesforce part désormais en tournée mondiale pour vanter les mérites de son nouveau produit, comme d’autres Américains partent en tournée mondiale pour promouvoir leur nouvel album. Ladies and Gentlemen, welcome to the Salesforce1 World Tour, avec la présence exceptionnelle de Marc Benioff, le PDG-fondateur de Salesforce himself.
Il faut dire que cette année, quand les Américains débarquent, ça a un côté historique : Marc Benioff était en effet présent en France depuis les cérémonies de commémoration du 6 juin 44, auxquelles il avait réussi à se faire inviter. Et Marc Benioff aime la France, il le jure, il en fait des tonnes : selon lui, les Français manquent de confiance en eux, et nos formidables entrepreneurs cèdent trop vite leurs bébés à des valorisations trop faibles. Il flagorne avoir pris « un bail de dix ans pour mon siège social » à Paris : et pas n’importe où, 3 avenue Octave Gréard, dans le 7ème arrondissement, à quelques mètres de la Tour Eiffel. Des locaux qu’il a inaugurés le 24 juin en présence de Fleur Pellerin, Secrétaire d’État chargée du Commerce Extérieur. A François Hollande, qu’il avait accueilli en Californie, il a promis « un datacenter en France en 2015 ».

Bono porte plainte

Mais au juste, que vient-il nous vendre ?
Le nouveau jouet de Salesforce, c’est Salesforce1. Un peu comme la Xbox One, l’alliance aérienne One World ou le smartphone HTC One, tout le monde ne jure plus que par les beaux sentiments de la chanson de U2. Histoire aussi de dire qu’on est définitivement passé dans l’ère du cross canal, et du media blending : tout ne fait qu’un. Salesforce1 est un produit qui met, dans un seul logiciel utilisable sur un iPad, toutes les données que le vendeur en magasin veut savoir sur le client : son historique de navigation et ses derniers achats sur internet, pour faire des suggestions correspondant à son style et son budget, son profil social d’un client pour offrir les recommandations adéquates et offrir des remises sur les produits qu’il aura pointés ou sur lesquels il aura tweeté. Mais aussi, tout ce qu’il veut savoir sur les partenaires pour obtenir les informations sur les niveaux d’inventaire et les données produit. Bref, Salesforce1 est un logiciel qui permet à tout vendeur en magasin d’en savoir autant qu’un bon outil de Big Data connecté à un site de e-commerce. Ce n’est pas le premier, mais ce n’est pas grave : bien peu de concurrents de Salesforce ont la force de frappe commerciale et marketing de la société dirigée par Marc Benioff. Un peu comme le blagueur Norman le disait à propos de Google, Salesforce1 va changer la vie des retailers, qui diront tous « Maintenant j’ai Salesforce ». « Avant j’avais des vrais vendeurs qui connaissaient leur produit, Maintenant j’ai Salesforce. Avant j’avais des vrais commerciaux qui entamaient une discussion avec les clients en faisant mine de s’intéresser vraiment à eux, Maintenant j’ai Salesforce ».

Les dix milliards de-dans-cinq-ans-d’il-y-a-cinq-ans

Peu importe si Marc Benioff n’a jamais prouvé les résultats de son nouveau bébé. Le chiffre d’affaires de Salesforce a crû de 37% en 2013, pour atteindre les 4 milliards de dollars. Il devrait atteindre 5 milliards cette année et 10 milliards d’ici à cinq ans – oui, OK, c’était aussi l’objectif il y a cinq ans, et Marc Benioff jurait alors qu’il l’attendrait en trois ans.
Après cette étape parisienne, on aurait tort de brocarder le Saleforce Circus. Aller de ville en ville en calèche, présenter avec un bagout de bonimenteur des rues une solution miracle « guaranteed to give you the strength of a raging bull », spectacle à l’appui, et surtout avec le secours de quelques complices, puis partir vers une autre ville quand le subterfuge a été mis à jour, ça fait partie d’une certaine culture américaine, séculaire. De la tchatche, de la tchatche, de la tchatche. Say, say, say… Ça me rappelle un clip sympathique de Paul Mc Cartney et Michael Jackson.

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