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Un magazine sur les centres d’appels, le télémarketing et l’expérience client qui s’intéresse à la politique et aux décideurs, c’est normal docteur ?

Publié le 15 mai 2017 à 07:33 par Magazine En-Contact
Un magazine sur les centres d’appels, le télémarketing et l’expérience client qui s’intéresse à la politique et aux décideurs, c’est normal docteur ?

Interpellé parfois sur Twitter ou dans des commentaires sur des articles publiés, le rédacteur en chef d’En-Contact, Manuel Jacquinet, explique sa démarche.

Parfois c’est vrai, quelques lecteurs ou annonceurs m’interpellent ou s’inquiètent que nous sortions des territoires habituellement couverts par la presse professionnelle. Pourquoi par exemple évoquer les #MacronLeaks ou le groupe Accor et la fuite de données dans une de ses filiales, voire le dépôt de bilan d’une start-up (ChicTypes) ?

Pour ma part, je vois quatre bonnes raisons à cela et qui justifient notre démarche :

– Le digital et les nouvelles technologies ont complètement envahi nos vies, ils les structurent, les facilitent, les mettent en danger aussi. Je ne crois plus à la frontière entre le B to B et le B to C, notamment pour cette raison. Quand la moitié des décisions importantes sont prises ou validées par SMS, que l’écoute des conversations peut changer la face d’un pays ou d’un procès, c’est intéressant de comprendre ces technologies, de savoir qui les développe, les finance, ou bien encore comment réagir quand… ça se passe mal : c’est notre « petit magazine » qui en 2008 a révélé comment le président de la République (Nicolas Sarkozy) s’était fait dérober ses coordonnées personnelles dans un centre d’appels ; en juin 2016, c’est nous également qui avons découvert que la moitié des médias français avaient perdu temporairement les coordonnées de leurs abonnés.



Le téléphone, le mobile, les SMS qui ont été à l’origine des centres d’appels et y sont très utilisés, jouent un rôle décisif dans la société d’aujourd’hui tout comme dans les questions de services ou de relations clients. Il faut donc s’intéresser à ces outils, aux « usines du troisième millénaire », car cela permet de donner des clés de compréhension ou de faciliter les décisions des chefs d’entreprises ou des cadres qui nous lisent. Savoir quelle est la plateforme qui permet d’envoyer 6 millions de messages vocaux, à quel prix et dans quels délais, c’est utile pour un petit patron, comme ça semble avoir été le cas pour les équipes d’En-Marche, ou France Insoumise ou bien encore Les Républicains. Tous ces mouvements ont fait un grand usage des sondages, ou de la sollicitation par téléphone d’électeurs. Aucun journal n’en parle ou ne parvient à obtenir de vraies informations sur ces questions.

– Sur toutes ces questions, technologies, acteurs, nous essayons d’apporter une information vérifiée. Le Fact Checking qu’on évoque et appelle de ses vœux aujourd’hui, fait partie de notre culture et a même justifié la création de ce magazine. Pourquoi devrions-nous nous restreindre à un univers professionnel quand nous avons le sentiment que disposer de la bonne information au bon moment devient clé pour quantité de personnes et d’acteurs économiques ? Amazon, Apple ou d’autres, ont un impact sur nos vies, nos territoires, l’emploi. Or c’est de plus en plus difficile d’obtenir des informations qui ne soient pas “marketées”, de dialoguer avec ces géants. Je crois que vérifier l’information qui nous est servie, parcimonieusement dispensée, ne doit pas être réduite à l’univers professionnel : les gens commencent à s’en rendre compte.

– La dernière raison, et c’est peut-être la plus personnelle, c’est que j’ai été très marqué par Billy Kwan (dans le film l’année de tous les dangers de Peter Weir). Le personnage aide un jeune reporter à disposer des bonnes informations dans l’Indonésie gouvernée par Soekarno. En-Contact doit-être le bon compagnon, le bon informateur, de celui qui désire s’y retrouver dans notre monde un peu fou. Sans Billy Kwan, Guy Hamilton (Mel Gibson) ne peut pas faire son travail. Le bon compagnon c’est aussi celui qui relate les belles histoires dont personne ne parle. Ce que nous faisons également mais qui semble moins marquer que les articles « à révélation ».


Le rédacteur en chef,
Manuel Jacquinet


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