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« IL N’A RIEN DIT, IL A TOUT COMPRIS »

Publié le 15 octobre 2012 à 10:36 par Magazine En-Contact
« IL N’A RIEN DIT, IL A TOUT COMPRIS »

Entretien exclusif avec Gilles Sengès – auteur du livre “Xavier Niel l’homme free”

Sorti dans un relatif silence voici quelques jours, la biographie non autorisée du patron fondateur de Free, Free mobile et Iliad, « Xavier Niel, l’homme free » est peut-être l’ouvrage le plus passionnant de cette rentrée : quiconque s’intéresse à l’économie des deux dernières décennies, au secteur des télécoms lira avec profit l’ouvrage : car il est révélateur, par ce qu’on y apprend et par les difficultés que sa rédaction a suscitées, des façons dont de nombreux entrepreneurs aujourd’hui couronnés de succès et médiatisés… ont bâti leur fortune et organisé leur capacité à «convertir» ou inciter au silence les médias.Car les deux sujets sont étroitement liés. Mais pour tous les ambitieux, rapides, culottés qui n’ont pas peur de franchir un peu la ligne jaune – quitte à s’amender ensuite – ou n’ont pas très envie de moisir longtemps sur les bancs d’une école de commerce – pour suivre un cours ou MBA de création d’entreprise – mais qui seraient très désireux de monter leur boite… lecture indispensable également ! Il y a dans l’ouvrage de Gilles Sengès, en filigrane et sans révélation de coucheries (quel repos dans le paysage éditorial actuel !) une véritable leçon balzacienne sur l’importance de l’ambition, des réseaux, de l’audace.

 

Entretien exclusif avec l’auteur et extraits de quelques bonnes feuilles :

Ouvrage de Gilles Sengès

Votre livre est très documenté, factuel et retrace le parcours de Xavier Niel depuis ses années de fin de lycée jusqu’aux épisodes récents mais on y apprend aussi que de très nombreux ex-associés, salariés, et personnes qui l’ont cotoyé ont préféré… ne pas vous parler. Compte tenu de ces silences nombreux, êtes-vous frustré, avez-vous manqué d’éléments importants, les avez-vous demandés à l’intéressé ?

Frustré non, je dirais plutôt choqué : choqué par les conditions qu’il a posées à une éventuelle rencontre, qui n’a pas eu lieu, et choqué du rapport qu’il entretient avec les journalistes (Voir encadré sur les contacts avec Xavier Niel et leur aboutissement) : comme je l’indique, sa vie privée ne regarde que lui mais c’est la douzième fortune de France. Il est co-propriétaire du quotidien Le monde et de nombreux autres médias. Il devrait être garant de la liberté de la presse et du droit à l’information. C’est étonnant ! Il prône un peu partout une conception libertaire de la façon de diriger et d’entreprendre, mais dans les faits, il a tout simplement une drôle de conception du métier de journaliste : il a compris, très bien d’ailleurs, l’importance de la communication, mais ce qui doit apparaître et être raconté… est sous contrôle. Lorsqu’il investit dans les médias, l’affichage est qu’il croit à l’importance d’une presse et de médias indépendants ; en réalité, ça tourne vite au conflit si vous ne dites pas ce qu’il dit qu’il faut dire. De l’aveu même de l’intéressé : « quand les journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite, ils me foutent la paix »* C’est un peu la même chose lorsqu’il négocie, on est d’abord dans une phase de charme, ou de concertation mais si cette première méthode ne fonctionne pas, c’est le choc frontal, la pression. Même des syndicalistes salariés dans son groupe nous ont parlé mais sous couvert d’anonymat, alors que ce sont normalement des personnes protégées. Et de très nombreuses personnes que j’ai sollicitées parce qu’ils ont cotoyé de près Xavier Niel dans leur vie professionnelle, voire ont été associées avec lui, ont préféré se taire. Après des premiers contacts aisés, je ne suis plus tombé que sur des répondeurs ou on ne m’a jamais rappelé…

Par exemple ?

