Le magazine indépendant et international du BPO, du CRM et de l'expérience client.

« Les projets d’automatisation et d’optimisation des processus métiers ont des retours sur investissements qui se comptent en mois », Mehdi Nafe, Novelis

Publié le 14 septembre 2020 à 15:57 par Magazine En-Contact
« Les projets d’automatisation et d’optimisation des processus métiers ont des retours sur investissements qui se comptent en mois », Mehdi Nafe, Novelis

Abbyy, Ui-Path, Blue Prism, ces marques ou éditeurs n’évoquent rien pour vous ? Ils sont pourtant au cœur de la transformation essentielle d’entreprises ou d’institutions qui désirent fluidifier, automatiser leurs processus. Considérée par NICE comme l’une des ESN les plus performantes en France, récemment choisie par le Conseil d’État sur une mission de cette nature, Novelis a passé un été bien occupé. La digitalisation n’est plus une option quand le travail se fait à 80% à distance, quand il faut, par exemple industrialiser et traiter les demandes de remboursement.
Interview exclusive de Mehdi Nafe, co-fondateur de l’entreprise et Fabien Fouissard, son directeur marketing .

Mehdi Nafe – © DR

En-Contact : Pourquoi une institution telle que le Conseil d’État fait-elle appel à une entreprise de conseil en technologie, de transformation digitale comme Novelis ?
Mehdi Nafe : Le conseil d’État a compris assez tôt l’impact que peut avoir la technologie sur les usages. Une réflexion de fond a ainsi été initiée avec l’ambition d’utiliser les technologies et architectures innovantes comme levier d’efficacité opérationnelle. Novelis a été choisie pour son expertise et expérience sur ces deux domaines : les architectures innovantes micro-services et l’optimisation de l’efficacité opérationnelle.
Par ailleurs, nous sommes une structure à taille humaine qui peut faire preuve de l’agilité et de la polyvalence indispensables pour mener le type de chantiers engagés par le conseil d’état.

Les grandes administrations ne travaillent donc pas qu’avec Accenture, Sia Partners ou le BCG ?
MN : Oui, absolument. Voyez-vous, notre économie ainsi que la mutation digitale que nous vivons ont besoin de ces grandes structures, capables de mener des chantiers significatifs de transformation, impliquant des gros volumes. Mais l’apport des start-ups et entreprises à taille humaine est indispensable. Pour avoir connu les deux mondes, je peux vous dire que les structures à taille humaine apportent une expertise et une verticalité très appréciées par les clients en général, et les administrations en particulier. Il y a également la souplesse et la capacité à construire des solutions sur mesure. C’est ce que nous essayons d’apporter chez Novelis, avec beaucoup d’humilité et une détermination sans faille. Je profite de cet article et de votre question pour lancer un appel à nos entreprises et nos administrations : je leur demande de faire confiance à notre tissu de PME digitales, indispensables à la réussite de la révolution digitale que nous engageons. Les structures de taille modeste ou récentes sont encore trop souvent handicapées par des contraintes de référencement trop lourdes, les empêchant d’exprimer leurs talents et leur expertise.
Fabien Fouissard : Et pourtant, clairement, j’ai pu observer lorsque j’étais chez NICE en charge des partenariats sur le sujet du RPA et j’observe encore, de l’intérieur désormais, cette culture de l’excellence. Faire partie des cinq partenaires mondiaux pour tester les nouvelles releases de NICE RPA est la preuve de cette capacité à se mettre au même niveau que des grands GSI.

Le confinement, la Covid-19 provoquent l’accélération des process d’automatisation, de digitalisation. Mais de gros freins existent. Qu’avez-vous envie de dire à un patron de PME, d’ETI, sur les bénéfices à lancer ces projets, dès maintenant ? Tout les incite à faire le dos rond, à différer…
MN : Je dirais deux choses : la première est que les démarches d’automatisation et optimisation de processus métier sont les projets apportant les ROI’s les plus rapides qui soient, l’unité de mesure peut être le mois. Sans parler des effets bénéfiques pour les équipes opérationnelles, qui sont bien contentes de se débarrasser de tâches pénibles, répétitives et souvent diffuses au sein de l’organisation.
La deuxième est qu’il s’agit là d’un levier de compétitivité et de croissance. On sait parfaitement que l’absence d’investissement se paie cher sur le long terme: il faut à tout prix  éviter le point de non-retour, celui à partir duquel le déficit de compétitivité devient irréparable. Il y a enfin une responsabilité qui nous incombe à nous, acteurs du digital : nous devons faire en sorte que les innovations digitales soient les plus accessibles possibles aux entreprises intermédiaires, que ce soit en termes de coût ou en termes de complexité de mise en œuvre. C’est le choix que nous avons fait chez Novelis à travers les plateformes cloud destinées à démocratiser l’accès aux solutions de Smart Automation.

