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Arrêt des travaux de la tranchée de La Féclaz : le Maire des Déserts capitule. Eiffage lève le camp.

Publié le 25 mai 2020 à 14:17 par Magazine En-Contact
Arrêt des travaux de la tranchée de La Féclaz : le Maire des Déserts capitule. Eiffage lève le camp.

Le groupe Eiffage confirme avoir reçu de la part de la Mairie des Déserts un courrier d’ajournement des travaux jusqu’à Avril 2021, selon une source proche du dossier. Les anti-tranchée de la Féclaz ont gagné, pacifiquement, le droit de re-considérer l’utilité de ces travaux, en fonction du résultat du 2ème tour des élections municipales, fin Juin.

La détermination a payé à La Féclaz, en Savoie :  13 jours après leur irruption pacifique sur le chantier mené par Eiffage pour le compte de la mairie des Déserts, la soixantaine d’opposants gagne la première manche. Le Maire des Déserts, Michel André et son 1er adjoint, Pierre Garnier, ont annoncé ce jour vers 13h30 que les travaux étaient arrêtés jusqu’à nouvel ordre. En tant que maitre d’oeuvre, la Mairie aurait demandé à son sous-traitant de ne pas poursuivre les travaux. Malgré la mise en demeure que ces mêmes élus avaient adressée et signifiée à Antoine Cadi, pour le compte de l’une des associations qui s’oppose à ces travaux (Féclaz Sport et Nature), la seconde étant le GAEF. La détermination des habitants qui se relayaient sur place et la prochaine date, enfin annoncée, du 2ème tour des élections municipales, ont apparemment amené le maire de cette commune des Bauges à hisser le drapeau blanc. Un signe d’apaisement ?

Une boucle WhatsApp (dénommée Anti Tranchée de La Féclaz), une sacrée réserve de bonne humeur et d’opiniatreté combinées avec un stock de provisions renouvelé ont permis aux habitants opposés au projet de se relayer chaque jour depuis presque deux semaines. Ils contestaient une reprise précipitée et inopportune selon eux des travaux auxquels beaucoup des résidents sont opposés et que le maire, mis en mauvaise posture dès le 1er tour des élections, avait décidé de poursuivre, contre l’avis de la majorité (relire l’article).

Chaque jour ou presque, les engins de chantier du groupe Eiffage ont trouvé sur place, devant eux, drapeaux et  grappes de personnes. Un huissier est venu régulièrement constater l’empêchement de la Forézienne ( du groupe Eiffage) à mener sa mission. La résistance avait démarré sous un ciel gris, c’est plein soleil ce jour chez les anti-tranchée mais la prudence est de mise :  « Quantité d’entre nous ont reçu des menaces de poursuites pénales mais personne n’a lâché sur place. Tant mieux. » « Voilà des dizaines d’années que je viens et réside à La Féclaz, j’ai fait connaissance de voisins que je n’avais jamais vus ou rencontrés. C’est un double plaisir, a indiqué l’un des opposants à cette tranchée. Nous ne voulons pas de ces travaux, chers, mal pensés et qui vont provoquer un endettement de la commune pour longtemps d’autant que la part du  co-financement par Le Grand Chambéry n’est pas précisément connue “. L’enveloppe initiale prévue pour ces travaux était de 972000 euros et approcherait plutôt du 1,5 million d’euros, au regard des surcoûts générés par les conditions de reprise des travaux. Des expropriations nécessaires à la tranchée ne sont parallèlement pas effectives ni purgées.

Heureux mais pas imprudents, les “Anti-tranchée de La Féclaz” ont indiqué qu’ils maintiendraient une forme de mini groupe, au cas où… La volonté de l’équipe municipale encore en place à mener ce chantier, presque quoi qu’il en coûte, est manifeste. Slobodan ( le patron du Saint Jo) Antoine, Nicolas Guerraz (pour le GAEF ) et les autres demeurent donc …vigilants.

Dans la petite station de Savoie a donc été mené ces derniers jours un combat qui intéresse quantité d’autres communes en France : quelle utilité et pertinence à poursuivre des chantiers structurants et onéreux, si le résultat du 1er tour des municipales indique que la future probable équipe aux responsabilités ne compte pas les poursuivre ? A quelques centaines de mètres du Col de Plainpalais,  serait-ce déjà la Savoie Libre réclamée par certains ?  Gaétan Vanin, charpentier sur place et une entraineuse de chiens de traineaux ( musher ),également concernée par le projet, précisent avec d’autres : nous sommes surtout libres de décider, entre nous et de façon démocratique, de la bonne façon de développer la Féclaz. Tous aux urnes.

Par Manuel Jacquinet

 

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