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Redressement judiciaire de Teletech International – la réaction de Maxime Didier – Président du SP2C

Publié le 10 février 2016 à 11:26 par Magazine En-Contact
Redressement judiciaire de Teletech International – la réaction de Maxime Didier – Président du SP2C
Maxime Didier - Président SP2C
Maxime Didier – Président SP2C

Vous attendiez-vous à la mise en redressement judiciaire de Teletech International ?

Oui. C’est effectivement la confirmation dramatique des difficultés d’une entreprise qui a compté parmi les pionniers de notre secteur : c’est un signal d’autant plus fort que son dirigeant Emmanuel Mignot a cultivé sa visibilité sur des positions publiques fréquentes, différentes et tranchées.

Pensez-vous qu’il y aura des repreneurs, et notamment pour le site de Dijon ?

Il est évidemment trop tôt pour le dire, mais j’imagine que les principaux clients qui constituent le fonds de commerce se sont organisés ou vont le faire sans tarder pour assurer la continuité de leurs opérations. C’est assez anxiogène et potentiellement douloureux pour un donneur d’ordres de se retrouver dans ce genre de situation. Le marché est aujourd’hui en surcapacité, donc je doute que des acteurs industriels français crédibles puissent être intéressés par cet actif, il faudra aussi se méfier des opportunistes et autres chasseurs de primes. Pour Dijon c’est effectivement un coup dur, car des moyens importants auraient été engagés. Cela confirme ce que nous disons sans relâche et rappelions à l’occasion des aventures MG Call et autres Call Expert : les acteurs publics doivent cesser d’intervenir sans une étude préalable très solide !

Les petits acteurs souffrent décidément beaucoup en ce moment !

Le marché connaît une accélération de sa phase de concentration autour des quelques acteurs majeurs qui se sont organisés pour opérer sur des marchés de moindre taille qu’ils n’adressaient pas hier et qui constituent un gisement de croissance non négligeable pour eux. La mortalité des acteurs de tailles moyenne (5 et 50 millions d’euros) est et restera donc élevée. La multiplication de ces défaillances s’autoalimente, car elle conforte la méfiance parfois légitime des clients à leur égard. Pour résister, ces acteurs de milieu de marché devront s’adosser ou rassurer plus encore sur leur structure financière, leur actionnariat et leurs organes de contrôle. Combien des sociétés défaillantes avaient des actionnaires institutionnels crédibles ? Des commissaires aux comptes parmi les « fat four » ?

Qui sera le prochain ?

Nous recevons des signaux qui confirment que nous devons attendre d’autres évènements, rapprochements ou défaillances dans les prochains mois. Les clients eux-mêmes cherchent à affiner leur analyse pour mieux connaître le profil de leur partenaire en relation client.

Et que fait le SP2C ?

Dans ce contexte, le SP2C a élaboré et porte une charte des bonnes pratiques contractuelles, car le volet économique est indissociable de la qualité et de l’équilibre social que tout le monde appelle de ses vœux.

Propos recueillis par Manuel Jacquinet

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