Vous avez travaillé chez CGI, SQLI, des SSII, des ESN connues. Pourquoi n’être vous pas resté au chaud, plutôt que de tenter l’aventure de la création ?
MN : Nous arrivons tous à un moment où nous nous voyons et sentons installés dans une zone de confort, qui rend le travail que nous pouvons accomplir un peu mécanique. J’ai toujours eu en moi une âme d’aventurier et une volonté forte de transformer et d’apporter une valeur ajoutée. C’est un peu l’esprit dans lequel nous avons créé Novelis, avec Dominique Dufay, un autre vieux routier de chez Unilog (aujourd’hui CGI). Nous voulons pérenniser un nouveau modèle, à la croisée des chemins entre, d’une part, les start-ups innovantes ‘à idées’, souvent orientées produit, et d’autre part, les cabinets de conseil et service classiques, orientés vers les besoins court terme des clients, et qui peuvent perdre la perspective d’une mutation technologique qui s’accélère. En ayant un pied dans chaque monde, nous proposons d’utiliser nos activités de recherche pour accompagner et contribuer à la mutation technologique, et d’en faire bénéficier au fil de l’eau clients et partenaires.
Si on prend l’exemple de l’intelligence artificielle, un domaine qui va révolutionner notre mode de vie dans les années à venir, seule une immersion continue et durable permet d’actionner efficacement les sujets opérationnels autour de l’IA.



Vous intégrez des outils tels que Nice, ABBYY, Blue Prism, Ui-Path. Quel mapping peut-on faire de façon intelligible de qui fait quoi ?
MN : Je vais mettre NICE à part car c’est une société portfolio qui couvre un périmètre très large dans le monde de la relation client et de la prévention de la fraude. Chez NICE, Novelis est certifié pour la partie RPA. Comme Fabien l’a indiqué, je suis fier de voir que notre engagement nous place au premier plan mondial chez cet éditeur. Nous sommes aussi certifiés sur la solution NICE Nexidia qui permet d’exploiter le canal de la voix au travers d’une solution complète qui va bien plus loin que le speech analytics. Blueprism et Ui-Path sont des acteurs de référence dans le monde de l’automatisation. Chacun de ces éditeurs présente des atouts indéniables. Il faut leur reconnaitre une certaine audace dans la simplification et la généralisation du recours à l’automatisation. Nous tâchons à notre niveau d’être des partenaires loyaux et engagés. En tout état de cause, nous plaçons  l’intérêt de nos clients comme seule ligne directrice : nous identifions d’abord leurs besoins pour faire le bon choix. Mais notre métier n’est pas d’être un re-seller de licences, sans valeur ajoutée ! Quant à Abbyy, il s’agit pour nous d’un vrai game changer dans l’écosystème digital. La technologie OCR a mis du temps avant d’atteindre le point de maturité nécessaire pour la rendre pertinente dans un contexte industriel. Les progrès sur l’intelligence artificielle y sont pour beaucoup. Nous entretenons une relation de confiance et de complémentarité avec Abbyy, non seulement autour des solutions OCR, plus pertinentes que jamais dans un contexte de travail collaboratif à distance, mais aussi autour des solutions de Process Mining, qui sont des outils formidables pour cartographier et inventorier les processus et le fonctionnement d’une organisation, et plus particulièrement les centres de contact. Nous avons investi de façon très importante en formation et en certifications pour être un partenaire fiable et sérieux capable d’accompagner l’intégration des solutions Abbyy, partout en Europe et au-delà.

Votre métier est donc celui d’un courtier en outils digitaux, plutôt qu’agent général ?
MN : Oui, notre rôle n’est pas celui d’un intermédiaire. A côté de ces partenaires technologiques, notre rôle est donc d’apporter l’expertise métier, de conseiller,d’intégrer et déployer. Novelis est également un éditeur de solutions qui s’appuient sur les acteurs précédemment cités tout en apportant une couche d’intelligence Métier qui facilite l’usage et l’appropriation des technologies par le plus grand nombre.
Nous avons ainsi développé, dans une architecture micro-services, la solution métier Epargne d’un acteur majeur de l’assurance-vie. Nous proposons aussi en mode SaaS, une solution pour la supply-chain basée sur les approches OCR apprenantes. Mais la grande nouveauté est l’arrivée très prochaine d’une plateforme cloud, en mode APIs, permettant l’automatisation des processus et de digitalisation des documents.

Qu’apporte le partenariat que vous avez organisé avec le lab de Polytechnique ?
Il s’agit là de programmes de recherche fondamentale, en particulier autour du NLP (Natural Language Processing). Nos chercheurs/docteurs en intelligence artificielle ont ainsi publié plusieurs articles dans des revues scientifiques. A travers ces travaux de recherche, Novelis effectue un travail de veille, maîtrise les approches et les nouveaux concepts innovant et partage ensuite son expertise. Ce partenariat est une satisfaction et une reconnaissance du sérieux des travaux engagés par Novelis, car tout le monde connaît l’exigence de l’X d’un point de vue scientifique. De ces travaux de recherche émergent deux usages :
OWD pour Object Word Detection qui présente un cas très intéressant de compréhension d’objets et de mots dans des vidéos. Autant la partie « mots » via le speech to text est devenue plus courante, autant la partie objets est beaucoup plus complexe.
AIDA pour Artificial Intelligence for Development Assistant  qui illustre notre capacité à traiter des besoins complexes, en texte naturel, et à les traiter, dans le but de développer des solutions digitales. 

Par la rédaction d’En-Contact

 

ESN : entreprises de services numérique.

A lire aussi

Profitez d'un accès illimité au magazine En-contact pour moins de 3 € par semaine.
Abonnez-vous maintenant
×