Il a, à de très nombreuses reprises, été en conflit ou attaqué par des ex associés, qui se considéraient comme floués. À chaque fois, la méthode utilisée pour solutionner ceci est la même : le conflit, le choc frontal parfois très violent et ensuite… silence radio.

C’est aussi la biographie d’un entrepreneur très habile, doué, pragmatique ?

C’est vrai, et qui a eu de la chance, souvent et qui sait la saisir et il faut du talent pour cela : en 1993, lorsqu’il est détenteur au sein de MA éditions des sites 3615 BAC 94, 3615 BAC 15 qui sont censés donner des résultats du bac et que France Telecom les lui retire au motif que ce sont des sites de rencontre et de « messagerie conviviale etc, il attaque devant le Conseil de la concurrence alors que, dans le même temps, il a mis en place et conçu des logiciels de racolage pour aller «siphonner» des clients sur des sites concurrents. Iliad sera plus tard condamné en 1999 à une amende de 100 millions d’euros, somme qui menace la pérennité même de la société mais l’opérateur public, qui a fait l’objet de plusieurs plaintes, transigera finalement : les compteurs sont mis à zéro !

Les rares critiques parues sur l’ouvrage disent que celui-ci ne révèle pas d’éléments nouveaux ou de vraies révélations ; la vraie révélation, n’est-ce pas qu’il est difficile de raconter la vraie histoire de Xavier Niel ? Qu’est-ce que cela dit la société actuelle, est-ce révélateur selon vous ?

Vous avez tout à fait raison : Xavier Niel, c’est un peu la seule vraie grande réussite à l’américaine de notre société française, LA success story dont on a besoin et du coup, l’écorner ou tout simplement raconter le détail, l’histoire en creux… n’est pas vraiment facile, autorisé. J’ai donc dû attaquer aux bords pour récupérer les informations. Il y a vingt-trois ans, j’ai écrit avec Francois Labrouillère, qui avait suivi avec moi l’affaire Pechiney et dans laquelle est intervenue Patrice PELAT, un livre sur cette affaire ; ce fut considéré comme une affaire d’état et pourtant le livre dont nous parlons a été plus difficile à faire .

Un récent reportage qu’avait fait la chaine M6 notamment sur Free Mobile et l’économie des forfaits mobiles, dans laquelle le fonctionnement de la filiale d’Illiad était apparemment disséqué, ne sera pas diffusé. Ceci a suscité des protestations y compris chez les journalistes de M6. Un livre très factuel documenté comme le vôtre, difficile à faire, un reportage sur une grande chaine passé à la trappe, le talentueux patron d’Iliad est-il «intouchable» ? Il le serait d’autant plus qu’il vivrait désormais avec une riche héritière, avec laquelle il aurait eu un enfant. Vous n’en parlez pas ?

Silence…
Je laisse ce type de révélation, si elle avérée, à la presse people.

Le Palais Rose – la nouvelle demeure de Xavier Niel

Qui est Xavier Niel ? Que dit sa réussite et les méthodes qui l’ont permise, de notre pays, de notre époque ? En abordant sans parti pris, mais en ne faisant le silence sur rien, les différentes étapes du parcours, déjà très riche, de «l’homme Free», Gilles Sengès nous donne à voir une histoire vieille comme le monde : le besoin de reconnaissance, la volonté de gagner de l’argent, beaucoup, l’ambition sont, comme chez Balzac et dans sa comédie humaine, les moteurs puissants et éternels de nombre de parcours remarquables. De temps à autre, dans ces parcours, des chocs, paroles peuvent être décisives. Comme par exemple, celle du juge Renaud Van Ruymbeke,que Xavier Niel a rencontré sur sa route : «Vous gagnez beaucoup d’argent, vous êtes brillant, mais vous avez franchi la ligne jaune… essayez de rouler juste dessus, vous irez aussi vite et on ne pourra rien vous reprocher.»
Le Rastignac de Créteil qui emménagera bientôt dans l’ex Palais rose, situé près de la Muette, une magnifique demeure où sont engagés de gros travaux, dit qu’il n’a pas oublié le conseil du juge. A suivre !
* Un si petit monde – Odile Benyahia- Kouider, Fayard 2012.

Propos recueillis par Manuel Jacquinet

 

LES 3 RAISONS SUPPLÉMENTAIRES POUR LESQUELLES IL FAUT LIRE CE LIVRE :

> De la télématique jusqu’au succès de Free Mobile, en passant par la Freebox, toutes les étapes de l’épopée sont décrites de façon très documentée par le menu. C’est un véritable roman balzacien sur un Rastignac du 21 ème siècle.

> Comme dans la comédie humaine, les réseaux, les alliances et l’ambition sont convoqués : on voit passer, agir, se bousculer Marc Simoncini, Michael Boukobza (Golan Telecom), Jacques Veyrat, Fernand Develter, Alain Weil (BFM, RMC), Louis Schweitzer, Marie-Christine Levet (ex Club Internet), Virginie Calmels (Endemol), Stéphane Richard (Orange), Mathieu Pigasse (Lazard, Les Inrockuptibles)… mais aussi des hommes plus discrets ou moins connus du grand public tels que François Jerphagnon, Jean-Louis Missika, Dominique Roux qui joueront un rôle significatif à certains des moments clés de l’histoire de Free ou d’Iliad : l’introduction en bourse, l’obtention de la licence par l’Arcep. L’homme a croisé, ferraillé ou su s’entourer de tous ceux qui comptent dans l’économie, les médias et la politique. Certains ont été successivement ennemis, partenaires, associés, et beaucoup ont gardé le silence. Gilles Sengès détaille leurs rôles.

> Parce que ni Le Point, ni Le Nouvel Observateur, Libération, Le Monde, le JDD, pas plus qu’aucun des médias dans lesquels Xavier Niel est associé (voir liste jointe), n’ont consacré d’articles à ce livre, jusqu’à ce jour. Pourquoi ?

(Rue 89, Mediapart, Owni, Causeur, Atlantico, Next Radio, Terra Economica, Electron Libre). Feu Bakchich

 

 

Les bonnes feuilles du livre – (Extraits de l’ouvrage de Gilles Sengès – Xavier Niel l’homme Free – édition Michel de Maule) – Reproduction interdite

Avoir et garder la maîtrise, gagner de l’argent, deux moteurs essentiels
(…)Tout part d’un cadeau placé au pied du sapin de Noël, en décembre 1981 : un ordinateur personnel Sinclair ZX81 dont plus d’un nùllion d’exemplaires sera vendu dans le monde. Pour Xavier Niel, âgé alors de 14 ans (il est né le 25 août 1967 à Maisons-Alfort), c’est une révélation! «Cette machine faisait ce que je lui disais de faire et pour la première fois de ma vie quelqu‘un m’obéissait! », raconte -t-il , encore émerveillé, le 10 mars 2011, dans l’émission “Dessine-moi un entrepreneur» réalisée par Décideurs TV et le magazine économique Challenges. Du besoin de découvrir comment sa machine marchait est née sa volonté d’entreprendre, dit-il. Fasciné dans sa jeunesse par l’Aérotrain, «quelque chose de réellement révolutionnaire» et par son inventeur, Jean Bertin, «un homme qui avait une vision très moderne », l’élève «plutôt scientifique », «ni exceptionnel, ni mauvais », se passionne pour l’informatique. Il y voit le moyen de réaliser son rêve d’enfance qui a effacé rapidement ses velléités premières de devenir pompier ou infirmier. Celui de «gagner beaucoup d’argent». «Vers l’âge de 15 ans, j’ai eu l’envie d’avoir des activités rémunératrices sans savoir ce que cela voulait dire et ce que cela pouvait apporter à ma vie », continue-t-il devant les caméras. L’argent allait dorénavant devenir son ressort, son principal moteur dans la vie. Quasi une obsession! Même parmi les siens, Xavier Niel est un OVNI, un objet volant non identifié! La notion de richesse est pourtant loin d’être primordiale pour ses parents. Son père, Michel, a fait près d’une vingtaine d’années d’études supérieures après le bac, entre le droit et la médecine, avant d’entrer dans la vie active et d’être responsable des brevets d’une entreprise de chimie pharmaceutique. Sa mère, Josette, décédée en juillet 2011, n’est pas en reste. Elle est comptable et fait carrière à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort. Les études font partie de l’ADN familial. Pas le matérialisme. «Le modèle, c’était tu passes ton bac, tu fais dix ans d’étude, tu fais ce que tu veux, de la philo, des maths ou autre chose et après tu as un bagage culturel. Le reste, ce n’est pas très grave [. . .]. L’accès à la culture est plus important que l’argent», résume, amusé, le fondateur de Free dans cette même interview télévisée. La famille vit à Créteil, en banlieue parisienne. D’abord dans un appartement, puis dans un pavillon. Rien qui ne corrobore vraiment l’enfance pauvre qu’il évoque ourevendique, parfois, dans certains entretiens(…)

 

La télématique et les messageries conviviales ils sont tous tombé dedans
(…) La télématique est une terre de conquête, longtemps restée «hors du champ de la loi», échappant à l’ensemble des régulations existantes. Les services sont rangés dans la catégorie des services de communication audiovisuelle, ne nécessitant qu’une autorisation préalable 1 avant d’être intégrés dans la loi du 30 septembre 1986. Restent toutefois écartés de son champ d’application les services dits «de correspondance privée ». Avec lliad, Xavier Niel participe au mouvement via plusieurs sociétés dont Phone Line, une entité dédiée au développement de services audiotels, implantée dans les neuf premières villes de France. Il figure en bonne compagnie. Tous les grands noms de ceux qui seront partie prenante, par la suite, de l’aventure de l’Internet dans l’Hexagone y font leurs armes .. C’est le cas, à des degrés divers, de Marc simoncini, le fondateur de Meetic, le site de rencontres en ligne de Pierre-François Grimaldi qui avant de lancer iBazar, son site  de ventes aux enchères, en 1998, a investi dans tous types de  services Minitel avec Téléstore, créé dix ans auparavant ; de Thierry Ehrmann à l’origine du groupe lyonnais Serveur et de sa pépite Artprice.com, le leader mondial de la cotation du marché de l’art sur Internet, ou de Denys Chalumeau qui, avant de lancer le site d’annonces immobilières Seloger.com en 1996, a débuté quatre ans auparavant avec France Télématique. Une batterie d’ordinateurs avec accès au réseau télécom, des équipes de surveillance et un service publicitaire suffisent pour opérer, même si certains ont recours à des logiciels robots ou à des «animatrices» pour animer leurs messageries. L’un des pionniers du secteur s’appelle Louis Roncin, le fondateur du groupe AGL (Assistance Génie Logiciel). Ce très classique diplômé de l’Ecole Centrale et de Sciences Po qui a fait ses armes chez Thomson avant de diriger le GCAM, la société de services informatiques de la Caisse des Dépôts, est un des premiers à lancer des services de Minitel rose. (…)

 

Le service client chez Free, une priorité ?
(…)Pourtant, délais de livraison et difficultés pour activer les puces des téléphones (cartes SIM), coupures de réseau, problèmes de portabilité (conservation du numéro précédent) sans parler de difficultés pour joindre au téléphone les centres d’appel de la maison, ont de quoi rebuter les candidats au transfert. « Les premiers jours, nous avons été débordés par le succès, nous avons reçu trois à quatre millions de demandes d’information. On ne peut pas répondre à un tel volume. Nous en attendions plutôt quelques milliers » , reconnaît Xavier Niel devant les députés. L’afflux est d’autant plus difficile à gérer que, culte du secret oblige, les salariés ne sont prévenus qu’au dernier moment «nous avons commencé à recevoir des appels alors que nous ne connaissions pas le produit et que nous avions zéro information raconte Charles Scaglia délégué central syndical CFDT chez Free SAS. C’est à chaque fois la même chose! Pour la Preebox Revolution lancée le 14 décembre 2010. Nous avons appris la nouvelle le jour même de la conférence de presse  Xavier Niel alors que nous étions réunis en comité d’entreprise. quand on est à l’intérieur, on se demande parfois comment cela marche. » Cela provoque des tensions au sein des deux centres d’appel  Free Mobile, récemment installés à Colombes et Vitry, ou un millier de postes a été créé. Le personnel se plaint d’être mal traité. Les licenciements se font en public et à voix haute. Des portes claquent. Les échos en sont répercutés dans la presse. Ce qui n ‘est pas du meilleur effet. «Iliad est loin d’être le champion du dialogue social», déplore Laurence Barma, secrétaire fédérale CFDT de la  branche télécommunications
“Il y a beaucoup de similitudes entre l’entrée de Free sur le marché de la téléphonie fixe et sur celui du mobile”, analyse Édouard barreiro, responsable des études chez UFC Que choisir, l’organisation de défense des consommateurs. “ Il est entré avec des prix bas de manière très violente et a engrangé beaucoup d’abonnements. Il y a plus que les pannes ponctuelles qui ont été très médiatisées. Trois mois après le lancement de l’offre, il y avait des abonnés à Free Mobile qui n’arrivaient pas à avoir de service entre 18h heures et 20 heures aux heures de pointe. C’est encore un problème de sous-dimensionnement. On peut ajouter que l’entrée sur le marché de Free a aussi été marquée par une petite déception. Il n’y avait aucune innovation d’usage. Il offre, certes moins chern quelque chose de très semblable à ce que porposent déja Bouygues et dans une moindre mesure Orange, avec leurs filiales dites Low cost B&You et Sosh “(…)

 

Une religion : Tout faire en interne et cloisonner 
(…)Le groupe tourne essentiellement autour de Free. La philosophie veut que l’on ne fasse pas appel à des prestataires extérieurs. Dès que des besoins sont identifiés, il se crée en interne une société. Cela présente. au passage, l’avantage d’éviter la création d’un comité d’entreprise central. Iliad est en fait une holding. Plusieurs entités peuvent d’ailleurs évoluer dans les mêmes secteurs d’activités. C’est le cas de Free SAS, Alice ADSL, et IFW SAS, l’opérateur winmax, qui opèrent chacun comme fournisseurs d’accès à Internet. De Online SAS, Dedibox et Iliad Entreprises qui offrent de l’hébergement Internet. De One. Tel SAS, Kedra SAS et Free Mobile présents dans la téléphonie. De Citéfibre, Free Infrastructures, IRE SAS et Immobilière Iliad dans la fibre optique. C’est ce qu’on appelle «mettre en concurrence ». Le groupe compte déjà quatre sociétés de centres d’appel entre Centrapel SAS, installé à Paris; Total CalI, basée au Maroc; Free SAS qui a intégré les centres de Bordeaux et Marseille évoluant précédemment dans le giron d’Alice et Protelco SAS, en charge du support technique. Cela n’empêche pas la création de deux nouvelles entités à Colombes et Vitry pour le compte de Free Mobile. «Iliad, c’est comme un planisphère avec ses continents gérés indépendamment », decrit Joliment Charles Scaglia, le délégué central CFDT de Free SAS. «Chacun a son périmètre bien défini. Sans que les uns n’empiètent sur les territoires des autres Ce qui provoque parfois des blocages de fonctionnement. (…)

 

Sur ses rapports avec la presse et les journalistes
(…)Il est aussi très susceptible. Les journalistes qui suivent le secteur des télécommunications ont régulièrement droit à ses foudres. Dans ces cas-là, il fait curieusement référence à la période de l’occupation allemande qu’il n’a bien évidemment pas plus connue que la totalité de ses interlocuteurs, pourtant parfois accusés de faits de collaboration. Il commente leurs articles et les noie sous les mails. Quand ce ne sont pas des demandes de «droits de réponse», voire des poursuites en diffamation. C’est un chicaneur.
«J’ai un modèle de plainte tout prêt, il n’y a juste qu’à remplir le nom du journaliste », s’amuse-t-il 1• Mais il sait aussi cajoler son monde en distribuant des informations exclusives aux plumes méritantes.(…)


 

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